Les coups les mieux portés sont toujours ceux de vos semblables [Becca]

Spoiler:

Une chaude nuit d'été comme Paris en connaissait tellement depuis des années. Dans le quartier cosmopolite de la goutte d'or réputé pour sa "farine de rue" se tenait un immeuble délabré. Non en fait il s'en tenait plusieurs…
Mais attardons nous sur celui-ci : grand, grisâtre, la porte du hall à laquelle il manquait une vitre et les marches de pierre qui y menaient étaient rongeaient par la pluie. Le numéro 5 exactement…
C'est de celui-ci que jaillit Maximilien d'un pas fluide et décidé, le regard assombrit.

Un bruit de talons le poursuivait et bientôt une femme en sortit aussi. Ses cheveux sombres et bouclés n'avaient pas de tenue, et contrairement à Maximilien elle était vêtue de vêtements sans forme. Et son visage que l'on devinait jadis beau et séduisant portait des séquelles d'un manque d'entretient.

-Max tu n'as pas le droit de me m'écarter de lui ! C'est mon fils !

Le dit "Max" pivota alors et sa voix pausé et froide tranchant dans l'air pour aller cogner contre celle de la femme.

-Ho si j'en ai le droit. Comment oses-tu l'appeler "ton" fils… Tu ne la même pas recherché quand il a échappé à ta vigilance ! Pourquoi d'ailleurs ? Parce que tu vivais encore l'un de tes "trips" ? Ou parce qu'on a mise en prison pour possessions et trafique de drogue et que tu as "oublié" dans la précipitation de préciser au juge que tu avais un enfant ?

Les deux adultes se faisaient face. Maximilien se tenait droit et écrasant. La femme légèrement voutée lançant des regards ahurit autour d'elle.

-Ca suffit Aurélia. Je t'avais dis que tu étais incapable d'élever un enfant comme tu as toujours été incapable de t'occuper de toi sans te servir de l'argent des autres pour t'entretenir ! Tu as refusé de m'écouter et maintenant il est trop tard. Beaucoup trop tard ! Tu as fait trop de mal à trop de monde pour ton petit confort personnel… Tu crois que je ne te connais pas ? Tu crois que tu peux me refaire le coup de "je suis désolé". Désolé, tu l'as toujours été, mais jamais pensé ! Ca fait 17 ans que tu vis sans lui et étrangement quand tu apprends que je suis devenu son tuteur il te revient en tête qu'il existe… Tu te fiche bien de lui. Ce qui t'intéresse c'est qu'il puise être ta nouvelle "victime". Que tu puises te servir de lui pour t'entretenir parce qu'il sera bientôt adulte et indépendant et qu'il est mon seul héritier !
Alors, il est hors de question que tu l'approches ! Tu ne feras pas de lui ta nouvelle proie ! Hors de question ! Tu m'entends. Et si jamais je te vois d'une quelconque façon roder près de lui … Crois moi que que je te rendrais en mille le mal que tu lui as fait, et que tu finiras tes jours en prison… Suis-je clair ?

La femme tituba un peu et se laissa tomber à genoux.

-Non, s'il te plait, je suis sa mère… Laisse-le me voir… Une fois rien qu'une fois… Qu'il sache qui je suis. Que je suis désolée… Que je l'aime !

-Tu n'as jamais aimé que toi-même. Bien plus que ta drogue d'ailleurs.

Lui renvoya Maximilien avec dégout et en pivotant pour s'en aller.

Il aurait pu prendre sa voiture mais voilà, il fallait qu'il marche. Qu'il évacue ce trop plein d'énervement et de dégout. Et marcher le lui permettait…

Dans sa tête tourbillonnait tellement de chose. Melwin… Il allait devoir lui dire la vérité cette fois. Il connaissait Aurélia, elle demandait des avis et des permissions mais finissait toujours par faire ce qu'elle voulait. Et elle savait y faire… Apitoyer les gens sur son sort, les manipuler, les plumer… Maximilien s'y était laisser prendre alors il savait à quel point elle était redoutable. Il devrait annoncer à son fils adoptif que sa mère n'était qu'une drogue que la prison et les desintoxs' ne suffisaient pas à remettre dans le droit chemin… Et cela le dégoutait. Il aurait voulut lui annoncer une meilleure nouvelle…
Comment allait réagir Melwin ? Et s'il partait en quête de sa mère ? Et si elle réussissait à le retourner contre lui ?
Une légère angoisse le traversa. Les mauvaises choses semblaient toujours arriver en même temps.
Il ressentit alors une présence dans son dos. Il ne l'avait pas sentit s'approcher mais il fut certain que quelqu'un se trouvait dans son dos. Pourtant, il n'eut pas le temps de se retourner, on venait de lui tonner un violent coup sur la tête. Une violente douleur se rependit dans ton son crâne et il se sentit étourdit. Il attendait un autre coup qui ne vint pas et bascula en avant.

T'es devenu plus futé avec le temps Max. Je voulais ne pas en arriver là, mais tu m'y force… Le petit sera bien triste de se retrouver orphelin une nouvelle fois… Mais ne t'en fais pas… Sa maman sera prendre soin de lui. Et de ton argent …

La bouche déformée d'un rictus mauvais, Aurélia Lusignan, venait de reprendre forme humaine. Elle parlait à un Maximus évanouit à ses pieds, qu'elle braquait d'une arme à feu. Visant soigneusement la tête …

Tonnerre d'applaudissements auquel Rebecca participa. Les mains claquèrent à un rythme effréné durant un bon quart d'heure. La représentation avait été magistrale et les acteurs excellents. Bref, la soirée avait été superbement occupée. Les paumes en feu, l'hybride sorti de l'opéra Garnier en se mêlant à la foule. Alors qu'elle s'engouffrait dans la bouche de métro, une bande de jeunes montèrent les escaliers. A moitié saouls, sûrement drogués, et surtout aillant envie de remue-ménage, ils lui bloquèrent le passage. Faisant mine de ne rien voir, les rares spectateurs prenant le métro passèrent sans intervenir.

La trentenaire les observa un moment, immobile. Huit. Deux filles et six mecs. Tatoués, abordant plus de piercings que le bon goût l'autorisait, vêtus de fripes pour les hommes et de pièces de cuir peu couvrantes pour les femmes. Bon ok, elle même n'était pas des plus commodes avec ses cheveux roses et ses vêtements un chouilla trop futuristes pour l'époque. Au final, ce déguisement lui apportait plus de problèmes et attirait trop l'attention.

"Hey poupée, tu t'joins à nous ?"

L'un des camés venait de lancer les hostilités. Car bien sûr, il était impensable pour la libraire de rester en leur compagnie. Elle voyait très bien comment cela allait se terminer. Ils la drogueraient, la saoulerait, profiteraient d'elle et voleraient son porte-monnaie avant de la laisser agoniser dans une ruelle sombre. Bon, elle se faisait peut-être trop de films, mais au moins une partie du scénario se déroulerait si elle acceptait, elle en était sûre.

"Sans façon, merci."

Aussitôt après avoir lâché ces mots, la libraire fit demi tour et s'élança d'un pas rapide vers la bouche de métro suivante. Des hurlements de rire d'ivrogne résonnèrent.

"Nan mais comment qu'elle t'as remballé !
- Et tu t'laisses faire !
- T'as vraiment pas d'couilles mec !"

Ils n'en loupaient pas une. D'ici quelques secondes, le type allait se mettre à sa poursuite. Ne perdant pas de temps, Rebacca prit ses jambes à son coup. Plutôt subir un point de côté qu'affronter la bande ! Ce n'était pas parce qu'elle avait tenu tête à Xander qu'elle était devenue suicidaire. D'autant plus que le mois d'hôpital qui avait suivit prouvait bien qu'elle n'était pas faite pour ça. Elle avait beau avoir en permanence le pistolet que l'inspecteur Martel lui avait confié, elle ne comptait pas s'en servir. Elle s'était un peu entraînée à un stand de tir, et le résultat n'était franchement pas fameux. Mieux valait tout faire pour ne pas en avoir besoin.

Rapidement, elle entendit des bruits de course. Ils s'étaient mit à la poursuivre, comme elle le craignait. La panique et l'adrénaline affluèrent à nouveau dans ses veines. Étrangement, cette sensation commençait à être bien connue de la libraire. Curieux paradoxe pour un rat de bibliothèque. Sans qu'elle ne le veuille, elle se transformait en Gabriel Knight. Les rues défilaient sans discontinuer. A plusieurs reprises elle avait manqué de se faire rattraper. C'est au bout d'une quinzaine de minutes de course effrénée que l'hybride réussit à semer la bande.

S'arrêtant pour retrouver son souffle, elle observa de ses yeux couverts de ses lentilles bleues l'environnement l'entourant. Immeubles délabrés, poubelles renversées, un lampadaire sur trois marchait. Elle ne savait où elle se trouvait, et rien ne pouvait lui donner d'indications. Décidant que ce n'était pas en restant immobile qu'elle trouverait où aller, Rebecca se releva et marcha d'un pas discret et alerte. Enfin, au détour d'une ruelle, elle entendit des éclats de voix. Un homme et une femme au moins. L'hybride hésita longtemps. Aller leur demander son chemin et risquer de se faire agresser ? Ou continuer à errer et attendre le lever du jour pour rentrer chez elle ? L'adrénaline s'estompait, et la fatigue se faisait sentir. Mieux valait se décider. La perspective de passer la nuit dehors l'enchantait moins que de demander de l'aide. D'autant plus que le risque de rencontrait des chasseurs augmentait avec le temps passé dehors. Alors elle fit les quelques pas la séparant des inconnus.

Le spectacle sur lequel elle tomba la fit se figer. La femme pointait son arme sur l'homme. Encore une situation dangereuse. Elle les accumulait ces derniers temps. Reculer. Ne pas faire de bruit. Retenir un juron quand le pied heurta une canette de verre, un des nombreux détritus jonchant le béton des rues. Pour la fuite, c'était raté. Les cheveux bouclés, plus emmêlés et sales qu'autre chose, voletèrent alors que la femme effectuait une rotation rapide pour voir d'où venait le bruit. Contrairement à Rebecca, cette dernière du se rendre compte de ce qu'il se passait. Comprenant qu'un témoin n'était pas à son avantage, elle tira, mais loupa sa cible. L'adrénaline revint à vitesse grand V dans les veines de l'hybride. Comme à chaque fois, elle en perdit le réel contrôle d'elle-même. Sa nature d'hybride la rendait vraiment trop instable. La ruelle était trop étroite pour s'enfuir sans faire une cible parfaite. Acculée, il ne lui restait plus qu'à attaquer.

L'adage prévenant du danger d'un animal sans autre issue que l'affrontement n'était pas usurpé. Se transformant par automatisme, elle bondit sur son agresseur et d'un coup de bras/patte avant, la projeta violemment sur le bitume. La femme en lâcha son arme, et sonnée, elle laissa le temps à Rebecca de se retransformer, de sortir sa propre arme à feu et de la braquer sur son opposante. Cette dernière voulu récupérer son pistolet.

PAN !

Le coup était parti sans que Rebecca ne s'en rende compte. Cela eut plutôt pour effet de la réveiller. Touchée à l'épaule, la femme hurla de douleur et s'enfuit. Les jambes de l'hybride se dérobèrent sous elle, provoquant sa chute. Assise en plein milieu d'une route, entourée d'immeubles désaffectés, ne sachant avec exactitude ce qu'elle avait fait et surtout comment elle avait pu le faire, elle ne trouva qu'une phrase à dire :

"Mais c'est quoi ce bordel ?"

PAN !

Le bruit sec et puissant de la détonation tira Maximus de son évanouissement. Etrangement il avait un souvenir très clair de ce qui s'était passé juste avant de sombrer, et il s'attendait à sentir sa chair perforée par une balle et la brulure de la mort. Mais non.
Il eut plutôt un son régulier qui lui rappelait quelque chose … Oui s'était quelqu'un qui courrait.

Il bougea la main et la porta à son crâne avec un gémissement de douleur. On avait dut le frapper avec quelque chose de dur car la douleur était plus que vive et il fut surpris de ne pas saigner…

Quoi qu'il en soit il avait un mal de crâne digne de ce nom et les insultes qui affluèrent dans son esprit pour qualifier celui qui l'avait attaqué de dos auraient retourné sa défunte mère dans sa tombe…

Il cligna des yeux, le cœur au bord des lèvres à sa première vision. Sa nausée disparut en même temps que les images se remettaient en ordre. Avec un grognement de douleur il se redressa et s'assit pour éviter que sa tête ne lui tourne de trop.

Premièrement il ne vit personne. Puis il remarqua qu'il y avait quelqu'un. Il se demanda d'ailleurs comment il avait pu la louper au premier regard avec son style particulier et ses cheveux roses…
C'était elle qui l'avait agressé ? Elle n'avait pas l'air dangereuse… Quelqu'un avait courut. Son agresseur s'était-il fait la malle ?
Il enrageait de s'être fait prendre comme ça. Il avait oublié à quel point le monde était lâche…
Ses grandes idées chevaleresques finiraient par lui faire du mal.

Lentement il se redressa, content de voir que sa douleur disparaissait un peu et surtout que ses jambes le soutenaient parfaitement.
Puisqu'il semblait ne pas aller trop mal il interpella la jeune femme :

-Mademoiselle ? Est-ce que tout va bien ?

La femme partie, l'homme se redressa. Lentement et doucement, vérifiant sûrement qu'il n'était pas trop blessé. Il semblait étonné de n'avoir aucune blessure apparente. Rebecca pouvait le voir malgré l'obscurité causée par le manque d'éclairage publique fonctionnel. Aucune goutte de sang là où il était, au contraire de la piste remontant à la femme. L'homme termina de reprendre conscience - visiblement complètement paumé, c'était la seule explication possible -, et s'adressa à la libraire :

" Mademoiselle ? Est-ce que tout va bien ? "

Il était complètement à l'ouest. C'était lui qui avait été attaqué ! Les nerfs éprouvés de Rebecca ne tinrent plus. Elle se mit à parler, parler et parler. Vite. Le ton montait alors qu'elle dévisageait celui qu'elle venait de sauver.

" Si tout va bien ? C'est à moi de vous poser cette question. C'est vous qui avez manqués de vous faire tirer dessus ! "

L'homme avait les cheveux noirs, sûrement impeccablement coiffés en temps normal.

" C'est la cerise sur le gâteau ! Après m'être faite poursuivre, je me paume, je perd le contrôle et du coup je sauve un type qui est sur le point de se faire flinguer en tirant alors que je ne sais même pas viser, et vous vous me demandez si je vais bien ?!!! "

Sa chemise par contre avait subit plus de dégâts que le corps, salie par les détritus jonchant le sol et déchirée au niveau du coude.

" Je vais vous répondre ! Non je ne vais pas bien. Mes mains tremblent comme des feuilles, mes jambes ne me portent plus, et j'ai les oreilles qui sifflent. Et tout ça parce que je ne suis pas capable de garder mon sang froid ! Alors non, je ne vais pas bien ! "

Rebecca se tu d'un coup, vidée. La pression était enfin retombée. Enfin les restes d'adrénaline quittaient son cerveau, libérant son côté pragmatique. Elle s'entendait penser, et pouvait même analyser la situation. Elle venait de subir une nouvelle fois les effets étranges que produisaient sur elle les situations dangereuses. Elle était là, au milieu de la rue, assise à même le béton un calibre 38 à la main, s'accrochant désespérément aux yeux d'onyx de l'homme. Elle lâcha un soupir, et dans un effort de volonté, rangea l'arme à feu dans son petit sac à main bleu électrique.

" ... Excusez-moi. Je crois qu'un travail sur mes nerfs s'impose. A qui ai-je l'honneur ? "

Il aurait peut être dut faire preuve de plus de tact, ou peut être simplement d'observation, cela lui aurait surement évité la remise en place du siècle.
Il avait remarqué qu'elle était légèrement tremblante, il aurait du comprendre qu'elle était encore sous le choc. Sa seule excuse était surement qu'il ignorait la totalité de ce qui venait de se passer… Et pour être honnête sa tête raisonnait un peu trop pour tenir une réflexion cohérant.

Il fut si surpris du ton qu'elle employa qu'il se figea sur place les yeux ronds alors qu'elle lui jetait ses phrases les une après les autres comme on lance la vaisselle à mari trompeur.
Il en comprit d'ailleurs que des brides. Son débit étant trop rapide pour que sa tête ralentie en capte toute les tournures.
Heureusement il en saisit l'essentiel. Elle n'était pas celle qui l'avait agressé, mais celle qui l'avait sauvé. Et il avait apparemment faillit y passer. Heureusement qu'il était encore sonnait, car cela l'aida à prendre la chose du bon pied. De fait il n'avait pas l'impression d'avoir frôlé la mort alors il en ressentait pas le stress qu'il aurait du.
Dans une attitude défensive il leva les mains comme pour dire "du calme", mais n'essaya pas de la couper jusqu'à ce qu'elle ait perdu son souffle.

" ... Excusez-moi. Je crois qu'un travail sur mes nerfs s'impose. A qui ai-je l'honneur ? "

Il admira sa reprise de contrôle, et en fut soulagé. Un peu penaud il répondit.

-Non Excusez moi… Je ne savais pas que vous m'aviez aidé, je vous ai cru blessée en vous voyant ainsi assise.

Dit-il sur un ton coupable en s'avançant vers elle.

-Je vous remercie d'ailleurs. A vrai dire on m'a attaqué par derrière en m'assommant… Mais vous avez dit avoir tiré … Vous ? Vous avez touché mon agresseur ?

Une légère angoisse pointait dans la voix de Maximus. Si elle avait porté une balle trop bien logé et qu'on retrouvait l'agresseur raide demain, la police serait sur leurs trousses. Alala ! Mais qu'est ce qui lui avait prit de venir ici ! Il allait encore avoir des emmerdes.
Il s'agenouilla prêt d'elle pour vérifier qu'elle n'avait subit pas subit de dégâts autre que "mentaux".

L'inconnu affichait un air pour le moins surpris face au petit monologue de Rebecca. Elle reconnaissait avoir charger la dose. Tant pis, cela lui avait permis de reprendre le contrôle.

" Non. Excusez moi… Je ne savais pas que vous m'aviez aidé, je vous ai cru blessée en vous voyant ainsi assise. "

L'homme s'était relevé et se plaça à côté de la libraire, qui en profita pour accepter les excuses d'un signe de tête. Après tout, lui aussi avait été dépassé par les évènements. Il semblait mieux le gérer qu'elle par contre. L'habitude ? Après tout, il ne devait pas traîner dans un tel quartier par hasard. Rentrer ! Avec ce qui s'était passé, elle en avait oublié sa propre situation. Pourtant elle venait de la cracher à la figure de l'homme. Savoir mais ne pas réaliser...

" Je vous remercie d'ailleurs. A vrai dire on m'a attaqué par derrière en m'assommant… Mais vous avez dit avoir tiré … Vous ? Vous avez touché mon agresseur ? "

Il s'accroupit près d'elle comme pour l'examiner. Serait-ce... Chasseur ?! Alors elle venait de blesser un hybride ?! Oh non... Ne pas s'affoler à nouveau. Surtout pas. Rester calme. Se lever et s'éloigner de quelques pas. Ne pas exposer son visage à la lumière. Et répondre d'une voix normale, pour ne pas attirer l'attention. Elle avait réussit avec Xander, au moins jusqu'à ce qu'elle fasse tout capoter, mais elle savait qu'elle pourrait duper l'autre. Pas le Chasseur, elle n'en savait rien. Mais elle devait rester méfiante. Ne pas baisser sa garde.

" J'ai tiré en effet. Un coup dans l'épaule. Vu la quantité de sang au sol, la blessure était suffisamment douloureuse pour la faire fuir. Ce "on" est une femme, je n'ai vu personne d'autre. C'est elle que j'ai blessée après un échange de politesses. "

Paraître naturelle, et pas constipée. Pas franchement réussit, mais l'homme pouvait attribuer le léger tremblement de sa voix enrouée au stress ressentit durant la soirée. Elle l'espérait. Ne tenant plus, elle se releva tout en serrant son poing pour en cacher les tremblements intempestifs et incontrôlables. Il fallait qu'elle s'assure de la nature de l'homme.

" Vous n'avez pas répondu à ma question. "

Si le PDG semblait plutôt calme et pausé, la jeune femme avait encore la voix un peu tremblante. Il grimaçait intérieurement qu'il soit la cause indirecte de ce mal aise. Elle s'était surpassée pour le sauver… Intérieurement, il se promit de lui rendre la pareille.

" " J'ai tiré en effet. Un coup dans l'épaule. Vu la quantité de sang au sol, la blessure était suffisamment douloureuse pour la faire fuir. Ce "on" est une femme, je n'ai vu personne d'autre. C'est elle que j'ai blessée après un échange de politesses. "

Une femme …? Une goutte de sueur froide lui courut sur la nuque quand il comprit qui l'avait agressé …

-Une femme ? Avec des cheveux bouclés et noirs ? Demanda-t-il d'un ton dont il ne pu réprimer le pressement.
Il attendait la réponse. Et savait que si cette femme disait "oui", alors Aurélia mourrait. Il ne la tuerait pas d'une balle dans la tête évidemment… A vraie dire il allait la détruire au sens figuré du terme… Il s'assurerait qu'elle croupirait en prison, pour toute l'éternité.
Elle lui avait porté un coup dans le dos. A lui, son ancien et l'homme qui avait élevé son enfant et perdu son argent à essayer de la sauver. Et voilà comme elle le remerciait ?
Et bien soit. Ils avaient atteints le point de non retour. A partir de maintenant elle n'était plus une femme de son peuple, mais une nuisible, et une traitresse. Il ne pardonnerait pas cette trahison. Et il renverrait cette putain droguée dans son enfer.
L'espace d'un instant il se demanda si elle allait se soigner à l'hôpital, ou si la balle allait finir par la tuer… La vision de son corps pourrissant sur le bas côté de la route l'enchantait presque. Lui donnait l'eau à la bouche.

" Vous n'avez pas répondu à ma question. "

-Ho oui excusez moi. Maximilien. Et vous êtes ? Se présenta-t-il. Il avait rapidement réfléchit, si cette femme tremblait d'avoir tiré avec un pistolet c'est qu'elle n'avait rien d'un chasseresse. Il pouvait lui donner son véritable prénom. Etait-elle hybride ? Cela restait à découvrir…

-Vous semblez encore un peu sous le choc, désirez vous que je vous emmène voir un médecin ?

Le petit compte rendu que Rebecca venait de faire sembla inquiéter l'homme. Son visage s'assombrit, et il ne tarda pas à vouloir confirmer ses hypothèses :

" Une femme ? Avec des cheveux bouclés et noirs ?
- Je crois oui. Je n'ai pas particulièrement prêté attention à son apparence. Vous n'avez pas répondu à ma question.
-Ho oui excusez moi. Maximilien. Et vous êtes ?
- ... "

La question qu'elle redoutait était tout naturellement tombée. En même temps, elle avait tendu la perche. Devait-elle donner une fausse identité ? Elle ne savait qui il était ! Mais en même temps, elle venait de lui sauver la vie, même s'il était un Chasseur, il avait une dette envers elle. Non. Ce raisonnement ne tenait pas debout. Déjà, peu importe qu'il ait une dette envers elle, s'il apprenait qu'elle était hybride, il la tuerait. Ensuite, cela ne l'empêchait pas de diffuser son signalement. Et là, elle était encore plus repérable qu'avant. Foutue hypothèse comme quoi pour réellement se cacher, il fallait attirer l'attention sur le reste. Son silence du inquiéter Maximilien.

" Vous semblez encore un peu sous le choc, désirez vous que je vous emmène voir un médecin ?
- Je ne suis pas blessée. Rien de plus qu'une égratignure et un ou deux bleus.

...

Moi c'est Becca. "

Après une petite pause, elle avait finit par donner son nom. Le surnom que les gens finissaient indubitablement par lui attribuer en tous cas. Pour rassurer son interlocuteur et détourner son attention, elle se releva comme pour lui prouver qu'elle allait bien.

" Vous voyez ? Rien. C'est vous qui devriez vous un médecin. Vous avez beau ne pas sembler sérieusement blessé, rien n'exclu les dommages internes. "

Elle fit quelques pas pour réaffirmer son équilibre et estomper ses tremblements. Observant la rue, elle tentait une nouvelle fois de deviner où elle était. Mais aucun des immeubles délabrés lui évoquait un seul souvenir. Elle finit par craquer.

" Au fait, on est où exactement ? "

"Becca", drôle de prénom, on aurait plutôt dit un surnom… Gentleman, Maximus ne releva pas et se contenta d'un hochement de tête. Il avait aussi eut sa réponse… Elle avait entre aperçut l'agresseur, mais son cœur lui sifflait sournoisement que c'était bien Aurélia. Qu'elle en était tout au moins capable et qu'il faudrait qu'il la punisse pour cela.

Un soupir résigné lui souleva la poitrine alors qu'elle lui proposait d'allait voir un médecin. Distraitement, il passa sa main dans sa chevelure au niveau du coup, il y découvrit une sacrée bosse douloureuse au touché mais sans plus.

-Je crois que c'est plutôt d'un commissariat dont j'aurais besoin, pour porter plainte pour coup et blessure. Mais cela risque de vous placer dans une situation délicate, je ne suis pas sûr que vous puissiez garder cette arme si la police apprend que vous en possédez une.

Il eut un sourire las et presque désolé. Il allait devoir régler cette histoire personnelle de lui-même… Il lui faudrait attraper la murène la prochaine fois qu'elle sortirait de son trou.

" Au fait, on est où exactement ? "

Ainsi n'était elle pas du coin … A oui dans sa tirade elle avait parlé de s'être "paumé". Il avait eut un sacré bout de chance qu'elle se trouve ici au bon moment et il commençait à en prendre vraiment conscience. Il avait faillit mourir.

-Nous sommes dans le quartier de la goutte d'or. Vous n'êtes pas du coin, et moi non plus, ce que je puis pourtant vous dire, c'est qu'il n'est pas bon que nous trainions ici. Attirer l'attention ici c'est attirer les problèmes.

Entre lui qui était sapé à la "noble" et elle avec ses cheveux roses, on pouvait bien dire qu'ils flamboyaient un peu trop dans le paysage.

-Venez, je vais vous aider à retrouver votre chemin, je vous dois ai moins ça, vous m'avez sauvez la vie quand même ! Ou habitez-vous ?

Une autre question lui trotta dans la tête.

-Et … Ma question va peut être vous sembler indiscrète mais … Vous sortez toujours armée ? Je veux dire, pour quelqu'un qui n'a pas l'air d'être très à l'aise avec les armes à feu, vous devez vous sentir quand même très menacée pour ne pas avoir optée pour une bombe lacrymogène "classique" ?

Il avait dans l'idée que cette femme savait ce qu'était le danger. D'ailleurs peut être que sa "crise d'angoisse" n'était pas dut au hasard. Peut être était ce la cicatrice d'une ancienne agression…

Maximilien dédaigna lui aussi la proposition d'aller voir un médecin. Aller porter plainte semblait plus le tenter. Etrangement, cette remarque surpris Rebecca, sans l'abasourdir non plus. Elle se serait attendue à ce que l'homme crie vengeance, ou alors qu'il déguerpisse sans dire mot. Au contraire, il abordait la situation avec calme et l'attitude d'un parfait Parisien : porter plainte. Mais en l'observant d'avantage, il n'avait pas le physique des hommes de classe moyennes et ouvrières. Il était plus... racé. S'il était un avantage à être hybride pour la libraire, c'était bien son talent de nyctalopie. Jamais elle n'avait été dérangée par les changements de luminosité pour lire. Alors distinguer quelqu'un en pleine était un jeu d'enfant !

" Au fait, on est où exactement ? v
- Nous sommes dans le quartier de la goutte d'or. Vous n'êtes pas du coin, et moi non plus, ce que je puis pourtant vous dire, c'est qu'il n'est pas bon que nous trainions ici. Attirer l'attention ici c'est attirer les problèmes. "

La Goutte d'Or. Elle s'était réellement éloignée de chez elle cette fois encore. Son sens de l'orientation étant ce qu'il était, elle savait qu'elle n'arriverait pas chez elle sans l'aide de son micromoniteur, oublié bien évidemment dans son appartement. Son interlocuteur pourrait l'aider peut-être ? Il avait une dette et comme lui même disait ne pas être du coin, il devait bien savoir comme rejoindre le Jardin des Plantes.

" Venez, je vais vous aider à retrouver votre chemin, je vous dois ai moins ça, vous m'avez sauvez la vie quand même ! Ou habitez-vous ?
- A... Non loin du Jardin des Plantes. "

La fatigue de la soirée se faisait ressentir, elle avait faillit donner son adresse. Heureusement pour elle, elle s'était reprise à temps. Au moins elle n'avait pas eu à demander de l'aide, et l'homme avait conscience de sa dette envers elle.

" Et … Ma question va peut être vous sembler indiscrète mais … Vous sortez toujours armée ? Je veux dire, pour quelqu'un qui n'a pas l'air d'être très à l'aise avec les armes à feu, vous devez vous sentir quand même très menacée pour ne pas avoir optée pour une bombe lacrymogène "classique" ? "

Et tirer la chevillette c'était pour les tafioles. En effet, la question était indiscrète. Que l'homme demande pourquoi elle avait une arme à feu, elle comprenait. Mais il était observateur, un peu trop au goût de la libraire. Comme avait-il pu remarquer qu'elle n'était pas à l'aise avec son calibre 38 ? L'avait-elle laissé entendre dans leur conversation ? Sous le choc, Rebecca ne pu s'empêcher de répondre.

" Quand la police refuse de vous accorder protection sous prétexte que votre aggresseur est désormais en prison et que le fait qu'il soit à la tête de tout un groupe n'est pas avéré, croyez-moi, vous ne quittez jamais votre arme. "

Non. Elle ne venait pas de dire ce qu'elle venait de dire. Si ? Et merde !

Le jardin des plantes ? Ha bha ça pour sur qu'elle n'était pas sur la bonne route !
Pourquoi être venu se perdre ici alors qu'elle aurait mieux fait de rentrer en métro… Enfin bon, il n'était pas là pour en rajouter une couche, car de toute évidence elle aurait tout donné pour ne pas se retrouver ici.

"Quand la police refuse de vous accorder protection sous prétexte que votre agresseur est désormais en prison et que le fait qu'il soit à la tête de tout un groupe n'est pas avéré, croyez-moi, vous ne quittez jamais votre arme. "

Vue de l'extérieur la scène aurait pu être franchement drôle… Si Becca venait de se décomposer en entendant ses propres paroles, Maximilien venait quand à lui d'être prit plus que de court ! Certes il avait attendu à sa question une réponse qui lui donnerait peut être un indice sur la condition de la jeune femme, mais pas un tel aveu ! Il en resta scotché un quart de seconde avant de reprendre le dessus et d'essayer de remettre les cases dans les cases.
Elle avait vue Xander. Il était sûr que c'était de lui qu'elle parlait ! Elle l'avait vue et avait été agressé par lui ! Evidemment… C'était normal, Xander devait lui aussi chasser …
Qu'il se rappelle bien cet article…

Citation :: " Le Père Holstein n'a voulu faire aucune déclaration, mais nous avons appris par des policiers qu'il allait être jugé pour violation de domicile, violence sur agent et tentative de meurtre sur la personne de Rebecca Tumet, libraire. "

Becca comme Rebecca… Comme Rebecca Tumet ! La surprise que lui affligea cette révélation fit fleurir un flot de juron dans son esprit, tous inadaptés pour un parisien aussi "racé" ainsi ce contenta-t-il de garder le silence et de la dévisager avec surprise une nouvelle fois.

-Vous êtes Rebecca Tumet ?

Laissa-t-il filer dans un murmure abasourdit. Puis réalisant que la jeune femme si elle était vraisemblablement une hybride n'avait pas l'air de le connaître comme étant Maximus, et semblait plus qu'angoissé de savoir à qui elle venait de sauver la vie il ajouta précipitamment :

-Tout va bien vous n'avez rien à craindre de moi, nous sommes du même côté… Et je vous le prouverai bien mais ce n'est pas l'endroit approprié.

D'un coup d'œil il montra les tours qui les entouraient, ou malgré l'obscurité on pouvait vous observer des vitres.

-Et d'ailleurs en parlant de sécurité vous deviez être un peu plus discrète … Quand je pense que la police ne vous a même pas mit sous protection !

Cette fois il parlait presque pour lui-même d'un ton révolté. Xander était à la tête d'un groupe d'assassin, et on ne mettait même pas sous protection la femme qui avait permit qu'on le mette en prison alors que tout ses petits copains étaient toujours en liberté !

- Insensé … Totalement insensé … Corruption même …
Marmonna-t-il d'un ton grondant. Ils ne pouvaient vraiment pas compter sur les humains !

Mais quelle conne ! Comment pouvait-elle en dire autant sur elle à n'importe qui ! Même la fatigue et le stress ne l'excusaient pas ! Elle eut un mouvement de recul, prête à fuir. Elle se préparait déjà à prendre sa forme hybride pour décamper au plus vite. Tant pis pour la discrétion. Mais d'abord, ne pas lui donner de raison de penser qu'il s'agissait effectivement d'elle. Peut-être ne ferait-il pas le lien.

" Vous êtes Rebecca Tumet ? "

Ou si. Bien sûr, il avait fallu qu'elle tombe sur le seul type lisant les journaux et sachant se servir de sa tête ici, à la Goutte d'Or. Le son de game over d'un de ces anciens jeux résonna dans sa tête. Fatality. Un sourire désabusé étira ses lèvres. Elle s'apprêtait à sortir son arme et à fuir quand l'homme parla précipitamment.

" Tout va bien vous n'avez rien à craindre de moi, nous sommes du même côté… Et je vous le prouverai bien mais ce n'est pas l'endroit approprié. Et d'ailleurs en parlant de sécurité vous deviez être un peu plus discrète … Quand je pense que la police ne vous a même pas mit sous protection !
- Dixit celui que je viens de sauver ? " interrogea Rebecca, soudainement plus froide.

Pas question de faire dans la dentelle. Elle aurait bien fuit, mais malgré les affirmations de Maximilien, elle ne pouvait savoir s'il était un chasseur ou pas. Si c'était le cas, il avait toujours ses pouvoirs pour l'attaquer dans le dos. Se montrer faible était comme lui tendre son dos, se répétait-elle comme récitant un mantra. Alors elle recula d'un pas, sortit son revolver de son sac, le chargea et le pointa sur l'homme. Elle du le surprendre et qui sait, l'effrayer. Du coin de l'oeil, elle surveillait les alentours.

" Vous allez bien me prouver que vous êtes un hybride. Ces immeubles sont vides, non ? Aucune envie de me faire carotter une seconde fois par un chasseur. Je n'hésiterai pas à tirer. "

Elle tenait le bellâtre en joue. Si la situation était commune pour ce quartier, les protagonistes l'étaient moins. Depuis quand une femme s'habillant dans un style mélangeant le cyber punk et le futurisme - de façon tout de même plus soft que d'autres l'auraient fait néanmoins - et un homme vêtu d'un gilet de costard coupé à l'italienne - bref, de façon classe - s'aventuraient dans ce quartier réputé pour sa fréquentation douteuse ? Rebecca n'allait pas plus loin dans la digression. D'un signe de tête elle invita des plus poliment Maximilien à entrer dans l'immeuble le plus proche.

" Dixit celui que je viens de sauver ? "

La froideur de se voix fit hausser les sourcils de Maximilien dans une expression de surprise. Si il devait avouer qu'elle n'avait pas tout à fait tord, il aurait voulut souligner que les choses étaient quand même légèrement différentes… Lui n'avait pas dévoilé sa nature au premier venu. Certes il avait quand même tourné le dos à une alliée en laquelle il avait très peu confiance… Mais c'était différent !
Le débat aurait pu être très intéressant et un poil décalé par appart à leur situation, mais Rebecca ne semblait pas vouloir s'y attarder.
Son arme pointée sur un Maximilien stupéfait, elle le menaça de tirer s'il ne lui donnait pas la preuve de son hybridisme.
Soyons honnête c'est l'orgueil légèrement égratigné qu'il s'exécuta. Il était Maximus, le successeur d'Octopus, et elle se permettait de le pointer, et encore pire, de douter de sa parole !
Mais bien y regardait, elle faisait ce qu'il fallait faire. Elle ne se fiait pas à ses impressions mais à son instinct de survit. Il ne pouvait que saluer son sens de la méfiance. Quand au fait qu'il soit le nouvelle ancien des aquatiques, il se passerait de lui signaler ce détail pour le moment. Il lui était certes très reconnaissant de l'avoir sauvé, mais elle ne pourrait que douter de sa qualité s'il lui signalait tout de suite.

Il n'émit aucune protestation et rentra dans l'immeuble. Elle lui avait dit qu'elle n'hésiterait pas à tirer, et il ignorait si elle bluffait. Ce qu'il pouvait dire c'était qu'il y avait une sorte de courage farouche chez cette femme, assez remarquable.

Ils arrivèrent dans un hall vide.

-Très bien je vous montre ma forme, mais c'est donnant donnant. Je veux voir la votre. Dans le ca contraire, sachez que cette arme ne vous protégera pas de moi.

Dit-il avec un sourire étrange. Tout le monde pouvait prétendre être Rebecca Tumet. Il voulait aussi une preuve de ce qu'elle avançait. S'il serait capable de la tuer si elle était chasseresse ? Il faudrait bien qu'il le soit… A moins qu'il ne l'enlève pour une séance d'observation…

Il réfléchissait déjà à la façon dont il allait pouvoir contrer l'arme quand il prit sa forme hybride.
S'il dominait déjà Rebecca de sa taille d'homme il l'écrasait de celle de sa taille hybride. Grandit à 2m, il arborait une peau noir et lisse qui avait dérobé tous ses vêtements. Son ventre, les deux grandes taches au dessus de ses yeux et le bas de sa mâchoire étaient les seuls parties blanches de son nouveau corps.
Du reste il ne changeait peut, une carrure un peu plus impressionnante peut être, et un embryon de queue d'orque s'était ajoutée à son anatomie. Non ce qui changeait le plus était sa tête.
Son visage avait entièrement disparut au profit d'une tête ronde et imposante. Ses yeux noirs semblaient se confondre avec le reste, si bien qu'il semblait vous observer par ses grandes taches blanches …
Ses oreilles étaient plaqués contre sa tête et sa respiration lourde faisait bouger l'évent qui trônait en haute de sa tête. Quand à sa bouche, elle avait laissait place à une gueule, qui entrouverte laissait voir la dentition carnassière d'une orque.

Au grand bonheur des nerfs de Rebecca, Maximilien s'exécuta. Elle ne savait ce qu'elle aurait fait si il avait refusé. Tuer était hors de question. Mais s'enfuir en laissant un chasseur l'ayant vu avec sa nouvelle apparence était comme laisser une carte de visite. Elle n'avait pas des crédits illimités, et ne pourrait se payer un nouveau look. Pas à pas, se toisant, ils passèrent la porte de l'immeuble désigné par l'hybride. Le hall d'entrée était totalement vide. Pas un meuble, rien. Tout avait été emporté, volé, détruit et nettoyé. Arrivés en son centre, l'homme se tourna vers pour lui faire face. C'est d'un ton grave qu'il la menaça à son tour.

" Très bien je vous montre ma forme, mais c'est donnant donnant. Je veux voir la votre. Dans le ca contraire, sachez que cette arme ne vous protégera pas de moi. "

S'il disait vrai, alors cela convenait parfaitement à Rebecca. Cela faisait certes un mois qu'elle n'avait prit sa forme hybride - depuis qu'elle avait perdu le contrôle, torturée par Xander -. Elle réprima un frisson au souvenir des circonstances l'ayant obligée à recourir à une telle extrémité. Cette forme n'était source que d'embarra pour elle, l'empêchant de vivre tranquillement, et surtout provoquant l'ire d'un groupe fanatique. Elle n'avait pas le choix, mais à cet instant, s'en fichait. Si Maximilien était bel et bien un membre de sa race, alors cela n'aurait que peu d'importance.

L'arme toujours pointée sur lui, Rebecca assista à sa transformation. Elle n'en avait plus vu depuis la mort de sa mère, dix années auparavant. C'est qu'elle ne fréquentait pas les hybrides, la peur de se faire repérer la paralysant socialement. Maximilien mesurait maintenant bien deux mètres de hauteur. Sous cette apparence, il ressemblait aux descriptions que certains auteurs faisaient des extraterrestres. Elle ne reconnu l'animal que grâce aux deux tâches blanches sur sa tête. Un orque. Il était un hybride aquatique.

Il disait bel et bien la vérité. Soupir de soulagement. Tout en désarmant son calibre 38, Rebecca lutait pour ne pas retomber à terre. Une fois, pas deux ! Cet aspect trop fragile chez elle l'énervait. Elle s'en était parfaitement accommodée jusqu'à présent, mais dans sa situation, elle ne pouvait se le permettre. Bien. Maintenant, à elle de montrer qu'elle était véritablement elle. C'est là qu'elle se posa une question. Comment lui montrer sa forme hybride lui confirmerait qu'elle était bel et bien elle ? Très peu la connaissaient ! Levant la tête pour toiser l'hybride orque en face d'elle, Rebecca lui fit remarquer.

" En quoi me transformer vous prouverait que je suis Rebecca Tumet ? Mis à part montrer que je suis moi aussi hybride, cela ne vous avancera à rien. "

Et se transformer de suite. Ce n'était pas que, mais elle avait devant elle un mastodonte. Moins épais qu'un buffle, cela était sûr, mais aussi dangereux, avec sa gueule capable de dévorer des baleines. Elle ne pourrait le semer que sous forme animale. Mais d'abord, la forme hybride. Les sens de la libraire s'affinèrent alors qu'elle sentait sa peau picoter, ses mains et ses pieds se transformer en pattes, son visage devenir un mélange entre l'humain et le caracal, et une queue lui pousser. Elle continuait de fixer Maximilien dans ce qui semblait être ses yeux.

" Vous voyez ? "

MP: dsl c'est cours et un peu naze, mais j'ai pas reussit à faire mieux et je voulais pas te faire attendre 2 semaines de plus >.>

De sa pupille animale il observa la transformation de la jeune femme… Une hybride féline. De la famille terrestre donc. En fut-il déçu ? Son visage hybride n'en exprima rien…
Il fit un pas en avant et reprit forma humaine aussi aisément que si il hottait une veste.

" En quoi me transformer vous prouverait que je suis Rebecca Tumet ? Mis à part montrer que je suis moi aussi hybride, cela ne vous avancera à rien. "

L'agacement passa sur son visage à cette phrase. Il eut un soupir et répondit d'un ton calme mais sec:

-Vous prétendez vous nommé "becca" et sous entendez clairement avoir eut affaire à Xander, cela fait beaucoup de coïncidence et de ressemblance avec Mlle Tumet. Quand à l'expression que vous avez eut au moment de vos aveux, elle était plus que significative.

Le prenait-elle pour un idiot ? Pensait-elle que parce qu'il avait baissé sa garde une minute, il n'était pas doué des bases du sens de la réflexion et de la déduction ?

Son regard sombre la défiait de répondre. Mais pourtant il ne lui laissa pas le temps de répliquer car il enchainait déjà.

-Votre hybridité est de toute façon la seule pièce d'identité qui m'intéresse. Que vous soyez Rebecca ou la cousine du prince héritier de France cela ne change rien aux yeux des chasseurs, et donc aux miens aussi. L'aigle rouge a donné des ordres précis ; l'entre aide entre les hybrides…
Et si les humains ne veulent pas vous protéger, notre communauté peut et doit s'en charger… Mais vous n'étiez surement pas au rassemblement au cours duquel il a mentionné cet ordre. Me trompe-je ?

Il haussa un sourcil assuré. Elle l'aurait reconnu si elle y avait été. A moins qu'elle n'eut pas le moindre sens de mémoire des visages…
Quoi qu'il en soit, il se devait de lui transmettre ce qu'il s'était dit ce jour là, et l'adresse de leur nouveau QG.

L'allien géant fit un pas. Quiconque serait survenu dans le hall de l'immeuble, s'il n'était pas au courant de l'existence des hybrides - fait impossible aujourd'hui, donc pure spéculation - , aurait cru à une rencontre du troisième type. Un félin sur deux pattes et un... Une chose avec une tête de poisson se faisaient face et se toisaient. Rebecca plongeait ses yeux dans ceux de Maximilien. Contrairement à lui, elle n'avait aucun problème avec l'obscurité, ses talents de nyctalope augmentant sous forme hybride. Il en avait pourtant cure, et se retransforma comme si de rien n'était. Ce n'était pas le cas de la libraire. Son choix de vivre en humaine s'était fait au détriment de ses facultés hybrides. Il répliqua d'un ton ennuyé, lui faisant clairement comprendre qu'il n'était pas dupe. Elle s'était trahie.

- Vous prétendez vous nommé "becca" et sous entendez clairement avoir eut affaire à Xander, cela fait beaucoup de coïncidence et de ressemblance avec Mlle Tumet. Quand à l'expression que vous avez eut au moment de vos aveux, elle était plus que significative. Votre hybridité est de toute façon la seule pièce d'identité qui m'intéresse. Que vous soyez Rebecca ou la cousine du prince héritier de France cela ne change rien aux yeux des chasseurs, et donc aux miens aussi. L'aigle rouge a donné des ordres précis ; l'entre aide entre les hybrides…
Et si les humains ne veulent pas vous protéger, notre communauté peut et doit s'en charger… Mais vous n'étiez surement pas au rassemblement au cours duquel il a mentionné cet ordre. Me trompe-je ?

Un rassemblement ? L'Aigle rouge ? Les enseignements maternels dataient de dix années. Les livres avaient prit le relais. L'Ancien aérien était surnommé ainsi si elle se souvenait bien. Elle avait manqué de lourdes décision il semblerait. Et puis... il était temps pour elle de renouer avec sa race. Elle le savait, mais avait prévu de le faire après avoir complètement caché son identité. Il fallait vraiment qu'elle contacte Phyl. Toute à son ignorance des derniers évènements, elle décida de jouer la carte de la sincérité. Surtout qu'il parlait d'ordre. Elle reprit, plus difficilement que lui, sa forme humaine, et ses cheveux roses. Elle avait du mal à s'y faire, même si la couleur lui plaisait.

- Je cache ma nature depuis nombre d'années. Je n'ai eu vent de ce rassemblement.

[HRP : c'est très court, mais j'avoue que j'ai pas réussit à faire plus moi non plus. Si il faut rajouter, dit le moi]

Ainsi donc elle dissimulait son hybridité. Ce qui explique qu'elle ne soit pas dans "les petits papiers" d'Arven.
Anonymat. Une solution que beaucoup d'hybride finissaient par choisir. Quelle ironie du sort. Paris la ville hybride, qui se dissimulait à elle-même pour survivre.

Il n'était pas l'heure de cogiter à cela. Rebecca n'avait pas assisté à la réunion, et il fallait la mettre au courant des dernières décisions

-Vous avez de nombreuses choses à savoir alors.

La question était : pouvait-il en parler ici ?

Il n'avait pas vraiment le choix. S'il lui demandait de l'emmener chez elle pour en parler, il courrait le risque qu'elle soit mise sous écoute par les chasseurs.

-Je ne peux pas en parler ici. Le risque est trop grand.

Ajouta-t-il. Préférant la discrétion il décida de l'emmener dans leur nouveau Q-G où ils pourraient parler librement.

-Suivez-moi. Je vais vous emmener là ou nous pourrons parler librement.

Il n'attendit pas la réflexion de Rebecca pour sortir de l'immeuble délabré. Elle pouvait bien se murer dans sa méfiance, il n'en avait cure.
Il ne pouvait pas risquer l'anonymat de leur Q-G pour les beaux cheveux rosés de l'hybride.
Instinctivement il poussa ses sens à analyser les alentours. Il n'entendait que sa respiration et celle de Rebecca. Ils semblaient seuls.

La nuit l'empêchait d'utiliser la finesse de sa vision, mais son nez et ses oreilles le tenaient au courant des moindres variations de son environnement. Il jeta un coup d'œil acide à la rue qui menait chez Aurélia. Cette garce, il devrait s'en occuper sous peu.

Il marcha jusqu'à sa voiture, une berline noire qu'il conduisait en cas de déplacement privé et personnel, comme celui qui l'avait mené chez la mère de Melwin.

L'homme sembla comprendre de quoi elle parlait. Il est vrai que nombreux étaient ceux qui cachaient leur nature de crainte de se faire tuer par les Chasseurs. Hybridité allait de paire avec persécutions, notamment dans la ville des lumières. Fait consternant certes, mais la situation ne laissait guère le choix aux faibles. Seuls ceux qui pouvaient lutter choisissaient de ne pas se cacher. Maximilien ne lui en tint donc pas rigueur. Rebecca en fut soulagée.

" Vous avez de nombreuses choses à savoir alors. "

Ça, elle s'en doutait déjà. Ses années loin de sa race la laissait dans un flou total quant à leur réelle situation.

" Je ne peux pas en parler ici. Le risque est trop grand. Suivez-moi. Je vais vous emmener là ou nous pourrons parler librement. "

Si la libraire avait eu une légère appréhension, elle fut vite balayée. Maximilien était des siens, et non un chasseur. Elle ne voyait pas des hybrides se mettre au service de la mission "divine", ou même des chasseurs accepter de se servir d'hybrides. Elle espérait qu'ils étaient au moins assez intègres pour ne pas recourir à de telles méthodes. Normalement, elle pouvait lui faire confiance. Et puis de toute façon, il fallait qu'elle prenne contact avec son peuple. Chose était faite. Au moins il saurait peut-être comment joindre Staroxia. Et surtout, comment sortir de ce quartier pourri.

Sans faire attention à elle, Maximilien sortit du hall délabré. Rebecca le suivit. Ils marchèrent sans mot dire jusqu'à ce qu'il la mène à une voiture. Une berline de couleur noire. L'impression de l'hybride caracal se confirmait. Il n'était pas n'importe qui, ou du moins, il n'était pas pauvre du tout. Ils montèrent dedans, lui s'installant au volant et elle sur le siège avant. Il démarra, l'emmenant elle ne savait où. Dans un endroit sûr avait-il dit.

" J'espère que placer ma confiance en vous ne se révélera pas être une erreur. "

Sujet finit.
Suite ici :

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