Une maison à la campagne... (Rebecca et Xander)

-Vous m'auriez laissé plus de temps, vous auriez eu de vraies raisons de m'inculper. Mais si ça vous amuse, arrêtez-moi. J'attends avec impatience le moment où vous expliquerez au juge que j'attaque les gens avec des pouvoirs surnaturels comme les super-héros.

Oh, qu'il m'énervait. Non, je ne lui ferais pas le plaisir de perdre mon sang-froid. j'avais suffisamment de self-control pour ne pas faire tout de suite de confettis avec sa tête. Pour l'instant, la priorité était de sécuriser les lieux en attendant les renforts, ce qui voulait dire aussi mettre à l'abri mon appât, elle en avait déjà assez bavé.

-Rebecca ! Levez-vous et allez vous cacher là où je vous ai dit. Barricadez-vous et n'ouvrez pas la porte avant que les renforts ne soient là.

Depuis le bunker, elle pourrait voir les lieux mieux que moi grâce aux caméras.

-Voyons, n'exagérez pas, je coopère suffisamment.
Vous devriez enlever votre masque à présent que je sais qui vous êtes. Le gaz s'est dissipé, et ce n'est pas très poli de se cacher.
-C'est la procédure ! à terre, et ferme-la !

Je posai ma main sur sa nuque pour le forcer à se baisser.

Rebecca se rendait au bunker en titubant. Je ne savais pas avec exactitude ce que Xander lui avait fait, mais elle semblait en avoir bien bavé.

-Non. Cette fois vous allez trop loin.
-Que...

Sur le coup j'eus du mal à comprendre ce qu'il s'était passé. Je me rendis soudain compte qu'il n'y avait plus de plancher sous mes rangers. Je fus projeté en arrière et atterris lourdement sur Rebecca. Je me relevai assez vite et vérifiai que Rebecca n'était pas blessée. C'est que je devais faire presque le double de son poids. Je vois d'ici mon ex-femme me répétant pour la énième fois que je devrais faire un régime. Rebecca ne semblait pas plus blessée qu'avant, je retournai donc à Xander, la colère montait en moi.

-Arrêtez-moi si ça vous chante, mais ne me touchez pas je vous prie.

*Maiiiiiis....avec plaisiiiiiiir, votre majestééééééééé !*

Sans prévenir, je lui collai un bon coup de crosse sur l'arrière du crâne pour le jeter à plat ventre, puis posai le talon de ma botte sur sa nuque pour l'empêcher de se relever.

-Refus d'obtempérer, agression sur un agent dans l'exercice de ses fonctions, tu aggraves ton cas. Xander, au nom de la loi française, je vous arrête. Vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous lors du procès. Vous avez le droit d'appeler un avocat, si vous n'en avez pas il vous en sera commis un d'office.

Voilà ! Menottes aux poignets, ses droits récités, Xander m'appartenait, et s'il tentait quoi que ce soit avant l'arrivée des renforts j'aurais le droit de tirer pour le tuer.

*Fais-moi plaisir, joues au con ! Histoire que j'aie un motif pour te renvoyer en enfer.*

De toutes façons, avec mon pied sur sa nuque et le canon de mon fusil sur la tête, il ne pouvait pas aller bien loin.

-Rebecca. Dépêchez-vous d'aller vous mettre à l'abri. Les renforts ne devraient pas tarder, mais en attendant je veux que vous vous mettiez en sûreté.

* Me renvoyer en enfer ? Jeune arrogant ! Tu y seras bien avant moi, je t'assure. Tu as peut-être gagné aujourd'hui, mais la partie n'est pas finie. *

J'entendis la voix du chasseur résonner dans ma tête. Ses pouvoirs étaient vraiment inquiétants. Je restai appuyé sur sa nuque, déterminé à ne pas le laisser d'échapper. Les renforts arrivèrent heureusement bien vite. J'eus alors la fierté de livrer le chef des chasseurs à mes collègues, qui n'en croyaient pas leurs oreilles. Une fois les pieds liés et les bras immobilisés dans une camisole à l'arrière d'un fourgon, je pus enfin respirer. Rebecca semblait avoir beaucoup souffert de cette brève entrevue avec son bourreau, je donnai des ordres pour que des ambulanciers aillent la chercher dans la maison. Elle serait envoyée à l'hôpital sous protection policière. Maintenant que Xander était sous les verrous, j'allais devoir la protéger d'une éventuelle initiative des chasseurs. Elle avait très bien rempli sa part du contrat, maintenant c'était à moi d'assurer le service après-vente.

La porte du bunker passé, Rebecca usa de ses dernières forces pour gagner le siège en bois inconfortable placé devant les écrans. Le dureté du bois lui lançait l'arrière train. Les impulsions de douleur remontaient le long de sa colonne vertébrale en provoquant le hérissement de ses poils. Le cerveau embrouillé, seul restait ses instincts. Ils la tenaient éveillée. Peut-être que la douleur aidait. A chaque fois que ses paupières se fermaient, un sursaut agitait la femme. Malgré le brouillard obscurcissant ses pensées, les yeux rivés sur les écrans, elle tentait de déterminer la cause de tous ses maux.

Xander ne l'avait physiquement pas blessée. Le pistolet lui avait échappé des mains, sans qu'il ne la touche. Était-ce un de ces pouvoirs dont disposaient les Chas...

"Saloperie !"

Cri de douleur et de rage. Cette fois, la cause de la reprise de conscience de Rebecca n'était autre que sa tête heurtant la table. Coup d'oeil aux moniteurs. Du monde arrivait. Les renforts ? Craignant le pire, l'hybride resta à l'abris, même après que Xander fut emmené dans un fourgon. De toute façon, elle n'aurait pas pu se lever. Les muscles de ses jambes, tétanisés pendant la torture, ne la soutenaient presque plus. Quand une ambulance arriva, elle ouvrit la porte de la cachette grâce à la commande automatique. Les urgentistes durent l'installer sur un brancard. Une fois dehors, la lumière du soleil fut la première à l'aveugler. Puis un flash. Et un autre. Des questions fusaient. Rebecca ne comprenait pas le quart de ce qu'ils disaient. Elle s'en fichait à vrai dire.

C'est dans l'ambulance, retenant des plaintes de douleur à chaque cahot, qu'elle réalisa. Xander avait été arrêté. Bien. Des journalistes l'avaient pris en photo. Pas bien. Et même : dangereux.

Ne pourrait-elle donc jamais retrouver sa tranquillité ?





[Rp terminé]