La joie des transports en commun [Intrigue de pâques, uniquement pour les inscrits]

Huit heure cinquante du matin, arrêt Raspail. Une journée banale des gens attendant le métro de neuf heure pour aller au travail. Ou tout simplement pour aller ailleurs en ville. Tout les visages étaient sois baissés sur les montres, sois sur les portables voir les journaux. Une journée normale dans la capitale.


Huit heure cinquante cinq le métro tant attendu arrive enfin, les portes s'ouvrent...

Des journées comme celle-ci, Maximilien en avait au moins 3 par semaine. Aujourd'hui c'était réunion importante avec des confères issus du journalisme.

Le PDG avait choisit le métro. Moyen de locomotion, certes peut être surprenant pour ce nobliau qu'on aurait plus facilement vu au siège passager d'une berline. Mais comme tout bon parisien, Maximilien savait que circuler en voiture dans Paris s'était s'exposer aux klaxons, aux bouchons, aux piétons suicidaires, aux mendiant qui toque à votre fenêtre à chaque feu rouge … Bref, si Maximilien avait effectivement une berline (et un chauffeur privé), il préférait le métro pour les heures de pointes.

C'est accompagné de sa fidèle Katheleen (dont il se séparait jamais lors de ses réunions) qu'il grimpa dans le métro.

Nadja n'aimait définitivement pas le métro. C'était toujours blindé de monde et surtout de gens peu fréquentables (par là, elle entendait plutôt les mères qui n'avaient aucun contrôle sur leurs mômes chiants et les vieilles dames qui ne savaient que râler sur les jeunes qui n'étaient tous que des voyous). Seulement, aujourd'hui c'était une nécessité. Elle devait aller voir un type dans le centre-ville pour lui acheter un Luger en état de marche (La détective avait tenu parole en mettant la russe en contact avec ce vendeur qui ne connaissait pas ebay). Seulement, les indications pour aller chez cet homme étaient plutôt floues et le plus simple d'après lui c'était de prendre telle ligne de métro et de descendre à tel arrêt, où il viendrait l'accueillir en personne. Nadja aurait mille fois préféré faire le chemin à pied, mais elle tenait trop à récupérer le pistolet pour risquer de se perdre.
Les portes s'ouvrirent et la militaire entra. Elle était en vêtements civils (ce qui pour elle signifiait différentes pièces d'uniformes qui n'appartenaient pas à sa tenue de travail). Au moins, le métro parisien était un peu mieux fichu que celui de Moscou.

A Paris personne n'est sans savoir aujourd'hui, que si les gens qui ont réussi ou presque vivent en haut et que ceux qui n'ont pas eu cette chance, cette opportunité ou tout simplement la flemme vivent en bas. C'est le cas de l'homme qui nous intéresse, en bas tout le monde Mad Joe pour une raison simple depuis le temps qu'il était en bas, autrement dit très longtemps vu qu'il avait connu les années 90, jamais il n'avait tenu un discours cohérent. Personne ne savait d'où il venait ni ce qu'il avait ou pas fait pour arriver la tout ce qu'on savait de lui c'était que tel un fantôme il gardait le territoire des lignes de métro de l'arrêt Raspail du XIV arrondissement. D'une certaine manière les autres n'en avaient cure après tout chacun avait assez d'ennuis personnels pour ne pas prendre en plus à cœur ceux des autres. Mais même entre clochards les amitiés pouvaient se lier, mais pas avec Mad Joe car ce dernier avait avec lui "un chien encore plus c*n que lui". Effectivement il était toujours accompagné de son infâme chien une sorte de bâtard si laid qu'il aurait été très difficile de savoir de quoi il venait, mais le fait est qu'a part Mad Joe personne ne pouvait l'approcher certains disaient même qu'il aurait bouffé ses deux parents si jamais il les croisait un jour dehors.

Mais c'était du passé, car la lumière qui vit dans les tunnels lui avait arraché son chien. Un soir horrible alors qu'il chassait les rats son chien qui avec le temps c'était vu affligé de surdité et d'aveuglement. Cet accident avait chassé à tout jamais la dernière lueur de bon sens dans la tête de notre SDF, qui tout de suite avait crié à la vengeance contre le monstre de fer. Personne ne lui avait vraiment prêté attention pour tout le monde il ne s'agissait juste des délires d'un vieux fou ayant perdu la seule chose importante à ses yeux. Personne ne pouvait imaginer qu'il ne rigolait pas du tout et qu'il prévoyait de faire périr la bête. Et de la manière la plus bête qui fut, simplement en dévissant assez légèrement les rails que sont esprit embrumé entre réalité et fiction lui avait montrer comme la faiblesse a exploiter. Et pour être sur d'avoir le démon il fit son œuvre à l'heure ou son chien avait été tué soit vers neuf heure du matin. Il prit du recul en se plaçant dans l'une des sortie de secours pour ne pas être trop loin quand son plan se réaliserait. Il n'avait cependant pas imaginer que cela marcherait si bien.

Le métro ne fit pas simplement que dérailler dans un virage il continua sa route en ligne droite s'encastrant à pleine vitesse jusqu'à heurter la paroi du tunnel. Le choc fut d'une puissance incroyable tout les autres wagons furent secoué dans tout les sens, alors que prenant son virage forcé l'appareil venait d'amorcer son troisième ou quatrième tonneaux. Il termina sa folle course renversé et retourné, toutes les vitres détruites les câbles électriques arrachés pendant au sol dangereusement. Les dégâts ne se limitaient seulement pas à l'appareil les parois du tunnel elles aussi semblent avoir été endommagé et régulièrement des bruits inquiétant, ainsi que la chute de petites pierres semblent annoncer un écroulement imminent du tunnel sur lui même. Les portes ne s'ouvrent plus et les ouvertures des fenêtres furent déformées jusqu'à les rendre impraticable dans les voitures deux et trois. Les hurlements de douleurs et de peur se mettent à raisonner en même temps que tout les passagers reprennent doucement connaissance.

Les portes s'étaient ouvertes et Maximilien était rentré. Refusant de s'asseoir pour laisser les places assise aux personnes agées [oui parce que Max est un gentleman ]

Il réfléchissait a ce qui allait se dire, et à ce qu'il dirait, et comme beaucoup ici, il n'avait pas imaginé qu'il puise arriver un accident comme il allait s'en produire un…

Le déraillement de la rame ne fut pas tellement ressenti, ce fut plus la fracassante rencontre entre celle ci et le mur qui ébranla tout le monde, Maximilien y comprit.

Ensuite tout fut incroyablement rapide, et long à la fois. Il n'aurait sut dire ce qui venait de se passer, mais il fut violement projeté contre l'une des portes, dont la vitre céda sous l'impacte.
Il entendit un bruit inquiétant que devant être son os qui se déboitait sous le choc, ou peut être s'était-elle brisée…

Et lorsque tout fut finit, Maximilien avait la mauvaise impression d'avoir fait un grand huit sans ceinture… Une forte odeur de sang agressa ses narines sensibles, et il se sentait mal.

Il ouvrit les yeux, et de beaucoup, il fut l'un des premiers à reprendre ses esprits. La voiture 2 dans laquelle ils se trouvaient était couchée sur le flanc, et tout le monde avait été éjecté un peu partout. Il essaya de se redressé, son épaule lui lançait, mais il n'était pas le plus à plaindre… Puis brusquement il réalisa qu'il n'avait pas était seul dans cette rame.

-Katheleen ?!

La main serrée contre son épaule, il cherchait la tignasse rousse familière du regard, alors que la panique commençait à s'installer autour de lui.

Des crashs, des déraillements, des accidents de la route, Nadja en avait déjà vécu quelques-uns et s'en était toujours sortie avec plus ou moins de bobos. Mais celui-là, elle ne l'avait vraiment pas vu venir.

-Ooooh... Nom de nom de...

La grande femme blonde se réveilla la tête dans le cul...littéralement...le nez dans les fesses d'un type aux cheveux blancs, qui lui avait évité de se péter le front sur le plafond devenu sol. S'appuyant sur le postérieur pour se redresser, elle se massa la tempe et tenta de reprendre ses esprits. Sur le coup, elle pensa sortir d'une simple cuite au lendemain d'une soirée festive, comme ça lui était déjà arrivé un nombre incalculable de fois. Mais en y réfléchissant bien, ça ne pouvait pas être ça. Elle n'avait pas d'arrière-goût de vodka dans la bouche, et puis finalement le wagon retourné ne ressemblait pas à un appartement où on avait fait la fête...même s'il était dans le même état de dévastation totale. Comprenant ce qu'elle avait échappé, Nadja retrouva la tête froide et la légère montée d'adrénaline qui en résultat l'aida à redevenir opérationnelle. Elle regarda autour d'elle. Blessés, morts, ça ressemblait à un des innombrables champs de bataille qu'elle avait déjà connus. Elle inspecta rapidement sa propre condition physique pour voir quelles étaient ses limites. Elle avait une grosse estafilade au front qui saignait beaucoup, mais rien de grave à priori. Ses membres semblaient fonctionner parfaitement, elle aurait donc la satisfaction de ne pas être un poids mort pour ce qui allait suivre. Se levant (courbée tout de même, à cause du wagon aplati qui avait tout de même perdu quelques dizaines de centimètres de plafond), et tâcha d'inspecter brièvement l'état de santé des autres passagers. Elle s'intéressa surtout à l'homme aux cheveux blancs sur les fesses duquel elle s'était réveillée. Il était assez baraqué, s'il n'était pas trop amoché, il serait sans doute utile pour l'aider à faire évacuer la rame. L'empoignant par le col, elle commença à le secouer "gentiment".

-Hé, toi ! Debout ! Je t'ai pas déjà vu à la réunion du zoo ?

Notre clochard n'avait pas imaginé un seul instant que son plan serait une telle réussite. L'affreux monstre du métro avait fait un roulé boulé, dans un vacarme assourdissant. A tel point que notre homme ne fut lui même secoué, mais ca n'était pas fini, non loin de la. Il arrivait encore a produire cette lumière et de ses entrailles semblaient s'élever des cris d'agonie. Il était encore envie le salaud ca ne faisait aucun doute, il l'avait gravement blessé, mais il n'était pas encore a terre. Et pas question de faire a moitié le travail.

Heureusement que Joe est un homme consciencieux. Il avait prévu que le choc ne soit pas suffisant, il avait prévu de lui donner le coup de grâce comme le faisait les héros des rares livres de monstre qu'il avait lu. Et pour ca il avait trois bidons d'essences volés à d'autres clochards les ayant eux même volés à une station service. Il sortit précautionneusement de sa cachette avec un bidon, prit ensuite les autres et méticuleusement il commença a en verser partout sur le monstre. Il pouvait entendre des bruits terrifiants et des cris depuis l'intérieur surement les âmes des pauvres créatures tuées comme son propre chien. Plus il mettait son plan à exécution et plus son délire prenait des proportions énormes comme pour l'empêcher de voir qu'il était en train de s'attaquer à un simple métro, et qu'a l'intérieur il s'agissait de gens bien vivants. Il ne pu pas acceder à toutes les voitures des éboulements l'empêchaient de prendre les dernières voitures. Mais au moins il pourrait avoir la tête et la moitié du corps.

L'essence prit feu immédiatement avec le contact d'un câble électrique rompu a cause de l'accident. Et les premières voitures s'embrasèrent comme du papier alors que le clochard hurlait comme un dément avant de partir en courant. Il tenait sa vengeance et son chien reposerait en paix.







(ndla: Si les éboulements ont empêché votre clochard préféré d'atteindre les voitures du fond, depuis l'intérieur de l'appareil c'est encore possible x) )

Le regard de Maximilien caressa les personnes qui l'entouraient. Il y avait déjà au moins deux morts, et le reste n'étaient pas dans une forme olympique… Comme tout pouvait basculer d'un coup .Tout pouvait se retourner. Faire couler le sang. Faire couler les larmes.

Son cœur chuta dans sa poitrine… Kath. Il ne la voyait pas ! Alors qu'il s'apprêtait à hurler son prénom une deuxième fois, elle apparut dans son champ de vision, et il remercia le Dieu en qui il ne croyait pas.


-Dieu soit loué tu es vivante ! Soupira-t-il avec soulagement, oubliant la douleur lancinante de son épaule il s'avança vers elle, et l'attira contre lui pour la serrer brièvement. Juste pour être sur qu'il ne rêvait pas. Qu'elle était bien là. Qu'elle n'était pas partie elle. Qu'elle n'était pas morte. Comme ce corps sans vie qui gisait contre la vitre brisée.

Il n'était pas de coutume que Maximilien Chevalerie fasse étalage de l'affection qu'il portait aux autres, il faut croire qu'une rame de métro qui se retourne ça vous change un homme…

Il se décala.

-Je n'ai rien. Mon épaule est peut être démise, mais rien de grave. Et toi ? Rien de cassé ? Demanda-t-il en brisant l'étreinte. Il remarqua alors que :

-Tu saignes !

Autour d'eux tout se mettait encore plus en mouvement. Il fallait faire quelque chose… Et au dessus d'eux tout commençait à s'ébouler… Mais le pire restait à venir… ce fut un cri plus perçant que les autres qui fit basculer le cœur de Maximilien… Et il ne lui en fallut pas beaucoup pour comprendre… La première voiture venait de prendre feu, et ses rescapés se précipitaient vers la deuxième voiture avec la panique du désespoir. Ils réussirent à passer dans la deuxième voiture et la panique se propagea comme une trainée de poudre.
Maximilien aurait voulut calmer les esprits, la panique ne résolvant rien, mais même son pouvoir de charisme accrue n'aurait pas su calmer cette cohue qui se propageait déjà vers les dernières voitures.
Certains avaient gardé la tête froide et essayaient de porter les blessés pour éviter qu'ils ne se fassent dévorer par les flammes. Maximilien quand à lui essayait d'en faire de même, même si la chaleur de l'incendie commençait déjà à lui roussir les cheveux, il essaya l'interphone de secours qui évidemment ne marchait pas… Ca aurait été trop beau.
Il jeta un coup d'œil à l'incendie, celui-ci dévorait tout à une vitesse alarmante, à croire qu'on l'avait alimenté avec de l'essence !
S'il avait resté des survivants dans la voiture 1 ils ne devaient plus être beaucoup… Et toute la problématique était là… Il y avait encore beaucoup de blessés ici… Les laisser c'était les condamner à mourir brulé !
Sans oublier l'éboulement qui menaçait d'écraser ce qui n'aurait pas été détruit par les flammes …
Mais décidément, Maximilien ne pouvait pas laisser ces humains face à leur mort. Mais comment les aider ? Eteindre l'incendie… L'humidité des métros étaient connue de tous, mais rien ne garantirait qu'à lui tout seul il puisse stabiliser l'eau pour freiner les flammes.

Mais voilà, y'avait cette femme, qui avait la jambe coincée sous un des bancs et qui le regardait avec des yeux suppliants …

La deuxième voiture était presque vidée, il restait en majorité les inconscients et ceux qui avaient été trop blessé pour pouvoir se sauver.
Conscient du risque qu'il prenait, Maximilien demanda à Kath :

-Rejoint l'arrière avec les autres. Et si tu trouve quelqu'un qui puise m'aider à calmer l'incendie, envoyez le moi. Je vais essayer de faire quelque chose, je te rejoindrais si ma tentative échoue.

Puis sans un mot de plus, il passa sous forme hybride. C'était la première fois qu'elle pouvait le voir. Il ne perdit pas son temps pour essayer de rassembler l'humidité environnante. Chose délicate, car les flammes avaient déjà supprimée une bonne partie de celle-ci.


Mp: Sii Andral pouvait venir m'aider avec sa maitrise du vent ça m'arrangerais XD Voir même rosie si elle a reprit un peu plus ses esprits.

(désolée, tu fais bien de le dire. je me renseignerais à l'avenir)

En effet, il ne fallait pas traîner. Le tunnel, qui devait dater, avait dû être ébranlé par le choc, car il commençait à s'effondrer sur la rame. Par chance, le plancher des wagons encaisserait mieux les gravats que le plafond si tout avait encore été en lieu et place, mais la différence ne serait pas bien grande si toute la voûte s'écroulait. Nadja essuya vite fait le sang qui lui coulait dans les yeux et, pendant que l'homme aux cheveux blancs aidait les blessés, elle entreprit de dégager un passage pour évacuer au plus vite. Les portes étaient coincées à mort et des caillasses avaient déjà commencé à s'amonceler devant. La russe s'attaqua à une des fenêtre dont le bord du haut et le bord du bas n'étaient pas trop collés et commença à casser à coups de rangers les tessons de verre qui restaient afin que personne ne s'écorche vif en essayant de passer. L'ouverture ainsi ménagée n'était pas bien grande, mais à part les gens obèses, tout le monde devrait pouvoir y passer. C'est alors qu'elle allait se redresser, fière d'elle, pour annoncer aux gens qu'ils pouvaient sortir, qu'elle vit approcher le type à l'extérieur. C'était apparemment un clochard, il avançait le long de la rame en versant le contenu d'un jerricane.

-Hé ! Mec ! Tu fais quoi ? Aide-nous ! l'interpella Nadja

Il ne répondit pas, continuant d'asperger les wagons avec un air de zombie. Le liquide incolore coula un peu par l'ouverture de Nadja, son odeur nauséabonde parvint aux narines de l'hybride. *Du gazole !*

-Attention ! gueula-t-elle en s'écartant

L'essence s'enflamma, de grosses flammes bleues vinrent lécher le plancher-plafond du wagon. Les gens se mirent à paniquer encore plus. Nadja, elle resta à pester sur le clochard.

-Le fumier ! Le connard d'enc*** de sa mère ! Le sale bâ**** d'enf**** de sa **** !!! Il va nous rôtir comme des poulets. Si je sors d'ici vivante, je m'en vais te l'******** avec des clous rouillés !

Aussi colérique qu'elle était, elle finit tout de même par recentrer son attention sur le danger immédiat. Apparemment, la partie arrière du transport ne brûlait pas, peut-être le clochard n'avait-il pas réussi à l'atteindre. C'était par-là qu'il fallait aller ! Les passagers encore valides se dirigeaient déjà par réflexe de survie vers l'arrière, mais plusieurs ne pouvaient pas avancer. Nadja rejeta l'instinct de survie animal qui lui ordonnait de fuir sans plus attendre et s'arma de son sens du devoir pour voler au secours des blessés. Elle aida à se relever un homme qui avait une jambe cassée et le soutint pour l'aider à marcher. Mais il n'allait pas assez vite alors elle finit par perdre patience. Elle le souleva de terre et le mit en travers de ses épaules comme un sac à patates pour le porter jusqu'au wagon suivant.

(Juste une suggestion pour l'animateur : peut-être que ce serait bien de faire un plan avec la position initiale de tous les personnages.)

[désolé pour le retard, mon internet flanchait ces derniers jours, mais voici le post, en espérant pouvoir me faire pardonner avec ça. Bonne lecture !]

Le sang, la mort, la douleur, la tristesse, la peur... Je commençais à être inondé de tous ces sentiments au fur et à mesure où je soutenais l'étrange femme de tout a l'heure à aider les autres passagers de cette voiture... Du moins j'essayais de faire ce que je peux avec ces vertiges de plus en plus présents, dus notamment à ce coup du lapin dont mon cerveau n'arrive pas à se remettre, mais aussi à cette saleté de blessure à la cuisse, plus profonde que je ne pensais, qui faisait couler mon sang à flot, et dont la douleur, qui fut autrefois légèrement étouffée par l'adrénaline sécrétée par la peur, commençait à se faire de plus en plus présente. Vu que le sang ne pissait pas de façon spectaculaire, c'était sans doute une veine qui était touchée vue la marre que je laissais à chaque pas boiteux que je faisais vers une nouvelle victime, en espérant que le muscle n'était pas trop touché. Malheureusement, je ne pouvais à présent même plus marcher correctement, baissant grandement ma vitesse et ma capacité d'équilibre.... J'étais devenu bien minable.
J'étais donc présent devant cet horrible spectacle, torse nu, mon imper et ma veste donnés à des passagers encore sous le choc, et ma chemise blanche couvrant la blessure, se colorant de rouge très rapidement. Il faisait froid, et ce n'était pas seulement du à mon corps peu vêtu, mais aussi au sang perdu, m'empêchant d'ailleurs, en plus des vertiges empirant, de me concentrer sur ce que je faisais. Il m'arrivait d'ailleurs de donner quelques coups sans faire exprès aux passants en essayant de rester debout...
J'étais dans un bien misérable état, mais ce que je pouvais voir, entendre et sentir autour de moi était bien pire : des personnes qui avaient déjà perdu tout espoir, hurlant de détresse, qui pétaient les plombs, que j'aurais pu suivre dans leur folie si mon grand père ne m'avait pas appris à garder mon sang froid et ma bonne humeur par dessus tout après ce qui s'était passé, même si la bonne humeur n'était pas vraiment de mise ici... Cependant ce n'était pas les seules personnes dont la salle était remplie, il y avait aussi quelques cadavres, que des proches pleuraient malgré leurs blessures. Tous étaient écœurés et découragés, totalement abattu devant la réalité, prêts à mourir croyant que le destin les avaient choisi. Heureusement, cette femme et moi n'étions pas seuls à les aider à se relever et à remonter la pente devant l'adversité: d'autres nous aidaient, voyant la gravité de leur état et l'ambiance laissée par l'accident, surtout quand je leur expliquais qu'il fallait se dépêcher au vu de la situation : le plafond qui commence à se fissurer, faisant tomber quelques gravats, et parfois de gros cailloux sur nous, ne pouvait présager qu'il ne nous restait que très peu de temps pour agir. Il fallait que tout le monde se tire de ce train.
Alors que nous continuions à relever les passagers les uns après les autres pour évacuer les lieux, j'arrivais à sentir une odeur, une odeur bien différente de celle du sang qui baignait mes narines depuis le début, c'était une très faible odeur que je pus néanmoins pister. Seulement, je ne pus me concentrer suffisamment pour préciser sa nature, et je ne pouvais pas me rappeler où avais-je déjà senti cela. Tout ce que je pouvais faire, c'était savoir d'où elle venait : une vitre brisée par la femme de tout a l'heure, qui étaient en train de regarder a l'extérieur, peut-être pour trouver un passage possible pour les rescapés, m'avait aider à l'avoir... Pourtant, cette odeur ne m'inspirait pas confiance, au contraire cela ne me faisait que présager à nouveau le pire, et je ne pouvais dire ce que c'était... Cela me turlupinait l'esprit, déjà qu'avec les passagers, l'écroulement imminent du tunnel et les blessures présentes, j'étais dans l'incapacité absolue de me concentrer sur quoi que ce soit, et encore moins pour réfléchir... Jusqu'au moment où cette même femme se recula tout à coup en hurlant :

Attention !

C'est alors que je pus voir d'où j'étais, et même sentir dans l'air, une couleur bleue s'étaler vers l'avant du train, couvrant de chaleur celui-ci : un feu venait de prendre. J'étais à présent sûr de ce que j'avais senti peu avant : du gazole. Mais comment a-t-il pu être étalé comme ça, et par qui? Le type qu'avait interpelé il y a peu la secoueuse, qui maintenant l'insulte de tous les noms? Pourquoi avait-il fait ça, était-il un des passagers du train, est-ce qu'il allait bien? Toutes ces questions se multipliant dans ma tête, le flou qui commençait à s'installer peinard dans ma vision, les cris perçants des gens de plus en plus apeurés, et de plus en plus nombreux à cause de ceux qui venaient depuis les premières voitures, qui venaient me vriller les tympans, la chaleur persistante dans la pièce qui me réchauffait à point quand je commençais à trembler de froid sur place, et la douleur à la nuque, à la jambe et à la tête de plus en plus présentes ne faisaient qu'empirer mon état. Je me levais, regardant autour de moi l'agitation qui venait de renaître aussitôt, avec une plus grande intensité, les passagers écrasant les cadavres et autres blessés en courant pour essayer de rejoindre l'arrière du train, se faisant suivre par les passagers de la voiture actuelle, me bousculant sans cesse. J'étais devant une véritable horreur, et je ne pouvais même pas bouger. Des sueurs froides coulaient en continu sur tout mon corps, je n'avais plus le contrôle de moi même, je commençais à avoir le souffle court, ma vue devenant de plus en plus floue, était-ce du à mes blessures, ou... Je commençais moi aussi à céder à la panique générale? Je ne savais plus ce que je devais faire, ce que je devais penser : aider les passagers à s'enfuir, éteindre le feu, si oui avec quoi, je ne pouvais plus utiliser mon don comme il fallait pour éteindre ce feu. En temps normal, je l'aurai fait rapidement en étant suffisamment concentré, mais là, avec mes blessures plus qu'handicapantes dans cette situation, ainsi cet air qui commençait à faire de plus en plus rare dans le tunnel... Qu'est-ce que je pouvais faire à prése...


Vous voulez vous en sortir ?! Parfait !!
Mais on va d’abord commencer par SE CALMER ! Ce n’est pas en beuglant comment des animaux apeurés qu’on va sauver notre peau !
C’est pas non plus en pensant uniquement à notre petite personne comme nous l’avons presque tous fait jusqu'à présent !

*C'est... Kat? Mais que fait-elle ici?*

Il y a un homme, là, dans le wagon d’à côté qui est tout seul en train d’essayer de contenir l’incendie. Je n'ai pas la capacité de l’aider, mais j’aimerais que ceux qui l’ont aillent le rejoindre !
Je vais même être plus clair pour ceux qui auraient l’esprit embrouillé : Les hybrides qui auraient les pouvoir pouvant être utile pour contrôler et éteindre un incendie, c’est par là !
Et les autres vous allez aider les blessés a aller dans la voiture d’après…

*Un homme qui contient l'incendie? On a besoin de gens comme moi? Mais je ne suis d'aucune utilité à présent, à part attiser la flamme déjà bien puissante, je suis inutile dans mon état actuel... Et bien il ne me reste plus qu'à aider les blessés ...*

Le discours de mon amie tombait à point nommé. Alors que j'étais en train de perdre les pédales, elle venait de remettre tout le monde sur le droit chemin, calmant la plupart des esprits, et les redirigeant comme je n'aurai pu le faire à sa place. Mais alors que j'étais sur le point de suivre les autres dans la marche générale, ne pouvant me remettre de cette honte qui m'accablait de ne rien pouvoir faire pour aider celui qui est resté face au feu, quelque chose m'a retenu par le bras... Cette chevelure, cette odeur... C'était bien Kat :

Maximus is in the second car, he needs help.

A cette phrase, j'en ai eu la tête toute retournée. Elle m'avait parlé dans ma langue d'origine, celle qui m'a bercée durant toute mon enfance, cette langue dans laquelle mon grand père m'a enseigné l'art de contrôler l'air... Cette phrase m'aida à me rappeler d'une leçon essentielle de celui-ci devant ce genre de situation, cette leçon qui me permettra d'aider Maximus. Cette phrase m'aida à me sentir à l'aise, même ici, même maintenant...

*Merci Kat, j'en avais vraiment besoin.*

Je le pensais bien fort en lui montrant un sourire réconfortant, mais je ne pouvais lui dire maintenant, je n'avais pas encore fait ce que je devais faire. Je posais donc ma main ensanglantée sur son épaule, et rapprochant ma tête de son oreille, je lui dis :

Don't Worry, I'll take care of him.


J'entrepris alors une marche, boiteuse mais non moins confiante vers le danger, me frayant un chemin à travers la foule beaucoup moins agitée depuis le discours de Kat, partant dans le sens opposé. C'est alors que je remarquai une autre odeur, une odeur venant de l'arrière, une odeur bien enfouie dans ma mémoire, celle que je ne pouvais oublier, celle qui me faisait faire des bonds de coeur, celle qui, malgré mon déficit de concentration, je pus remarquer à travers celles de sang et de fumée, celle qui me faisait toujours sourire quand j'en avais besoin,... Mais là, ce n'était vraiment pas ce dont j'avais besoin, et au contraire, cela ne pouvait que m'apeurer encore plus, j'hésitais à tourner la tête pour voir si je n'avais pas des hallus...

*Ros... Non, c'est impossible, pas elle, pas ici, c'est impossible... Il faut que j'avance et que j'arrête de penser à ça maintenant... J'vais quand même pas mourir ici ?!*

Je repris donc le chemin vers la 2eme voiture, toujours aussi confiant. Je boitais méchamment, tel un docteur House sans canne, vers Maximus, et alors que j'eus un nouveau vertige, je senti une douleur intense à l'arrière de mon crâne. Comme une migraine, mais extérieure. Je plaçai donc ma main sur cette douleur, et la replaça devant mon visage : j'étais ouvert à l'arrière du crâne, et je ne l'avais pas encore senti. Je savais que cela allait me coûter cher plus tard, mais je ne pouvais décemment pas penser à ça maintenant, il fallait que j'aille aider L'ancien.
Juste avant de passer par la porte, je laissais ma forme hybride gagner mon corps petit à petit : Mes cheveux en pointes gagnaient en longueur, jusqu'à couvrir mon cou, laissant seule ma tête visible, dont les sourcils ont changé de couleur pour devenir blancs à leur tours. Le reste du corps laissaient paraître de grandes plumes noires, bombant mon torse qui grossissait déjà à vue d'oeil, ainsi mes jambes, mais dont les plumes étaient cachées par le pantalon qui tenait pile poil. Les serres qui commençaient à apparaître à la place des mains, montrant des serres de sang, et des pieds, déchiquetant mes superbes chaussures au passage. Je prenais le soin de ne pas accompagner ma transformation par un grand vent frais qui parcourait les alentours, de sorte de ne pas attiser la flamme que j'approchais à présent. A chaque petit changement dans mon physique, je répétais ce que me disait mon grand père sur les flammes :

«Fiston, il ne faut pas sous estimer le feu, puissant élément dévastateur. Si le vent que tu soulèves n'est pas assez puissant, il ne fera que le rendre plus grand et plus brûlant encore. Si tu as écouté les cours à ton lycée, tu sais donc déjà qu'une arme de défense est présente en chaque individu, capable d'étouffer les flammes : le dioxyde de carbone que nous recrachons à chaque expiration. Bien que cela ne peut qu'éteindre de petites flammes pour les humains normaux, toi et moi sommes capables de bien plus. Je t'ai déjà entraîné à contrôler ta respiration, pour être en harmonie avec ton élément, et à avoir une grande capacité pulmonaire, ainsi qu'à donner forme au vent que tu souffle, comme les fumeur. Je vais à présent t'apprendre à intensifier ce souffle, pour qu'il prenne le plus de place possible quand tu en auras besoin, et ainsi pouvoir aider ton prochain en cas d'incendie de grande ampleur, alors soit très attentif...» [Traduction made in Andy]

Je n'avais plus que ça en tête, et à chaque pas que je faisais, j'essayais de reprendre une respiration normale, la plus calme possible, afin de pouvoir aider au mieux celui qui m'attendait. Seulement, si en temps normal, je pouvais souffler un vent puissant pendant plus de 2 minutes, qu'allait-il en être à présent? Allais-je tenir plus de 20 secondes? Je ne pouvais pas laisser mon esprit se noyer de nouveau dans ces questions. Je continuais de marcher, de respirer, me vidant l'esprit petit à petit, ne me préoccupant pas de ce que j'allais voir. J'étais plus grand, plus effrayant, et j'étais prêt.
Devant moi, une fois dans le wagon, se dressait Maximus, mais dans sa forme hybride : Une sorte de «Freezer» géant, mais aux couleurs d'orque, dont les flammes de fond rendaient la scène presque effrayante. Il se dressait devant ses flammes, se concentrant sûrement pour les éteindre, mais à ce rythme, elles allaient gagner du terrain et le bouffer. Je m'approchais de lui rapidement, sans crainte, me plaçant à ses côtés devant les flammes:

Je suis venu vous aider, mais dans mon état, je ne pourrai vous faire gagner que quelques secondes, voir un peu de terrain en ce qui concerne les flammes. Bonne chance pour la suite !

A ces mots, je faisaient voler mes bras dans tous les sens, surtout vers l'arrière, afin de chercher de l'air pour le mettre devant moi. Je pris une profonde inspiration, incroyablement profonde, qui durait plusieurs secondes, laissant les flammes gagner du terrain, jusqu'à ce que je ne puis plus prendre une seule bouffée d'air. Mes bras étaient alors inclinés vers le haut, puis en les rabattant violemment vers le bas, je soufflais tout ce que j'avais en inclinant ma tête de droite à gauche, comme un énorme ventilateur. Les flammes étaient repoussés de 6 bon mètres, mais n'allaient pas jusqu'à être éteintes, et je ne comptais pas aller jusque là avec les vertiges qui commencent déjà à pointer le bout de leur nez. Le décompte avait commencé, et il ne fallait pas flancher. Maintenant, tout reposait sur L'ancien.

*1...2...3...*

Surement Maximus aurait été fier de son assistante en la voyant remettre tout ce bon monde en place par un discours fort et construit. Malheureusement il n'assista pas à la scène, les flammes et la chaleur accaparaient toute son attention.

Il évita de songer à ce qui se passerait s'il ne parvenait pas à éteindre le feu, car il était sûr que la réponse ne lui plairait pas. Il sentit une présence dans son dos.
Il se retourna et vit l'un des hommes que Katheleen lui avait envoyé. Un hybride aérien massif et imposant. Il portait beaucoup de sang sur lui… Et Maximus remarqua qu'une bonne partie était à lui…
Il y avait du courage chez cet homme, et inconsciemment l'orque songea qu'Arven pouvait être fier de son peuple.


Pour une forme hybride, cet homme parlait bien. Maximus ne pouvait pas en dire autant. Les orques n'ont pas de lèvres, il lui était difficile de parler dans cette forme. Il se contenta de poser un regard sur Andral et de hocher la tête.

Si la situation n'avait pas été aussi critique, les trémoussements d'Andral auraient pu passer pour comiques, mais la situation ne se prêtait pas à rire. Au début, l'ancien ne comprit pas ce qu'il essayait de faire, puis lorsqu'Andral expira un puissant vent qui fit reculer les flammes il comprit la manœuvre mais aussi qu'à lui seul l'aérien ne pourrait pas tout éteindre.

Mais déjà les flammes s'amenuisaient et perdaient de leur puissance, c'était bien assez pour que Maximus prenne la relève.

L'eau est la forme la plus soumise à l'apesanteur. Lâchez une goutte sur le sol et vous verrez comme elle s'écrase, s'étale sous la dominance de l'attraction terrestre. Ce n'est pas comme une bille qui garderait sa forme. Non, l'eau aspire en permanence à se coucher au sol. Il fallait avoir conscience de chaque goutte pour pouvoir la soulever et la faire virevolter comme bon vous semblez. Maitriser l'eau s'était aussi savoir contrer les forces extérieurs qui s'exerçaient sur elle, et prendre entièrement possession de son volume, forcer les molécules à établir des liaisons, à en briser et à se mouvoir dans un sens précis pour donner des courants stables … Et sans un contact étroit avec l'élément tout cela était impossible… Alors Maximus avait apprit à "sentir" l'eau.

Laissant ses douleurs de côté il projeta son esprit au alentour et appela l'eau. C'est alors qu'il détecta une forte source toute proche… Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il se rendit compte que cette eau était déjà entre les mains d'un aquatique qui la forçait à se dirigeait vers le feu. Il s'entait presque dans les mouvements des gouttes l'énergie affaiblit de celui ou celle qui essayait de les aider de plus loin.

Il inspira profondément et affirma sa prise sur l'élément. Les gouttes frémirent presque comme un métal frôlant un aimant. Il soutient chaque particule et les attira à lui avec fluidité. Les yeux toujours mi clos il réfléchissait à la meilleur manière d'éteindre le feu. Premièrement, il s'acharna à humidifier l'endroit et enfin il fit tomber une petite pluie fine et continue d'eau crasseuse sur tout le wagon, et dès qu'une goutte retombait au sol il l'obligeait à remonter pour retomber sur une flamme. Le feu diminuait à vue d'œil, Maximus lui était bien trop concentrer pour sentir son énergie commençait à se vider sérieusement. Et lorsqu'il sentit que la chaleur étouffante de l'endroit n'était plus et qu'il ne restait qu'une odeur poisseuse d'eau croupie, il rouvrit les yeux et fit cesser la pluie. L'eau tomba comme une masse sur le sol et se déversa hors du wagon par toutes les déchirures qui couvraient les flancs bosselés du métro.

Il reprit forme humaine et posa une main sur l'épaule d'Andral.

-Bon travail. Vous ne vous sentez pas trop nauséeux ? Nous devons sortir les gens d'ici, et nous par la même occasion. Vous vous en sentez capable ?

C'était la merde. Nadja essayait de faire quelque chose, mais elle ne pouvait pas faire trois pas sans trébucher sur un passager blessé et/ou paniqué. La rame était retournée, le tunnel était en train de s'écrouler dessus, et en plus le tout crâmait. Ça faisait un peu beaucoup de trucs à gérer à la fois, même pour cette grande habituée des situations désastreuse. Elle eut tout de même le plaisir de constater qu'elle n'était pas la seule hybride ici bas. Le type aux cheveux blancs en était un, il y avait aussi des hybrides aquatiques qui tentaient d'éteindre les flammes. C'était agréable de se sentir utile pour une fois. Elle fit le tour du wagon en cherchant une nouvelle issue. Elle finit par trouver une porte qu'essayaient d'ouvrir une jeune femme et quelques autres survivants. Ils semblaient bien partis, mais les battants étaient très déformés, et l'idéal aurait été de posséder une appareil à désincarcérer. Seulement, en l'absence d'un tel engin, il allait falloir utiliser la bonne vieille huile de coude.

-Attendez deux secondes !

Nadja fit un peu de place autour d'elle, puis revêtit sa forme hybride. Ainsi transformée en une tigresse blanche anthropomorphique, elle était bien plus forte. Capable de soulever une petite voiture à la force des bras, ce n'était pas cette misérable porte qui allait lui poser problème.

-Atttention !

Elle passa devant les passagers et planta ses mains entre les deux battants avant de les écarter. Les portes bougèrent en grinçant. Elles ne s'ouvrirent pas totalement, mais au moins assez pour permettre à tout le monde de s'y glisser.

-Tadâââââ !

*Ça fait mal... Bon sang ça fait un mal de chien!*

*Est-ce que les autres ont pu suffisamment reculer dans les autres voitures?*

*Ce que je peux avoir faim... Je mangerai bien des gaufres au sucre.*

*J'espère que ma voix un peu rauque n'a pas surpris Maximus...*

*Il faudra que je remercie Kat en sortant de ce trou, et que j'appelle mon coach pour qu'il ne s'inquiète pas.*



J'essayais sans cesse d'éviter de me laisser emporter dans ma perte de conscience par mes pensées les plus futiles afin de rester concentré sur le rythme du décompte dans ma tête, et du souffle puissant que je procurais dans cette voiture. Je ne pouvais pas flancher si vite, je devais rien avoir en tête, que je la vide de tout, que je suive les enseignements de mon maître... De mon grand-père...

*

Non, pas comme ça, c'est à croire que tu as déjà oublié tout ce que je t'ai dit: il ne faut pas forcer le souffle et seulement compter sur ta propre force, car même si tu as entraîné tes poumons pour plus de résistance, tu ne pourras même pas faire bouger un ballon de cette façon. Laisse toi aller, comme tu l'as toujours fait pour être en communion avec l'air autour de toi. Cette fois, c'est à l'intérieur que ça se passe, et tu n'arriveras à rien si tu ne commences pas par te perdre toi même dans cette entité. Soit le vent, soit intouchable, libre, n'aie plus de limite, soit nulle part et partout à la fois, laisse toi porter par ces sensations d'infini, Tu es dans l'air comme l'air est en toi, tu es l'air comme l'air est toi. Concentre toi, et quand cette étape sera passée, tu pourras ne faire plus qu'un avec ton élément sans même t'en apercevoir. C'est comme dans tes leçons de base, mais cette fois il faut que tu t'identifies plus encore en tant que rien, que tu fasses le vide complet, pour pouvoir dégager plus. Allez, recommence, et concentre toi...

*

Me concentrer... Avant, tout ce que je savais faire, c'était me concentrer sur une balle, la rattraper et courir jusqu'au bout sans m'arrêter. Cela marchait parfaitement, et bien que je pouvais faire bien plus, cela me suffisait, car c'est tout ce dont j'avais besoin pour réussir... Je n'étais pas vraiment doué pour rester calme... Jusqu'à aujourd'hui, jusqu'à ce que j'ai pu prendre conscience de mes capacités, de moi même.
Malheureusement, c'est bien de ça dont on a besoin a présent, que je reste calme pour pouvoir les utiliser du mieux que je peux, même si ça ne fera pas grand chose. Je restais les yeux ouverts, surveillant le feu pour qu'il reste bien loin, ne faisant pas plus de dégâts qu'il n'en a déjà fait, continuant à compter intérieurement...


*9...10...11...*


Plus les secondes défilaient, et plus ma vision se troublait. Déjà que ce n'était pas la joie tout a l'heure, la douleur s'intensifiait de plus en plus, à ma tête et à ma jambe. Les blessures qui faisaient déjà dégouliner pas mal de sang à mon arrivée ici, était en train d'en déverser tel une rivière sur mon visage et sur le sol, coulant sur tout mon corps. Il était chaud, et bien que mon pouvoir sensoriel ne soit pas assez concentré pour pouvoir sentir autre chose que l'odeur pestilentielle de la voiture brûlée, l'odeur de mon propre sang me chatouillait les narines à souhait, et cela ne me disait rien qui vaille. Mon visage, penché en avant pour le souffle, commençait à être baigné dans ce liquide terrifiant, ne laissant pas échapper mes yeux, peignant ma vue d'un rouge aveuglant. Mon corps commençait à vaciller, et je remarquais que ma tête commençait à pencher de plus en plus sur le côté, prête à tomber. Mon souffle commençait à faiblir à vue d'œil, petit à petit. Je fermai donc les yeux pour ne plus me concentrer sur ma vue, ni sur mes autres sens, essayant de concentrer toutes mes forces et mon énergie sur ce souffle, mettant la douleur de côté. Les flammes reculaient de nouveau pour reprendre leur place initiale, et le décompte défilaient encore et toujours...


*22...23...24...*


Une demi minute n'était pas encore passée que j'avais l'impression d'avoir soufflé depuis une éternité. La douleur se faisaient toujours plus présente, j'avais de plus en plus de mal à l'oublier, et je commençais déjà à manquer de souffle...

*

Écoute moi bien, fiston : Si tu ne penses pas être absolument sûr de pouvoir éteindre le feu d'une seule traite, surtout n'envisage pas d'essayer quoi que ce soit. Si le dioxyde de carbone peut être utilisé pour étouffer les flammes, et ainsi complétement éteindre le feu, si elles ne sont pas totalement neutralisées, elles peuvent revenir à leur position, et avec la même intensité. Si le feu a été repoussé d'une grande longueur, la propulsion donnée par leur retour peut même leur permettre de brûler tout ce qui reste à portée. C'est donc un pouvoir à utiliser avec précaution, car les risques sont bien présents. Le principe du «tout ou rien», Andral. Souviens-t-en.

*

Je n'aurai pas pu éteindre ce feu seul, et une fois que je l'aurai lâché, il ne fera qu'une bouchée de moi... Mais je n'étais pas seul, et je comptais fortement sur Maximus pour calmer la situation, car là je commençais à lâcher.


*36...37...........................*


J'avais perdu le compte. Ma jambe n'arrivait plus à me tenir debout, je tanguais de droite à gauche comme un bateau en pleine tempête, et je sentais mon souffle s'affaiblir de lui même, mes poumons allaient lâcher, et mon visage, rond à cause de mes joues gonflées, était sur le point de devenir bleu de force, j'allais me transformer en espèce de gros hamster schtroumpfisé. Les yeux fermés, je ne pouvais voir si Maximus avait pris la relève, si les flammes commençaient à ne pas revenir, car bien que je lui laissais un peu de terrain, je ne ressentais aucune chaleur reprendre possession de la pièce, au contraire l'air commençait à s'humidifier et à refroidir. Je pensais au début que j'avais des hallucinations, mais lorsque je commençais à approcher à mes limites, ce fut après une bonne cinquantaine de secondes que j'ouvris les yeux, toujours ensanglantés, et vis une sorte de pluie s'abattre sur les flammes, les réduisant en simple fumée, et ce processus se répétait devant mes yeux. Je pensais au début à du sang, mais j'ai vite vu que ce n'était que l'illusion donné par mes yeux baignés, c'était bien de l'eau devant moi. J'assistais à un véritable miracle, une sorte d'«intervention divine», aurais-je pensé si je ne savais pas que Maximus était à mes côtés. Dans un dernier soupire de soulagement, je me laissais tomber à genou, reprenant mon souffle, les bras tombant et se reprenant sur le sol, et alors que je reprenais forme humaine petit à petit, mes sourcils reprenant leur couleur noire, mes serres redevenant mains et pieds, mes plumes rentrant dans mon corps, pour laisser la peau revenir à la normale, et donner moins de masse à mon corps, Je laissais un rapide sourire arborer mon visage.


*Il a réussit ! Il l'a fait!*


Il était vrai que j'étais avec un ancien, une personne puissante et expérimentée, même si son niveau n'était pas de celui d'Arven, mais seulement à cause de sa récente entrée au sein des anciens. Si lors du grand rassemblement, il ne m'avait pas paru plus impressionnant que ça de là où j'étais, je ne pouvais que m'en excuser intérieurement et ressentir un profond respect de sa personne, étant placé à ses côtés, le voyant faire preuve d'une maîtrise extraordinaire de son pouvoir, sous son apparence de semi-démon extraterrestre.
J'avais parlé d'un rapide sourire, il avait bien vite disparu quand je balayais la salle du regard: des morts et blessés brulés à tel point qu'ils ne ressemblaient plus qu'à des espèces de poupées cramées. Ce spectacle m'en donnait presque la nausée, et j'essayais de me persuader que c'était encore une illusion due à mes vertiges...
Une fois la pluie arrêtée, je voyais la masse d'eau par terre, mélangée avec le peu sang des victimes qui restait, qui se déversa sur les côtés du wagon, par les déchirures laissées par l'accident. Je profitais de cette occasion pour prendre de mes mains la poignée d'eau qui allait s'échapper devant mes yeux, pour me le jeter au visage, me nettoyer du sang qui avait coulé, et le faire couler le long de mes cheveux en tirant ma tête en arrière, redevenue propre. Mes cheveux, eux, avaient gardé la même longueur que lors de ma transformation, mais laissant les mèches en pointes couvrir jusqu'à mon cou, une sorte de défaut de transformation si je puis dire. Eux, qui étaient blancs tel du linge lavé à l'Ariel Blanc Pur, étaient devenus roses à cause du sang squatteur, et le passage de mes mains le long de ces poils beaucoup moins viriles n'arrangeait pas les choses, juste nettoyait la blessure à l'arrière de ma tête. L'eau était fraiche, et m'aida à reprendre mes esprits, me soignant en partie la vue troublée de tout a l'heure. J'essayais toujours de reprendre mon souffle, quand je sentis une main se poser sur mon épaule.


Bon travail.


Je tournai la tête pour voir alors un visage bien familier : celui de Maximus, celui que j'ai vu ce soir là. C'était un peu un soulagement de le voir ici, avec moi. Il avait l'air plutôt en forme...


Vous ne vous sentez pas trop nauséeux ? Nous devons sortir les gens d'ici, et nous par la même occasion. Vous vous en sentez capable ?


Je le regardai dans les yeux, me concentrant sur ce qu'il disait... Bon sang, j'étais tellement soulagé par rapport au feu que j'en ai oublié les passagers et le toit qui allait s'effondrer. Je revoyais alors dans ma tête tous ceux que j'avais laissé à l'arrière, le visage de Kat me demandant d'aller aider Maximus... Il fallait que j'aille les rejoindre pour les aider à sortir de là. Et puis, maintenant que je sais que l'ancien est avec nous, je ne craignais plus grand chose, il n'y avait plus de temps à perdre.


_Heh … Nauséeux? _Heh


A ces mots, j'utilisais ma main gauche sur mon genou valide pour me relever difficilement, en toussant, toujours souffrant. Quelle honte je ressentais de me présenter dans cet état devant lui. Une fois debout, je regardais Maximus avec un grand sourire, montrant mes magnifiques dents :


_Heh … J'suis en pleine fo...


Je ne pu finir ma phrase que je venais de perdre conscience, sur mes deux jambes. Je me laissais tomber sur Maximus, comme si j'avais pris d'un seul coup une balle de pistolet pile sur la tête. Lorsque je repris conscience, j'avais presque la tête sur l'épaule de l'ancien. J'ai alors utilisé le peu d'énergie qui me restait pour reprendre mon équilibre avant la collision, et me remettre droit.


Wow, désolé, ça va aller, je vais bien...


Juste à ce moment, l'impression d'avoir reçu une balle dans la tête ne m'avait jamais paru aussi réaliste : une douleur incroyable commençait à me taper un instant à l'arrière de ma tête, entre le haut de la nuque et le bas du crâne. J'empoignais le lieu dit de ma main droite, mon visage se crispait de douleur, puis la seconde d'après, je reprenais mon rythme de respiration accéléré, comme si de rien n'était, comme s'il ne s'était rien passé. Je me retournai alors pour voir les voitures à l'arrière, où en étaient les autres, mais rien n'y fait : ma vue était limitée à seulement une bonne dizaine de mètres, et je n'avais plus assez d'énergie ni la motivation nécessaire pour me concentrer afin de mieux voir... J'étais devenu un koala. Mais je ne pouvais m'arrêter là. Si je ne pouvais pas les voir d'ici, autant aller les voir de plus près de moi même, et avec Maximus. Je regardais alors l'ancien d'un air confiant, toujours essoufflé par la précédente prestation, et lui dit d'un air confiant :


_Heh... On fonce.


Je pris alors le premier pas dans ce chemin, marchant à pieds nus sur des bouts de verre, qui se faisaient facilement couper, voir planter. J'essayais de marcher normalement afin de prendre le même rythme qu'une personne marchant normalement, oubliant la douleur à ma cuisse, mais me soutenant malgré tout de ma main droite sur tout ce qui se trouvait à ma portée qui pouvait m'être utile pour rester debout. J'entreprenais la marche, répétant sans cesse en murmure toutes les trois secondes :


_Heh... Ça va aller... _Heh… Ça va aller...



Je me disais même intérieurement la même chose, pour me motiver à oublier la douleur et aller plus vite, toujours en rythme :


*Ça va aller... Ça va aller...*


...Mais mon corps, lui, ne mentait pas :


*Ça ne va pas... Ça ne va pas...*


Je refusais de l'écouter, ce n'était pas le moment de me plaindre, je n'étais pas le seul dans cette situation, et on a besoin de moi. En marchant, je jetais un regard autour de moi, et surtout au plafond, las des tas de cadavres et blessés incapables de bouger par eux même, car je ne pouvais pas me laisser pourrir le moral par ça : Le plafond craquait de plus en plus, et se fissurait à une vitesse alarmante... Il faut qu'on sorte d'ici, et vite.


_Heh... Ça va aller... _Heh... Ça va aller...