échanges de bons procédés [Nadja]

Aaaaaah ! Rien de tel qu'une journée entière dédiée à la détente pour bien aborder une semaine de permission. Nadja venait de passer la matinée à faire du shopping (sauf que contrairement aux autres femmes, son shopping elle le faisait dans des stocks militaires), elle s'était offert un bon repas dans un restau sympa, et maintenant elle prenait un digestif à la terrasse d'un safé, prenant le soleil, heureuse comme un chat de gouttière sur un édredon.
Et là, une petite dame vint s'asseoir en face d'elle à la table. En temps normal, la militaire l'aurait déjà envoyée bouler, mais elle n'était pas capable de refuser quelque chose à quelqu'un qui venait avec une bouteille de bon alcool à la main.

-Bonjour Mademoiselle Radenko. Ephylie Buron enchanté.
-Chérie, tu sais comment t'adresser aux gens comme moi, même s'il n'y en a pas beaucoup. répondit-elle avec un grand sourire

Elle prit la bouteille en main sans même demander si elle lui était adressée. De la vraie vodka polonaise d'un label de l'Ex-URSS.

-Ben on s'est pas moqué de toi !

Elle inspecta encore un peu la bouteille et le reposa.

-Alors qu'est-ce que tu veux, Myshka ? Et d'où tu connais mon nom ?

Je suis détective, ça n'as pas vraiment été dur de trouver ton nom même si l'indic qui m'as orienté vers vous ne m'avait donner que votre photo.
Avec ça vous devriez avoir compris que que veux des renseignement. L'homme que je vise est un certain M. Brobroff.

Ah, Brobroff... Ce nom lui évoquait le bon temps, le froid de la Sibérie, mais aussi de gros ennuis.

-Pourquoi ? T'es flic ?

Elle était soudain moins accueillante. Elle ne cherchait pas à protéger Brobroff, mais plutôt elle. Car hélas il était plutôt mal vu par la justice française d'acheter clandestinement des armes à un trafiquant étranger, surtout lorsque ça faisait un stock suffisant pour armer un régiment.

-Je le connais peut-être, mais il va falloir que tu m'en dises un peu plus.

Si faire le sale boulots que les flics n'arrivent pas faire c'est l'être je suis mal barré.
Je travaille pour le plus offrants, On m'as payer pour retrouver ce M.Brobroff.
On a pas voulu me dire pourquoi et on m'as payer plutôt grassement, j'imagine qu'on ne lui veux pas que du bien, mais ce ne sont que des suppositions. Je crois que c'est a peu près toute ce que je peux vous dire sans risquer de compromettre mon travail. De toute manière je n'en sais pas vraiment plus. On m'as envoyer bouler quand j'ai demander.

Nadja haussa les épaules.

Bah ! En fait je me fous de lui, c'est pour moi que je dis ça.

Elle prit la bouteille de vodka en main.

-Je peux ?

Puis, avant même de recevoir une réponse positive ou négative, elle déchira le papier argenté cachant le goulot et arracha le bouchon avec les dents avant de boire une bonne lampée de vodka.

-Brobroff, je me souviens très bien de lui. Un vrai connard. En France, je crois que vous avez un mot pour les types comme lui : "opportuniste". J'étais officier du Spetsnaz avant que la politique anti-hybrides ne se durcisse en Nouvelle Union Soviétique, et j'ai dû fuir pour ne pas être flinguée au bord d'une fosse commune. Il m'a fallu des plans et des faux papiers pour fuir jusqu'en Europe et entrer en france sans me faire jeter par les services de l'immigration. Brobroff était capitaine dans l'armée rouge à l'époque. Il s'occupait des comptes, du ravitaillement de plusieurs secteurs. Et il lui arrivait souvent de détourner des fournitures pour les revendre sous le manteau. C'est comme ça qu'il a pu me procurer tout ce dont j'avais besoin pour fuir. Mais il m'a pris tout mon fric, et comme ça lui suffisait pas il a réclamé que je couche avec lui.

En disant cela, elle eut l'air embarrassé, ce qui pouvait sembler mignon chez un monstre pareil.

-Oui, il avait un faible pour les femmes tout en muscles. Et même après que j'ai fait tout ce qu'il voulait, il a attendu que je sois partie depuis quelques heurs avant d'appeler le KGB. J'ai eu de la chance de m'en sortir. Je peux te dire pas mal de trucs sur lui, mais d'abord je veux savoir ce que tu serais prête à donner en échange.

Je peux te donner a peux près tout ce que tu veux, dans la limite du raisonnable, argents, info, alcool, entrée a peu près où tu veux...
Dit moi simplement ce qu'il te faut, mon associer et moi nous arrangerons pour te l'avoir au plus tôt.

Nadja arqua un sourcil. Elle avait à peu près tout ce dont elle avait besoin, et le reste il serait difficile de l'obtenir à moins d'être très amie avec le président. Quoique...

-Y'a bien un truc qui peut m'intéresser. C'est un peu con, sans doute...mais on va dire que c'est mon prix. J'ai une collection de flingues très bien fournie, sans doute la plus grande de Paris. Mais il me manque quelques pièces rares. Je veux que tu me trouves un Luger P08, un pétard allemand de la première guerre mondiale. C'est très difficile d'en trouver un en bon état, et en général ceux qui en ont un le gardent. Je me suis fait une cagnotte, et si tu en trouves un je devrais pouvoir me l'acheter. Tu n'auras qu'à me mettre en relation avec le vendeur, un peu comme Ebay. Et si tu trouves personne prêt à vendre, tu voles, ça me va aussi.

Ainsi, les conditions étaient posées.

-Je veux bien te dire tout de suite ce que tu veux sur Brobroff, mais de ton côté t'as intérêt à tenir tes engagements. ça marche ?

-Pas de problème tu peux considérer que Neva, mon associée, est déjà sur la piste de ta précieuse pièce de collection.
-Neva ? Attends, elle s'appellerait pas Néva Breton ? Une petite dame avec une coupe stylée et toujours sapée en rouge ?

Difficile pour Nadja d'oublier celle qu'elle surnommait Bozh'ya Korovla, qu'elle avait rencontrée lors du discours des chefs hybrides. Il faut dire qu'elle lui avait tapé dans l'œil ce soir-là.

C'est elle, j'ai toujours essayer de lui faire jeté son manteau, il accroche un peu trop l'oeil.
Comment tu la connais ?

Nadja sourit.

-On s'est rencontrées dans...

Elle hésita à parler du discours d'Arven. Peut-être la jeune femme n'était-elle pas au courant sur la nature de Néva, et dans le doute mieux valait éviter d'en dire trop.

-...dans un meeting politique. Vachement mignonne, la petite. Bref, les amis de mes amis sont mes amis...enfin, la plupart du temps. Bref, ce que je peux te dire sur Brobroff... Il a été expulsé de l'armée rouge il y a deux mois. Ce con a fini par se faire chopper pour les détournements de fonds, par contre il a échappé à la prison grâce à ses relations. Il s'est reconverti en marchand d'armes, et il fait des ventes dans toute l'Europe de l'Est. Il fait aussi affaire avec un trafiquant de drogue français, de temps en temps. Un certain...attends que je me souvienne de son nom...Scre...Sche...Schmeisser ! Et ils se retrouvent à Paris, dans un hôtel, je ne sais pas lequel. C'est tout ce que je sais.

-Je connais Neva presque comme si je l'avais faite. Les meetings politiques ne sont pas vraiment le genre de Neva, un peu trop pompeux pour elle. Elle ne s'est jamais encombrer des règles de vie en société, alors imagine l'effet que l'hypocrisie a sur elle...

Nadja haussa les épaules dans le plus pur style "rien à foutre".

-Ouais bah elle y était. En même temps même moi j'y étais, et pourtant la politique c'est pas mon truc non plus. Là c'était particulier, si vous savez quoi...

Tout en parlant, elle avait transformé sa main gauche en patte couverte de fourrure blanche, et avec sa griffe gravait le nom de Néva.

Ephylie n'eu même pas l'air étonner que son interlocutrice était une hybride, en faite elle ne l'était réellement pas. Elle n'avait pas d'apriorie sur les race, juste sur les gens. Les chasseurs ?... Seulement de géants pions, rien d'autre. Les hybrides ?... De bons clients. Les humains ?... Des ignorants bien-heureux.

Je sais tout ce qui m'est vital de connaître de mon associé. Si je doit la protéger j'en ai besoin. Et l'inverse est souvent vrai.

La vampire se leva, elle avait d'autre chat a fouetter, surtout un homme a retrouver. Elle tendis une carte de visite a Mademoiselle Radenko.

Néva est souvent là, elle bosse surtout la nuit.

Annonça-t-elle avec un petit sourire en coin.

Sujet fini ou en demande de réponse ?

Fini, on va dire.