testons votre plume.

Il est des gens, aujourd'hui adultes, qu'on n'imagine pas avoir été un jour des enfants. Et pourtant, nous avons tous passé une partie de notre vie en culottes courtes, et l'inspecteur Frédéric Martel de la police nationale ne fait pas exception. Si vous le voulez bien, revenons en arrière, avant qu'il n'aie lui-même des enfants, avant qu'il n'ait tué pour la première fois, avant qu'il ne soir hanté par d'horribles cauchemars, avant qu'il n'entre dans la police...

Le petit Frédéric avait 6 ans et débordait d'énergie. Alors que beaucoup n'arrivent pas à se décider sur leur plan de carrière jusqu'à 20 ans, lui savait déjà ce qu'il voulait faire plus tard. "Quand je serais grand, je serais policier, comme papa !" aimait-il clamer tout haut. Son paternel, le commissaire René Martel, était fier que son tout jeune fils soit déjà décidé à suivre la tradition familiale, les amis et les voisins le trouvaient trop mignon. En plus, il travaillait bien en classe et ramenait d'excellentes notes.

En cette journée de Juillet, il faisait très chaud, les portes et fenêtres de la maison familiales étaient toutes ouvertes pour aérer. Le commissaire Martel était parti travailler, et sa femme faisait un peu de ménage. Frédéric venait de finir de regarder un polar à la télé (il les regardait tous). Il bondit du canapé pour jouer au détective, restant dans l'ambiance du film qu'il venait de voir. En ce moment, il harcelait ses parents pour qu'ils lui achètent une loupe. Mais pas n'importe quelle loupe en plastique qu'on trouvait dans les Kinder surprise, une vraie loupe cerclée d'acier avec un manche en bois, une de celles rendues si populaires par les polars des années 50 (même si ça faisait des lustres que les vrais enquêteurs n'en utilisaient plus). Ce modèle n'était pas donné, les parents de Frédéric lui avaient donc promis qu'il en aurait une à Noël s'il continuait de bien travailler en classe. Frédéric trouvait ça rageant de devoir attendre encore 5 mois avant d'avoir sa loupe. D'ici-là, tous les criminels de la maison courraient en liberté ! Enfin, tant pis ! Il n'avait pas besoin de loupe pour jouer.

Le jeune Martel promena sa tignasse rousse à travers toute la maison, jouant à chercher des indices et à arrêter les méchants, tirant sur les murs avec son pistolet en plastique. Ce faisant, il se glissa dans la chambre de ses parents.

-Commissaire ! Le corps a été trouvé sur le lit, on n'a relevé aucune empreinte.
-Laissez, je vais trouver ! Je suis sûr que vous n'avez pas cherché partout.
-Allez-y, commissaire Martel. Bonne chance.
-Là ! Je suis sûr qu'il y a des indices là-dessous !

Frédéric se mit à plat ventre et rampa sous le lit parental, mettant de la poussière plein ses vêtements. Mais en fait d'indices, il ne trouva qu'une chaussette égarée, quelques vieux mouchoirs et une quantité incroyable de moutons de poussière. Mais le "Commissaire Martel" ne renonçait pas aussi facilement ! Peut-être qu'en cherchant un peu plus par-là...

Des éclats de voix lui parvinrent, et le policier le plus vif du pays laissa la place au gamin de 6 ans qui se souvint qu'il n'avait pas le droit d'entrer dans la chambre de ses parents. Il se cacha donc sous le lit et attendit. Il vit des escarpins et des chaussures d'homme passer devant son nez et entendit sa mère parler. Papa était rentré ? Raison de plus pour ne pas se montrer, ou ça allait être sa fête ! Les deux adultes grimpèrent sur le lit, et aussitôt tout se mit à bouger en grinçant. Frédéric dut se coller les deux mains sur la bouche pour ne pas crier quand le sommier à ressorts se mit à bouger de haut en bas, manquant de l'écraser. Ça dura encore et encore. Frédéric ne comprenait pas. Sa mère lui interdisait de sauter sur les lits, lui, alors pourquoi ils pouvaient le faire ? La curiosité l'emportant sur la prudence, l'enfant sortit de sous le lit en rampant et regarda par dessus son épaule. Sa mère était toute nue dans le lit, avec un monsieur qui n'était pas papa. Il fallut quelques minutes à madame Martel pour remarquer son fils qui se tenait au bas du lit, la bouche grande ouverte des les yeux grands comme des assiettes...

Le soir, quand le commissaire rentra chez lui, il embrassa sa jolie femme, puis alla dire bonsoir à son petit Frédéric qui jouait avec sa loupe toute neuve.

UP UP UP les gens !

c'est quoi ce travail >.< ?