Témoin gênant [Ephylie et Siegfried]

Je glisse le corps de la victime, un gros bonnet du trafic de drogue à Paris qu'on m'avait demandé de dessouder, dans l'ombre des arbres.

* Ça y est, le contrat est rempli et il n'y a aucun impaire. Une mission comme je les aime. A présent... *

Mais soudain un bruit tout proche. Devant moi, a à peine dix mètres, je remarque deux personnes. La première personne se trouve alors à terre, probablement un simple clochard terrassé par la deuxième personne, une femme avec un manteau rouge. Elle lui crache au visage avant de s'éloigner dans la direction opposée de là où je me se trouve tout en adressant à l'agonisant un geste tout à fait identifiable. Mais quelque chose ne colle pas : Une fille comme n'est pas du tout du genre à se trouver dans le Bois de Boulogne à cette heure. Elle se trouvait trop proche du lieu où j'ai honoré mon contrat pour que ce soit un hasard. Et même si ça n'est pas le cas, le risque est beaucoup trop grand pour que je la laisse partir : Un clochard ou deux passent encore, personne ne leurs accordera un quelconque crédit, mais elle ne devait pas quitter les lieux, jamais !

C'était reparti, les mêmes techniques, la même approche silencieuse de la victime. Je suis à cinq mètres, trois mètres... Me voilà à portée mais les choses ne se déroulent pas du tout de la façon que j'avais prévu : la fille se retourne et m'envoie un violent coup de genoux dans les valseuses, probablement la même technique qu'elle avait utilisé sur le clochard. Mais moi je sais que pour une mission de ce genre, tout peut être possible : une coque et le point faible typiquement masculin n'a plus rien à craindre !

Je n'ai pas le temps de m'appesantir sur les mérites de mon esprit de prévoyance et je revient à mon objectif, à savoir mener ma mission à bien sans témoin valable. J'ai toujours mon poignard en main et bientôt il sera à travers elle. Il me faut faire vite si je ne veux pas qu'une foule de curieux se regroupe : deux clochards ne sont pas des témoins crédibles mais ajoutez-en dix autres qui diront exactement la même chose à la police et vous pouvez déjà préparer les oranges. Il va falloir que je m'y donne à fond !

Je m'élance rapidement et lui décoche un coup de poignard mais elle l'évite, difficilement, mais elle l'évite, incroyable ! Retour de lame, mouvements rapides, rien n'y fait. Je n'ai pas le temps de me demander le pourquoi du comment, il faut que je change de tactique. Subitement, je décale mon poignard vers la droite, hors de portée. Ça marche, elle le suis du regard mais je sais que ces moments d'inattention sont toujours courts. Ils le sont pourtant assez pour me permettre de lui porter un direct du gauche au visage qui la « sonne », puis ma main droite revient, poignard en avant, pour en finir définitivement.

Au moment où je m'apprêtais à plonger mon poignard dans les côtes de mon adversaire, je sentis qu'on me sautait dessus, dans le dos. Un complice ! Ils étaient deux sur l'affaire ! Deux témoins gênants, c'est trop, beaucoup trop ! Et le pire dans tout ça, c'est que j'aurai du m'en douter !

Rapidement, je me retrouve à terre, sur le dos. Une femme se retrouve sur moi : elle s'arrange pour m'entraver le plus possible. Elle m'a pris mon poignard : Autant dire qu'elle est loin d'être une débutante. Soudain ses yeux changent de couleur et deviennent couleur émeraude, ses canines s'allongent et elle me découche un sourire à faire peur : Une vampire. Quand je me disais qu'elle n'est pas une débutante, j'étais loin de m'imaginer ça !

J'arrêterai de me débattre si j'étais vous.

Et comment que je vais m'arrêter ! Tu parles : je suis réellement en rogne. Vampire ou pas, elle allait voir que j'ai de la ressource. Alors qu'elle me quitte des yeux quelques instants pour tourner son regard vers la fille en rouge, je redresse mon torse rapidement et lui décoche un coup de boule qui atterri directement sur le coin de l'œil.
Je n'ai pas le droit à l'erreur. Je sais ce dont les vampires sont capables et je n'aimerai guère en faire les frais.
Mon instinct me conseille de m'éloigner afin de ne pas rester à porté et je vais tout faire pour suivre ce conseil.

C'est qu'il se battait bien, l'enfoiré. Un pro, sûrement. Seule l'habitude des combats et mes sens développés me permettaient de résister. Subitement, il changea de technique. Malheureusement pour moi, la surprise me déconcentra assez pour prendre un coup. Je chutai, sonnée. Quelques petites secondes après, j'eu le réflexe de rouler sur moi-même pour éviter qu'il ne me frappe à nouveau. Il ne fallait pas que je meure.

Je me relevai sans que l'armoire à glace ne m'embête. A l'entente des bruits sur le côté, et surtout, la voix de ma patronne - "J'arrêterai de me débattre si j'étais vous." - je su qu'elle était intervenue. C'est qu'elle se comportait vraiment comme une lionne quand il s'agissait de moi. Beaucoup plus encore depuis l'incident qui m'avait obligée à partir. Le feu éclairait assez la scène pour que je comprenne que pour l'instant, elle avait le dessus. Littéralement. Parfait. Je captai son regard vert olive. A non. Émeraude. Elle avait prit sa forme vampirique. Un léger hochement de tête entendu, et comme à notre habitude, je me fondis dans les ombres.

Nous avions toutes deux une mission. La remplir était capital. Ephylie se chargerait du gêneur. A moi de m'occuper du reste.


[hrp : Ephylie m'a dit qu'elle t'avais envoyé un mp pour t'expliquer comment se passaient les choses sur ce forum. Mais je tiens quand même à te rappeler que le gros billisme est interdit, et qu'il faut respecter les tours des joueurs .

Pour ma part, j'ai finit de lancer le sujet, et je m'en vais. Bon rp à vous deux !]

J'ai pu m'éloigner assez rapidement, mais il ne fallait pas qu'elles partent. Ni l'une, ni l'autre ne devaient quitter ce bois.
Mais la fille en manteau rouge se redresse et s'éloigne. La vampire, elle, continue à me fixer de ses yeux émeraudes. Il y a quelque chose dans son regard qui me fait penser qu'elle a une perspective d'avenir qui ne me conviendrait aucunement. Et je me rend compte qu'elle m'a bien attrapé : une douleur fulgurante me prend au pied droit. Je viens de remarquer qu'elle vient de me clouer mon propre poignard dans le pied. Je vais vraiment avoir du mal à courir avec ça !

Désormais, je ne pourrai pas suivre la fille en rouge. Mais la vampire avait certainement envie d'en être certaine et c'est pour cela qu'elle reste ici, face à moi.
Il me faut au moins éliminer un témoin, et elle va y passer. Mais je suis handicapé par mon pied, il faut absolument l'empêcher de quitter les lieux aussi rapidement que sa complice.

Je la jauge du regard, la toise pendant quelques secondes. Elle n'a pas l'air essoufflé, mais a l'air également moins forte que je ne l'avais cru au premier abord. Mais je dois également me méfier car je ne sais pas quels atouts elle garde dans sa manche. La priorité est d'avant toute autre action rétablir un semblant d'équilibre.

Le plus rapidement que possible, je saisi mon poignard planté à travers mon pied et le retire brutalement. La douleur est atroce, elle irradie dans toute la jambe. je prend appui sur mon pied gauche toujours valide et lui rend le cadeau qu'elle vient de me faire, avec les intérêts. Mais ma position est mal assurée et la cible atteinte n'est pas celle escomptée. Mon poignard ne fait que couper sa jambe gauche au lieu de se ficher dedans comme j'en avais l'intention au départ, mais j'ai la satisfaction de voir que la blessure n'était pas bénigne, au contraire.

Me tenant debout autant que me le permet mon pied droit, je dirige ma main vers la poche contenant mon arme à feu.

Décidément, j'avais beaucoup de mal à me tenir debout mais je devais retenir la douleur, ne rien en laissait transparaitre bien que la douleur était forte. Je devais me concentrer, ne plus me laisser distraire. Avec un pistolet en main, j'abrègerai rapidement cette mission à demi bâclée. Tant pis pour la discrétion. Certes ma cible était éliminée, mais cela ne serait à rien si deux témoins crédibles avaient tout vu. C'était un risque que je ne devait pas courir, une enquête de police sur un meurtre, même dans le Bois de Boulogne, pouvait remonter jusqu'à moi et à mon client et je ne pouvais pas me le permettre.

"Stop on arrête tout Sieg, euh pardon Siegfried.
Emma, ça te dis quelque chose ?"

Mes pensées se figent sur l'instant : Comment diable cette vampire connaissait-elle mon nom ? Qui était-elle ? J'interromps le mouvement de ma main qui me portait presque d'instinct vers la poche intérieur de mon gilet et qui contient mon arme à feu. Mon regard se porte attentivement sur son visage même si, de nuit, ce n'est pas une chose vraiment aisée. La forme de sa silhouette, la couleur de ses cheveux, j'essaie de savoir qui elle est et pourtant rien, je ne sais rien d'elle ! Je ne la connais ni d'Ève ni d'Adam. Mais elle connait mon nom, elle m'a appelé "Sieg" et seuls des amis m'ont appelé ainsi jusqu'à présent. Emma, elle a dit Emma, qui est Emma !! Bordel, saleté d'amnésie ! Elle doit savoir quelque chose à mon sujet, peut-être même la clef qui me permettra de me souvenir, de lever cette partie cachée de ma mémoire. Qui est Emma ? Où ai-je pu la rencontrer ? Où ? Qui ? Comment ?

Subitement, ma tête me fait mal, comme si quelqu'un s'acharnait au burin sur un coin de mon crâne. La douleur est atroce et me fait oublier celle que j'ai au pied. Je me tiens la tête à deux mains, c'est presque insoutenable ! Je prend appui sur mon pied meurtri. Je me mord la lèvre pour éviter de hurler et d'attirer les curieux mais je ne peux pas éviter de tomber à genoux.
J'ouvre la bouche de manière inconsciente, comme si je voulais dire quelque chose. Je ne sais pas moi-même quel mot cherche à sortir. Je redresse la tête et je regarde la vampire qui semble me toiser. Un mot, un nom fini par sortir de ma bouche, presque inaudible.

"Emma ?"

Mon mal de tête est atroce, d'une douleur inimaginable. C'est comme si quelqu'un s'acharnait à coup de marteau piqueur sur un coin de mon crâne mais en y prenant un plaisir sadique. Des flashs, des images passent devant mes yeux. Je ne sais pas ce qu'elle veulent dire car elle sont trop rapides, des sons, des sensations. Je n'y comprend rien !
Pendant un temps, j'entends comme quelqu'un me parler mais je n'arrive plus à tout saisir. Dix ans ? Nouer des liens ? Je n'entends plus rien.

Soudain, tout se calme, tout est clair.

Je fouille dans ma mémoire... Non, toujours rien. Elle n'est pas revenue.
Il m'arrive d'avoir des maux de tête, mais ça n'a jamais été aussi fort que ce soir. Je relève ma tête et je vois.. Emma ? Elle est très proche de moi.
Instinctivement, je me relève et vais vers elle. Sa blessure est profonde mais la mienne ne me fait étrangement plus mal du tout. Je sors un nécessaire de premiers soins d'une poche de mon gilet et lui procure rapidement les premiers soins. Je me relève, à peine conscient du fait qu'à peine dix minutes plus tôt, j'avais tenté de tuer la femme que je viens de soigner. Je tente de dire quelque chose mais rien ne sort puis un voile noir recouvre mes yeux et je m'effondre sur le sol.