Un nouveau pied en terrain connu [pv Ian]

Sujet: Un nouveau pied en terrain connu [pv Ian] Dim 31 Jan 2010 - 20:53

La jeune femme trouva que les parisiens roulaient toujours aussi mal... Elle avait beau être au guidon d'une petite mobylette, et eux aux volants de voitures futuristes faites pour éviter tout accidents, la traversé de la ville prenait une allure de rallye mortel. A croire que les feux rouges étaient pour une grande partie des parisien un option !
Sous son casque, elle soupira, la ville lui donnait déjà du fil à retordre alors qu'elle n'y avait touché que les routes. Elle finit par decider de poser sa mobylette, elle marcherait pour la suite. Elle ôta son casque, une fois qu'elle eut soigneusement choisit une rue dans laquelle sa "bécane" ne risquait rien. Elle qui était devenue voleuse, ne tenait pas à se faire ridiculiser en se faisant dérober son bien.
Elle avait roulé longtemps, et ses genoux avaient soufferts des vibrations de la mobylette. Elle avait prit la bonne décision, marcher allait lui faire beaucoup de bien !
Elle sillonna les ruelles, Paris n'avait pas changé. Elle n'en était pas déçu, la retrouver comme elle avait été la dernière fois permettrait à la jeune femme d'avoir sa revanche "légalement",il y avait ici, trop de souvenirs de blessures, aujourd'hui, elle allait faire face à ce passé, l'affronter. Elle partirait lorsque elle aurait eut son ultime vengeance. Elle devrait rester ici, assez longtemps pour avoir le niveau nécessaire, et se mettre à l'épreuve contre les dispositifs de sécurité du Louvre. Tel était son but à présent, sa victoire serait entière lorsque elle aurait dérobé à la ville autant que celle ci lui avait prise...
Une demi année s'était écoulée depuis son départ, elle ignorait si les gens qu'elle avait croisé la première fois, étaient toujours là. Mais si s'était le cas, elle n'en avait pas peur. Après tout la vie est un combat, il faut bien quelque bataille pour le gagner.
Elle décida de se rendre au moulin vert, le choix n'était pas prit au hasard, s'était l'endroit d'une de ces plus belle défaite. Elle l'avait quitté la queue entre les jambes, pour y avoir faillit perdre sa peau.
Une trace de peur, la forçait à s'y rendre. Il lui fallut 30 bonnes minutes de marche pour y arriver.
La dame de l'accueil ne sembla pas la reconnaitre. Ce n'était surement pas à cause de sa nouvelle coupe de cheveux moins voyante, mais surement parce que elle ne pouvait pas se souvenir de toutes les têtes qu'elle croisait.
Elle prit donc une chambre, elle demanda si le numéro de son ancien chambre était toujours disponible. S'était le cas, elle eut un sourire malicieux.

-Alors je vais prendre celle là !

Six mois.

Six longs mois, passes a faire la navette entre Bordeaux et Paris. La vie devait reprendre son cours, malgre les peines, les trahisons et les vengeances. Oui, les vengeances. Parsemees de revelations ... Afin de ne pas devoir vendre biens et navire, et de conserver ses relations intactes avec son equipage, Ian Englehorne avait du une fois de plus remuer ciel et terre pour susciter des contrats, provoquer des rendez-vous prometteurs, et, apres cet acharnement, empocher les gains et s'assurer de quoi vivre relativement bien. De ce point de vue, c'est-a-dire financier, on ne pouvait pas dire en effet que ca allait mal. Il partait deux ou trois semaines en mer, revenait a Bordeaux et de la, piquait vers Paris, cette ville qui le hantait jour et nuit. Pourquoi persister a demeurer en cet endroit ?

C'etait la question a laquelle il ne savait pas repondre. Masochiste sur les bords, s'empresseraient de certifier certains, a commencer par ses plus proches confreres. Sans le lui avouer, tous pressentaient qu'a long terme, cette situation finirait par rendre fou le capitaine, dont les nuits deja fort ecourtees, etaient encombrees de reves symboliques et de cauchemars memorables. Des choses qu'il avait vues. Des choses qu'il devinait. Des choses qu'il avait fait, et qu'il voulait plus que tout oublier, ranger dans un coin de sa tete pour ne plus jamais les en sortir.

Dans cette vie chamboulee par la morne routine et une quete insensee, dont il ne savait meme pas la finalite, l'homme avait pour unique repere dans la capitale cet hotel, qu'il n'avait jamais quitte. Meme apres cette confrontation avec la fille vampire... d'ailleurs, il ne l'avait jamais revue. Jamais elle n'avait ose transgresser l'interdit qu'il lui avait jete au visage. Il l'avait bien trop terrifiee pour cela. Mais maintenant ... tout avait tellement change. Ses opinions, sa facon de voir les choses. Il avait eu le temps, depuis, de se familiariser quelque peu avec l'endroit.

Ce soir-la, il etait parti se restaurer dehors. De temps en temps, il mangeait au bar de l'hotel. D'autres fois, il preferait se degoter un petit bistrot ou personne ne posait de questions, et ou des gars de tout genre venaient boire, parler affaires, se detendre ou ... chercher la castagne. Il n'y participait pas, preferant garder son statut de spectateur. Ian rentra, s'abritant d'une pluie persistante qui, violemment et soudainement, s'abattait sur la ville. Quel temps de merde... Comme a l'accoutumee, il s'appretait a saluer la logeuse lorsqu'une silhouette, au comptoir, attira son attention.

Chevelure grise... D'un gris etrange mais reconnaissable. Ses yeux s'ecarquillerent et sa bouche s'entrouvrit. Non... ca ne pouvait pas etre...

" Toi ... ? "

Nelïya remonta son sac sur son épaule, d’un geste impatient. Elle attendait que la jeune femme lui donne les clés.
Elle étudia le hall de l’endroit, elle se rendit compte que la première fois, elle n’y avait pas fait beaucoup attention, car elle ne reconnaissait pas grand-chose, sans pour autant avoir l’impression de changement. Elle y était passé tellement de fois pourtant … Elle avait vécu là un sacrée moment, sans considérer cet endroit comme son chez soi. Aujourd’hui, elle se sentait prête, elle décorerait sa chambre, elle accepterait cet endroit, et se fit la promesse silencieuse que lorsqu’elle devrait le quitter, elle en serait attristée.
-heu, pour combien de temps prenez vous la chambre ?

S’était la réceptionniste, qui la coupait dans sa réflexion.

-A vrai dire, je ne sais pas …

La jeune femme en face fronça les sourcils contrariée.

-Mettez-moi la note pour un mois, je la renouvellerais si nécessaire. Rajouta souriante la vampire pour dissiper la contrariété de son interlocutrice.

-Très bien voilà les clés de votre chambre.

Nel, cueille les clés qu’on venait de lui tendre, son pouce caressa le porte clé de plastique qui portait le numéro de la chambre, le même que la première fois…

« Toi ? ».

Le corps de Nelïya se glace un instant, elle relève les yeux des clés, tourne le regard, et croise celui ahurit de Ian. La jeune femme a légèrement changée, Sa tignasse jadis entièrement grise, ne portait à présent que les mèches de devant, cette couleur surprenante, pour le reste ses cheveux avaient reprit leur couleur originelle. Si cela la changeait, et la rendait moins voyante, Ian semblait l’avoir parfaitement reconnu.
La jeune femme resserra, sa main autour de la lanière de son sac, elle ne réfléchit pas longtemps, Paris lui avait envoyé ses routes impraticables, et maintenant la provoquait en lui présentant, l’homme qui l’avait fuir, mais elle ne lui laisserait pas la victoire cette fois.
Elle afficha un air décontracté ;

-Moi c’est Fox, « toit » c’est le truc qu’il y a au dessus de ta tête, et qui te permet d’être au sec Englehorne … Puis, sans plus de provocation, elle se detourna de lui et elle remercia la réceptionniste, après quoi, elle prit la direction de l’escalier.

Lentement, elle pivota vers lui ... face a lui. Il put constater qu'elle etait restee pratiquement la meme. Hormis quelques details de sa chevelure, il eut l'impression de voir la meme jeune femme que celle qui lui avait revelee sa veritable identite accidentellement. Celle d'un monstre. Mais non... non ... ca ne marchait plus comme ca. Etre un tueur, cela n'etait pas qu'un apprentissage. Si vous ne possediez pas la fureur dans vos veines, vous auriez beau vous escrimer, vous acharner a vouloir venger un proche, a combler le manque d'une atroce souffrance par le sang, vous ne trouverez rien d'autre que l'echec. Car le temps contribue a un apaisement force de cette rage, cette haine destructrice et immoderee, destructrice. C'etait peut-etre ce qui avait commence a s'operer en lui. Et pourtant, dieu savait que pendant les cinq premiers mois d'absence de la vampire dans la capitale, il avait laisse grandir cette haine en lui, jusqu'a atteindre le premier stade d'une folie douce et inconsciente.

Jusqu'a ouvrir les yeux. Se reveiller devant la plus triste realite qui puisse advenir. En arriver au plus profond des regrets, a un remord inconsolable, un pods qu'il trainerait pour le restant de ses jours. Le genre d'epreuve qui vous laisse un arriere gout d'alcool et d'idee d'en finir, dans la bouche. Il s'etait retourne sur ses actes. Avait pris conscience de leur gravite, et avait ete oblige de se remettre totalement en question. Un mois entier de deliberations silencieuses, un mois passe a errer davantage dans les rues grises, qui paraissaient toujours tellement pluvieuses et sales. Car les cinquante dernieres annees n'avaient pas davantage incite a prendre soin de la ville, qui s'obscurcissait au moindre nuage, et vomissait ses dechets avec la meme constance que durant les siecles derniers .

Certaines choses ne changent jamais.

Contrairement a l'opinion qu'il avait eu de la vampire, raidie, a quelques metres seulement. Il se demanda alors si elle se vengerait de ce qu'il lui avait fait subir, a savoir cette peur puissante qu'il avait reussi a instiller en elle, se laissant dominer par sa rancoeur. Il avait peut-etre eu tort. Non ... il avait surement eu tort. Pendant une fraction de seconde, ce qui avait provoque ce trouble en lui defila dans sa memoire. Des flash, successifs.

Du sang.
Du sang.
Mais pas n'importe lequel...

Neliya... c'etait comme ca qu'elle s'appelait, il s'en souvenait a present. Un nom a son image. Etrange, mysterieux, avec une teinte d'inaccessibilite. Et si, a vue d'oeil, elle se crispait comme la trahissait son poing, rien ne laissait indiquer que la peur l'habitait comme la derniere fois. Les roles etaient inverses, a present, hormis le fait que ce que Ian ressentait se rapprochait davantage du malaise et de l'apprehension que d'une veritable terreur.

-Moi c’est Fox, « toit » c’est le truc qu’il y a au dessus de ta tête, et qui te permet d’être au sec Englehorne …

Il fronca les sourcils, tandis qu'elle disparaissait dans l'escalier. Apres etre reste un moment stupefait et immobile, il reprit ses esprits et demanda frenetiquement sa clef a la receptionniste, qui visiblement semblait plus croire a une querelle d'anciens amoureux qu'a un combat verbal entre ennemis susceptibles. Sans perdre de temps, l'homme courit derriere la fille vampire, sa voix portant a travers l'escalier :

" Attends !! "

Il la rattrapa aisement, son instinct lui susurrant qu'elle se dirigeait certainement vers son ancienne chambre, d'apres ce qu'il avait pu entendre de sa breve conservation avec la logeuse. Bondissant, sans la toucher, il l'intercepta en se placant entre la porte et elle, le souffle court.

" Ne te moque pas de moi ... J'crois que toi comme moi, on sait qu'on peut depasser ce stade largement et elever le debat... "

Les mots mouraient au fond de sa gorge. Jusqu'a ce qu'il laissa echapper dans un souffle :

" Pourquoi es-tu revenue ...? "

Nelïya grimpa les escaliers, sa chambre, le numéro 666 se trouvait au deuxième. A gauche la troisième porte. Elle en avait un souvenir assez clair, sur lequel elle essayait de se concentrer pour ne pas penser au fait qu’elle venait de croiser Ian, et pour ne pas raviver les souvenirs.
Elle s’était bien débrouillée. Du moins elle trouvait, elle avait réagit avec calme, et provocation. Certes elle ne savait pas encore trop si elle avait adopté cette attitude pour se persuadé qu’elle était passé au dessus de ce qui s’était passé, ou pour lui prouver qu’elle n’était plus la femme peureuse qu’il avait fait fuir.
Mais qu’importe, elle était satisfaite de la façon dont elle avait prit la chose. La tête stupéfaite de Ian, en avait valut la chandelle.
Si elle pensait l’avoir planté, elle n’avait pas vraiment prévu qu’il la rattrape.
Elle l’entendit l’interpellé, et son pas lourd qui gravissait les escaliers pour la rejoindre.

*Et merde, j’aurais dut prendre l’ascenseur *

S’en voulut-elle, se souvenait, que il avait un problème avec tout ce qui touchait à la technologie. Quoi que, si finalement il avait bravé ce principe, elle se serait retrouvait dans un espace clos, avec lui, mauvais plan ! Un couloir était plus sécurisant.
Elle aurait pu le dépasser, avec sa vitesse, il n’aurait pas fait le poids, elle aurait pu le planter, et lui fermer la porte au nez. Oui, mais, ça aurait fait plus fuite qu’autre chose, et la fuite ce n’était pas ce qu’elle voulait. Il lui barra le chemin… S’était bien partie dit donc, allait-il repartir avec ses menaces ?

« Ne te moque pas de moi »

*Moi ?! A peine …*

Il lui semblait suspect qu’il s’essouffle à la rattraper, alors qu’il s’était donné tans de mal à la faire partir. Mais elle ne se ferait pas avoir une deuxième fois. Elle l’attendait au tournant…

« pourquoi es-tu revenue »

La question n’était pas comme elle l’avait prévue, c'est-à-dire agressive. S’était un questionnement lâché dans un souffle …Elle en fut surprise, mais toujours sur ses gardes, elle allait choisir sa réponse avec soin.

*Parce que je me suis reconvertie dans le vol et que je vise le Louvre*

Ca aurait pu être une réponse plutôt honnête, qui l’aurait surement surpris, ce qui aurait pu être marrant. Mais même si cela aurait offert un grand amusement à Nelïya, elle l’aurait aussi mit dans l’embarrât.
S’était surement pas à un potentiel ennemie que l’on dévoilé ses plans.
Elle le fixa, sans baisser les yeux, et lui repondit sur un ton calme ;

-Et toi Englehorne, qu’est ce que tu fais toujours ici … ?

Elle avait bannit son prénoms de son langage apparemment. Elle trouvait que ça faisait trop amical, elle aurait pu réutiliser le « vous » pour mettre la distance, mais ça faisait trop respectueux à son gout, et comme elle n’avait pas envie d’un l’un comme l’autre envers lui, elle avait choisit de le nommer par son nom. Elle laissa un blanc après avoir retourné sa question contre lui, puis ajouta.

-Ne te formalise pas à répondre, à vrai dire je m’en fou … Ce que je fais ici ne te regarde pas. Si j’ai aucune envie de te transmettre mes raisons, sois rassuré, laisse moi te confier que je ne suis pas revenue pour toi…

Une nouvelle fois elle remit son sac sur son épaule dans un geste impatient.

-Tu as ta réponse, je peux passer, ou je dois souscrire à ton autorisation ?

Pas besoin d'etre devin pour arriver a lire la surprise sur la face de la vampire. Oui, il avait du a surprendre, par rapport a ce changement d'attitude, ce changement de relations entre eux deux par rapport a la derniere fois. Et il comptait sur cet effet de sa part pour qu'elle ne se sauve pas davantage et accepte une entrevue. Une entrevue completement imprevue ... il ne savait pas encore comment il allait aborder la chose... il ne savait pas encore comment ramener tous ces souvenirs douloureux, bien que brefs, qu'ils avaient vecus ensemble.

*Parce que je me suis reconvertie dans le vol et que je vise le Louvre*

Ian la fixa dans les yeux, un bon moment. Tachant de discerner la verite du mensonge. Pourtant, a premiere vue, elle avait l'air de reellement penser ce qu'elle venait de lui dire. Etrange... Il la voyait mal s'infiltrer de nuit dans un des musees les plus surveilles du monde. A moins que sa qualite de ... mutante ( il avait encore du mal avec cette idee... ) ne lui offrit des pouvoirs capables de tromper les detecteurs les plus puissants. Son propre visage ne trahit pas cette confusion des idees, qu'il preferait encore garder secrete. Seul un reste de suspicion tendait ses traits, devenus plus pales depuis quelques minutes.

Une chose lui fit plaisir pourtant. Elle soutenait son regard. Il n'aurait voulu ni la voir baisser la tete, ni l'ignorer.

-Et toi Englehorne, qu’est ce que tu fais toujours ici … ?

Il haussa le sourcils. A part ses collegues marins, personne ne l'appelait de cette facon. Un petit sourire, incongru, effleura ses levres tandis qu'un bref rire sortit de sa gorge. Ouais... elle avait du cran, cette gamine decidemment. Et s'etait nettement renforcee le mental depuis leur derniere rencontre. Sur le coup, il en oublia presque de repondre a sa question, trop occupe a la regarder de haut en bas. D'apres ce qu'il jugeait, elle n'avait changee que mentalement ... pas physiquement.

-Ne te formalise pas à répondre, à vrai dire je m’en fou … Ce que je fais ici ne te regarde pas. Si j’ai aucune envie de te transmettre mes raisons, sois rassuré, laisse moi te confier que je ne suis pas revenue pour toi…

Cette fois-ci, il rit carrement, devant s'interrompre lorsqu'elle lui demanda de passer.

" Voler au Louvre... j'sais pas si tu te fous reellement de moi, mais j'vois pas l'interet que tu pourrais en avoir. A moins que les chauve-souris geantes ne soient egalement cleptomanes... "

Secouant la tete, il reprit rapidement son serieux. Son but n'etait pas de la mettre en colere, ce fut pourquoi il rajouta.

" Ecoute... il faut que tu me laisses rentrer. On a a parler toi et moi ... la j'plaisante pas... "

Par la lueur qui brillait dans ses yeux, il tentait de la convaincre de sa bonne foi.

La jeune femme remarqua non sans un certain énervement qu’Ian ne comptait pas laisser l’affaire. Comme elle en avait assez de remonter sans arrêt son sac sur son épaule, elle le laissa tomber assez brusquement entre ses pieds.
L’homme en face d’elle, ne semblait pas vraiment impressionné, par le ton qu’elle avait prit, il se contentait de prendre un air surpris pour la dévisager, et la regarder de pied, avec même un trace de satisfaction, comme si le cran qu’elle affichait le surprenait agréablement.
Nel aurait préférait qu’il se rétracte un peu face à sa résistance, mais il semblait plus borné qu’elle (ce qui, elle avait toujours crue n’était pas possible). La distance qu’elle avait essayé de mettre ne semblait pas le toucher, et alors qu’elle avait essayé, de le déstabiliser, en lui parlant du Louvre et de ses nouvelles activités, il n’avait montré qu’une légère pâleur, sans pour autant perdre son calme, bien que il avait faillit le faire, l’insulte « de chauve souris géante », en était la preuve. Mais une nouvelle fois alors qu’elle guettait la trace d’un énervement ou d’une perte de soi même, il se rattrapa.
Un peu énervée la jeune femme en était aussi intriguée, et par une certaine façon excitée. Il lui imposait une résistance, ce qui lui laissait une chance de le battre, puisqu’ elle était partie la queue entre les pattes la dernière fois...
Elle devait reconnaître que si elle s’était endurcie, lui, avait apprit à maitriser son caractère.

Elle croisa les bras à auteur de sa taille, et continua donc son petit jeu. Il voulait un entretient, très bien, elle lui donnerait, mais sous certaines conditions. Si il lui avait fallut 6 mois pour apprendre le vole, il ne lui en aurait pas fallut plus pour qu’il apprenne le mensonge, et qu’il falsifie cette lueur qui exprimait la bonne foi, et qui se voulait inspirante à la confiance.
Elle esquissa un sourire, et fit mine de réfléchir :

-Tiens … C’est bizarre, j’ai pourtant pas le souvenir de mettre fait tatouer « Demeurée, en puissance » ou « Suicidaire assumée » sur le front …
A moins que …

Elle fit mine de regarder si elle avait quelque chose dans le dos.

- Non, je n’ai pourtant pas de message « tuez-moi » accroché dans le dos.Enchaina-t-elle, mettant pour la première fois des mots sur leur dernier « entretient en tête à tête », le but était bien évidement de stimuler le mal aise de Ian si il était sincère, et d’essayer de guetter la mauvaise réaction, si il ne l’était pas.

-Et puis, c’est quoi ce ton… « Il faut que tu me laisse entrer », il le faut, il le faut, si j’en ai envie, point barre ! C’est ma chambre, et tu rentreras sous mes conditions, qui ne seront pas négociables bien évidemment…

Elle n’avait pas baissé les yeux, elle s’était appliquée à ne pas utiliser un ton énervé, peut être un poil agacé, mais surtout, il devait être intraitable.
Haussant un sourcil, et étirant, le coin de ses lèvres d’un sourire satisfait, elle lui fit comprendre que s’était à prendre, ou à laisser.

Ian baissa les yeux en entendant un bruit sonore. Le bruit d'un sac a ses pieds. Ce fut le seul moment ou il se permit de detourner les yeux. Aussitot apres, il les avait reposes sur la fille vampire. Il guettait le moindre mot qu'elle aurait pu prononcer, attendait patiemment la reponse a ses attentes. Ils devaient parler. Il ne supporterait pas une nuit entiere passee a se tourmenter, a se tourner et se retourner dans son lit en vain, la tete brouillee d'images de tout genre, pret a endurer cauchemar sur cauchemar... Il ne supporterait pas de se relever quelques heures apres, vaincu, afin de terminer la periode sombre de la journee dans un cabaret ou un bar quelconque.
Le but n'etait pas un simple affrontement avec l'adolescente,. pour le simple plaisir de remporter une partie sur elle, pour le simple besoin de la voir se plier comme la derniere fois. Non ... cela faisait bien longtemps desormais que ce stade-la etait largement depasse.
Mais mettre les choses au clair ... devoiler les non-dits... reveler les secrets. Prononcer les excuses. Ca, c'etait le plus important.
L'espoir n'etait pas encore parti. Si elle desirait vraiment lui echapper, fuir toute discussion, elle l'aurait deja fait, il en etait sur. Ian avait du reussir a piquer sa curiosite, a la faire s'interroger. C'etait un bon point, et il devait continuer d'attirer son attention avec autant d'habilete par la suite. Ne pas la manipuler... simplement la retenir.

L'homme tentait de ne pas trop se concentrer sur l'attitude corporelle qu'elle presentait. Provocatrice, croisant les bras sur sa poitrine comme de nombreux jeunes gens avaient l'habitude de faire face a un interlocuteur juge comme penible. Il avait ete jeune avant elle... Il savait ce que c'etait que de se rebeller face a l'autorite. Qui plus est une autorite douloureuse ...

-Tiens … C’est bizarre, j’ai pourtant pas le souvenir de mettre fait tatouer « Demeurée, en puissance » ou « Suicidaire assumée » sur le front …
A moins que …

Ne pas lever les yeux au ciel ... La laisser se montrer insolente si elle en avait envie ... C'est pas ca qui le derangerait, il en avait deja vu d'autre.

- Non, je n’ai pourtant pas de message « tuez-moi » accroché dans le dos.

Ca, il sentait qu'il aurait pas fini de l'entendre. Et pourtant... apres tout, il ne l'avait pas tuee, si ? La colere avait pris le dessus ce soir-la, mais il s'etait tout de meme domine, en fin de compte. Meme si il n'etait pas fier de ce jour, il ne baissa les yeux que temporairement, avant de revenir la regarder. Une pointe de regret se lisait, malgre sa fierte demeuree intacte. Il n'etait pas quelqu'un de sadique, aimant a torturer les gens. Ca n'avait jamais ete dans sa nature.

-Et puis, c’est quoi ce ton… « Il faut que tu me laisse entrer », il le faut, il le faut, si j’en ai envie, point barre ! C’est ma chambre, et tu rentreras sous mes conditions, qui ne seront pas négociables bien évidemment…

Ses sourcils se froncerent legerement. Aie, si la gamine compliquait les choses, ca risquait de devenir un peu houleux. Les caprices, tres peu pour lui. Il tachait de se fier a la maturite dont elle avait maintes fois fait preuve pour se persuader qu'il ne risquait pas grand-chose a son tour.
Inspirant profondement, il tenta de decrisper les traits de son visage afin de lui demander d'une voix aussi posee que possible :

" Hmm ... alors quelles sont ces conditions ? "

A travers ses iris, il tentait de lui communiquer en silence un avertissement, non pas agressif, mais sincere. Qu'elle ne joue pas trop avec lui. Ce n'etait plus le moment ...

Ian, garda une attitude plutôt posée, elle crue déceler une légère crispation, mais elle était bien incapable de dire si cela annonçait quelque chose de mauvais pour elle.
Quoi qu'il en soit, il semblait vraiment tenir à lui parler, car il lui demanda, sans vraiment d'hésitation, ses conditions.
La jeune femme prit une plus grande inspiration, si le "jeu", lui avait semblé presque amusant, il ne s'agissait pas de faire une erreur à présent, l'entretient privé se confirmant, elle ne devait pas laisser les choses au hasard, car elle savait que si dans un couloir, se montrait provocante et insolente, lui était facile, et qu'elle était à son aise, elle savait qu'il n'en serait pas du même tableau, une fois dans une pièce close, ou les portes de sorties se faisaient plus rare.
Elle savait que si elle avait gagné en assurance, il lui arrivait encore de se réveiller en sursaut, s'arrachant à un cauchemars de déjà vue, certaine nuit.
Bien évidemment, il ne fallait pas tout mettre sur le dos de Ian, il était loin d'être le seul et l'unique, à l'avoir mit dans une position qui la hantait toujours, mais quoi qu'il en soit, il avait était dangeureux une fois, et elle avait comprit la leçon.
Elle prit un air, plus sérieux, Ian avait raison ils avaient passé l'age ...

-Je n'ai plus confiance en toi Englehorne ...

Commença-t-elle, peut être histoire d'être un peu plus clair, qu'il ne s'imagine pas l'avoir par surprise.
Elle savait qu'il possédait une arme, la question était donc de savoir si il l'avait sur lui en se moment.

-Je pourrais te demander si tu portes ton arme en se moment, mais sans ma confiance, ta réponse n'a aucune valeur...

Il portait un jean, bleu, plutôt délavé... l'important était qu'il couvrait ses chevilles, s'était un endroit idéal pour dissimuler une arme, pas un pistolet bien évidement, mais une arme blanche comme un couteau.
Son imper, était assez long, pour dissimuler sa taille, et sa ceinture, là ou se tenait en général les armes à feu... Sans oublier les largues poches, ou peut être celles cachées ... On devinait une chemise, en dessous, sans poche, mais qui pouvait quand même dissimuler une arme par dessous.

-Alors tu vas commencer par tes chevilles et tes mollets, je veux les voir, vérifier que tu n'y cache rien... Ce qui à dans tes poches de jean, tu le met dans tes poches d'imper, après quoi je veux voir le fond de tes poches, celles du jean. Ton imper tu me le donne. Je ne te ferais pas le coup de te piquer ta chemise aussi, mais tu la soulève assez que je vérifie que tu n'as rien à la ceinture, ou dans le bas du dos ...
Elle sortit les clés, et les agita à hauteur de son visage.

-Pour finir, tu rentreras le premier ...

Par derrière, même sans armes, il pourrait la surprendre...

-Et puisque tu vas surement te poser la question, je ne me permettrais pas de fouiller tes poches d'imper, ni de te voler quoi que se soit qu'il s'y trouve, je veux juste l'avoir sur moi, au cas ou tu y aurais planqué un truc...

Elle n'était pas curieuse, au point d'être indiscrète, elle n'avait pas l'intention de déclarer la guerre, si il voulait la paix. Une fois la preuve qu'il ne cachait rien sur lui, elle le laisserait entrer, et l'écouterait. Si il lui arrivait d'être rancunière, elle n'était pas amnésique, Ian l'avait peut être malmené une fois, mais l'avait sauvé deux... Elle lui devait bien une seconde chance.

-Tu remplie cette part du contrat, et mes oreilles et mon attention seront tiennes ...

Acheva-t-elle.

Court silence.
Il se demandant ce qui se tramait dans son esprit a cet instant present. S'attendait-elle a ce qu'il rejette ces " conditions " qu'il redoutait malgre tout legerement, ou alors etait-elle tellement confiante en elle et en sa tentative d'intimidation ? Impossible a deviner. La seule chose que Ian put constater fut le changement d'expression sur les traits de la vampire : le serieux primait. Comme si elle avait compris qu'ils devaient revenir a une maturite raisonnable. A arreter de jouer au chat et a la souris.

-Je n'ai plus confiance en toi Englehorne ...

Ca, il l'avait compris depuis longtemps. Et pour cause, c'etait aussi logique qu'evident. Il se serait trouve dans sa situation qu'il n'etait meme pas sur d'avoir accepte l'entretien que lui meme quemandait a la jeune fille. Mais bon... le fait est que ce n'etait pas le cas et que, pour l'heure, seul comptait de regler cette histoire une fois pour toutes.

-Je pourrais te demander si tu portes ton arme en se moment, mais sans ma confiance, ta réponse n'a aucune valeur...

Bien sur qu'il avait son arme sur lui. Il la gardait toujours, des qu'il s'aventurait hors de la chambre. Le marin avait d'ailleurs mis un peu de temps a s'habituer a ce contact permanent. A vrai dire, lorsqu'il etait en mer, ce flingue restait toujours dans le tiroir de son secretaire, tout pres de son lit. Il n'y avait qu'a terre, lors de missions un peu plus perilleuses, ou meme pour negocier avec les habitants locaux ( parfois bien plus virulents qu'il n'y parait de prime abord... ) qu'il l'emportait toujours a sa ceinture.
Si il s'etait trouve seul, un rire amer serait sorti de sa gorge... Dans la capitale de son propre pays, il ne se sentait meme pas en securite...
Alors oui, devant elle, a quelques centimetres, l'arme se trouvait bien contre son sa hanche. Le poids en etait familier. Le frottement parfois desagreable, mais a force, il n'y pretait plus attention.

Neliya reprit la parole, lui ordonnant de remonter son jean, de vider ses poches, etc, etc... Fouille en regle ? Okay ... Si c'etait que ca. Pas la peine d'en faire tout un plat. Ecoutant ses directives sans expression particuliere sur le visage, l'homme se contenta d'acquiescer, histoire de ne pas l'enerver. Lui-meme tacha de rester calme lorsqu'elle agita ses clefs devant lui. Ce simple geste avait en effet tendance a l'irriter considerablement ... Allez, un p'tit effort ...

-Pour finir, tu rentreras le premier ...

Ca aussi, pas trop complique ... A un moment, la crainte qu'elle ne l'assaille par derriere le saisit... Apres tout, c'etait une vampire ... mais bon... le risque etait a prendre.

-Et puisque tu vas surement te poser la question, je ne me permettrais pas de fouiller tes poches d'imper, ni de te voler quoi que se soit qu'il s'y trouve, je veux juste l'avoir sur moi, au cas ou tu y aurais planqué un truc...

Nouvel hochement de tete.
A vrai dire, ca ne lui etait meme pas venu a l'idee. Peut-etre parce que ce qu'elle aurait pu lui voler n'avait pas tellement de valeur ... hormis son porte-feuille. Ca, il y tenait beaucoup. Mais il voyait mal ce qu'elle aurait pu en faire : la gamine ne paraissait pas vivre dans la misere ; au contraire, elle paraissait meme s'en tirer largement.

-Tu remplie cette part du contrat, et mes oreilles et mon attention seront tiennes ...

C'est bon, il avait integre... Dans un ultime soupir, il se pencha et releva un genou jusqu'a sa poitrine, aggripant les bords de son jean pour le remonter, ne laissant decouvrir qu'un mollet parfaitement normal. Pas d'arme. Il s'executa pour l'autre jambe, toujours aussi nue de flingue ou d'armes quelconque.
Puis, il se redressa, et plongea les doigts dans les poches de son pantalon. Quelques pieces de monnaies... un stylo... son coutelas, qu'il lui montra clairement en dardant ses yeux d'acier dans les siens, laissant glisser le tout dans les larges poches de son imper. Ce dernier, il le fit glisser sur ses epaules pour le retirer et le lui tendre d'une main. De l'autre, il deboutonna sa chemise afin de lui demontrer le neuf millimetres. Lorsqu'elle se fut saisi du manteau, il retira l'arme et la lui tendit.

" C'est bon, maintenant ? Tu vas me laisser rentrer ? "

Sujet: Re: Un nouveau pied en terrain connu [pv Ian] Lun 1 Mar 2010 - 0:20

Les conditions imposaient ne semblait pas déranger Ian. Il fallait aussi dire qu’elle ne lui demandait pas non plus de se mettre tous nu et de courir dans tout l’hôtel en criant qu’il était une crevette borgne (XD)! Juste une fouille. Le fait qu’il accepte, au risque de se faire confisquer l’arme, rassura Nelïya. Si il avait vraiment eut de mauvaises intentions, il aurait surement montré un peu plus de résistance.
Elle commençait à se détendre un peu.
Il se plia à ses caprices sans broncher. Lui montra ses mollets, lui montra le contenue de ses poches, lui tendit l’imper, qu’elle posa sur ses épaules, et il sortit enfin le neuf millimètre. A la vue de l’arme, elle sentit une sueur froide, naitre dans sa nuque, et une légère crispation dans le fond de l’estomac. Elle s’en voulait d’avoir laissé l’espace d’un instant, une sensation non désirée, prendre le dessus sur son sang froid…
Loin de la pointer avec, il lui tendit.
D’un geste un peu lent, les yeux rivés sur l’objet qui avait forcé cette fouille, elle l’attrapa, trouvant immédiatement son contact froid, parfaitement désagréable, et bien qu’elle avait déjà une fois tenue une arme, elle fut surprise du poids. Elle était lourde…

" C'est bon, maintenant ? Tu vas me laisser rentrer ? "

La question trahissait une certaine impatience. Elle lui lança les clés pour simple réponse. Il ouvrit la porte, et rentra, comme elle lui demandé, en premier.
Elle le suivait, et referma la porte derrière. Sa curiosité, se mêlait, a sa méfiance… Elle n’avait raconté ses mésaventures qu’à une seule personne :Vicky.
Elle lui avait expliquée l’attitude étrange de l’homme, le paradoxe étrange, il l’avait sauvé, et menacé dans un même temps. Vicky avait alors émit l’hypothèse qu’il pouvait être un chasseur. Elle lui avait expliqué que s’était une sorte de « secte », qui s’était donné comme rôle de liquider, ce qui ne rentrait pas dans la catégorie « humains », ou plutôt tout ce qui rentrait dans la catégorie « Hybride ».
Même si les vampires, n’étaient pas dans leurs victimes habituelles, Vicky avait dit que c’était fort probable, dans une ville ou il y avait beaucoup d’hybrides, il y avait beaucoup de chasseurs.
Nelïya, avait trouvé l’hypothèse plutôt plausible, même si il avait plusieurs incohérences. Ian n’avait pas montré de capacités spéciales qu’avaient les chasseurs, il l’avait laissé partir, et il semblait plus s’intéresser aux vampires, qu’aux hybrides.
Aujourd’hui, elle allait surement avoir la lumière sur cette attitude étrange.

La chambre n’avait pas changé, la disposition des meubles vierge était exactement la même. Elle fut surprise de se sentir à l’aise de retrouver cette chambre. Elle se sentait déjà chez elle. Les draps devaient être lavés avec un produit à la vanille, car, un léger effluve de vanille les accueillit. Un parfum agréable qui apaisa la vampire.

-Installe toi … Proposa-t-elle à Ian, avec un ton bien moins agressif que celui qu'elle avait employé avec lui jusque là. D'un même geste, elle déposa son sac dans l’un des coins de la chambre.

-Je t’écoute .

Ajouta-t-elle. Déposant l'arme sur la table de nuit, alors qu'elle prenait place assise sur le lit, pour l'avoir à porté de main, comme de vue, elle refusait de porter cette chose sur elle. De toute façon Ian n'arriverait pas à le reprendre. En vitesse, il ne faisait pas le poids... Et de plus quelque chose lui disait qu'il n'essayerait même pas de lui reprendre.

Sujet: Re: Un nouveau pied en terrain connu [pv Ian] Lun 8 Mar 2010 - 16:47

Par un pur reflexe, sa main se leva et rattrapa la clef d'un seul geste. Apres avoir lance un dernier regard a la fille vampire, il se detourna d'elle lentement, avec le reste de prudence qu'il lui restait. Etre confiant ... mais pas naif. Introduisant rapidement la clef correspondante dans la serrure, il tourna celle-ci d'un mouvement sec du poignet, avant de pousser le battant et de la preceder dans la piece ou il n'etait rentre qu'une seule fois. Les souvenirs revinrent en masse dans son esprit. Le bois de Boulogne. Sa cheville foulee, et cette blessure, qu'il n'avait jamais vu se cicatriser aussi vite. Et dire qu'a l'epoque, il avait mit cela sur le compte d'une sante eclatante et due a son jeune age... il s'etait fait berner comme un gosse, et meme les indications sur la race de suceurs de sang qu'elle lui avait glisse sous sa porte n'avaient pas suffi a eclairer une seule lumiere de lucidite en lui ... Il s'en voulait encore aujourd'hui, meme si cette epoque paraissait desormais si lointaine... presque irreelle.
Ian s'arreta au milieu de la piece, faisant a moitie volte face pour reposer son regard froid sur elle.

-Installe toi …

Le ton employe etait poli, presque prevenant, et ce fut surement ce qui le decida a s'asseoir sur un des deux fauteuils meublant la chambre.

-Je t’écoute .

Un 'poc' resonna dans la piece, bruit de l'arme qu'elle avait pose sur la table de chevet. Il ne s'attarda pas davantage sur cette vision, un peu gene de ne plus sentir le poids familier du flingue, pendant a son flanc. A la place, il regarda Neliya, se demandant encore comment elle avait pu passer du statut d'humaine comme lui a celui de ... Mais qui sait si elle n'avait pas deja tuee, elle aussi ? Qui lui disait que toutes ces creatures qu'il avait pu croiser dans les rues de Paris ne s'etaient pas abreuvees du sang des innocents ?
Chassant ces questions terrifiantes, il soupira, se penchant vers l'avant. Ses avant-bras reposaient sur ses cuisses, et ses mains etaient jointes. Il devait lui expliquer... sa reaction. Son degout. Sa deception.
Un silence passa.

" Si je suis venu a Paris ... c'est le desir de vengeance qui m'y a pousse. "

Sa voix etait devenue presque faible, un peu grave, et ses yeux s'etaient voiles, ne regardant plus rien de particulier.

" J'avais du accepter un contrat assez tortueux pendant deux semaines... Une expedition de celles ou on s'arme pour rester en vie, et ou l'on ne doit accorder sa confiance qu'a des hommes de parole, que je connaissais depuis un bon paquet d'annees. Je suis parti en me retournant une derniere fois pour observer les visages paisibles de ma femme et mon fils ... "

Il fit une pause, tandis que cette image le hantait avec force, accompagnait ses nuits et rythmait ses jours.

" Les vampires... ont-ils des familles, comme nous ... ? "

Il avait tourne son visage vers l'adolescente, une expression de detresse affaissant ses traits et voutant ses epaules.

Sujet: Re: Un nouveau pied en terrain connu [pv Ian] Lun 8 Mar 2010 - 22:16

Nelïya ramena sa jambe contre elle, faisait du même coup légèrement grincé le lit, alors que Ian, s’installait sur l’un des fauteuil, faisant gémir le faux cuire dont il était fait avec une synchronisation parfaite.
La jeune femme sentait que ce qui restait de son cœur tambourinait furieusement contre sa poitrine. S’était comme arriver aux dernières pages d’un livre policier. On allait enfin tout savoir, avoir la lumière, savoir ce que les personnages allaient devenir.
Toujours trop curieuse, elle ne se rendit pas compte qu’elle baissait un peu sa garde, pour mieux se pendre aux lèvres de Ian.
Qu’aurait dit Vicky en la voyant ainsi … « Tu es trop curieuse … » voilà ce qu’elle aurait dit… « Non », se serait défendu la jeune femme, elle aime savoir quand elle le peut, c’est tout, il n’y a pas mal non ?
De plus, s’était lui qui voulait lui parler …S’était comme si elle lui avait mit un couteau sous la gorge !

Un silence passa, qui semblait être la prise d’élan dont avait besoin Ian pour commencer. Peut être cherchait-il ses mots… Et enfin il se lança, se replongeant visiblement dans son passé avec douleur.
Elle fut surprise de voir a qu’elle point il semblait s’être vouté brusquement. S’était cette position qu’il avait prit, loin d’être décontractée, elle lui faisait pensait à celle que prenait jadis son père quand il devait lui expliquait « quelque chose de très important », comme il disait. Et s’était le signe, qu’il fallait écouter, être attentif, qu’il n’était plus temps de plaisanter... Penché en avant vers elle, ses yeux bleus la déstabilisèrent un court instant, parce que ils s’étaient plongés dans le vide, et pourtant ils étaient posé sur elle. Elle comprit, que ce qu’il avait à dire était dur à dire, et que donc, cela serait dur à entendre.
Il continua, et parla de ce qu’il l’avait amené ici. La vengeance … Un frisson parcourut l’échine de Nelïya, elle avait un souvenir si net de se motif. Elle l’avait vu dans la peau de Ian, dans le bleu de ses yeux, se marquer dans les traits creusés de son visage…
Elle ne le coupa pas, il lui semblait qu’il avait déjà assez de mal à délier sa langue…
La vampire, ignorait quel était le travail de Ian (mp ; là je suis pas sûre, mais il me semble pas qu’il lui ait dit un jour sa profession), le terme d’expédition la plongea donc un peu dans le vague, mais au-delà de cela, ce qui la déstabilisa le plus fut d’apprendre qu’il avait une femme et un fils… «les visages paisibles de ma femme et mon fils ... », la façon dont il avait dit ça, fit naitre un nœud dans l’estomac de Nelïya. Il ne fallait pas avoir fait dix ans de psychanalyse, pour savoir qu’une tournure de phrase si tendre dans la bouche d’un homme si clos en matière de sentiments « doux » ne pouvait résulter que d’une douleur intense.
Sans oublier qu’elle l’avait toujours vue seul …Terriblement seul, physiquement comme mentalement…
Et lorsque il relava les yeux elle, elle pu de nouveau voir cette solitude. Il avait le regard des hommes qui ont tout perdu.

" Les vampires... ont-ils des familles, comme nous ... ?

Un coup de hache aurait été moins douloureux, la gorge de Nelïya se serra tellement qu’elle cru presque s’étouffer. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il lui pose ce genre de question… Elle ne savait même pas quoi répondre, techniquement, oui, elle était née comme lui, d’un homme, d’une femme, elle avait eut un frère. Elle avait eut une famille. Qu’elle avait du fuir… Ils étaient toujours vivants, depuis les 12 ans qu’elle les avait fuient. Elle savait que ses parents l’avaient cherché longtemps, car elle avait dut changer de nom, pour ne pas être retrouvaient. Ils ne supporteraient jamais de voir ce qu’elle était devenue. Seul son frère le savait. Il avait été longtemps son allié… Mais elle avait peu de nouvelles, car il ne fallait pas que ses parents apprennent qu’ils avaient toujours des contacts. Ainsi elle se retrouva silencieuse un instant, une famille, elle en avait eut une, pouvait-elle dire qu’elle en avait encore une... Là était le questionnement douloureux. Sa main se referma sur la couverture, pour canaliser les sentiments qui la traversaient. Si elle retint de justesse ses larmes, elle ne pu affronter le regard de Ian plus longtemps… Elle baissa les yeux, et un silence passa après lequel elle ressembla ses forces. Elle aurait voulut le traiter de con, elle lui avait pourtant expliqué qu’elle n’avait pas toujours été une vampire, la réponse à sa question était donc évidente. Et pourtant, elle n’arrivait même pas à être désagréable, elle murmura juste, d’une voix faible sans pouvoir le regarder ;

-Je te l’ai déjà dit …Les vampires ne peuvent pas enfanter, la seule façon de « perdurer l’espèce », c’est de transformer, les êtres humains. On avait tous une autre vie avant la « renaissance ». On avait tous, une famille …

Elle marqua une pause. Elle connaissait finalement peu de chose sur la structure social des vampires, elle savait que parfois certains se regroupaient, mais cela résultait plus du clan que de la famille.

-Y’a pas de règle après. On peut s’appeler frère, parce qu’on est de la même race, on peut faire des petits groupes hiérarchiques, parce qu’on ne veut plus vivre seul… Comme on peut vivre en solo.

Sujet: Re: Un nouveau pied en terrain connu [pv Ian] Mar 9 Mar 2010 - 20:39

[ Hors-Jeu : Non, il ne lui a jamais dit sa profession ]

Malgre sa propre souffrance interieure, le marin s'apercut que son interlocutrice s'etait soudainement crispee. A cause de sa question ? Il ne voyait que cela. Un peu inquiet, il se redressa, brusquement attentif a chacun de ses mouvements et des moindres expressions de son visage. Son but n'avait pas ete de toucher un point sensible, mais simplement d'assouvir sa curiosite sur cette race etrange, qui le fascinait et le terrifiait tout a la fois. C'etait comme voir ses vieux monstres, ceux de l'enfance, surgir des livres dans lesquels ils etaient figes, inscrits, evoluer dans sa realite... leur realite a tous ... Si il craignait ces etres par-dessus tout, c'etait son ignorance qui en etait la cause principalement. Et ce qui l'attirait, c'etait leurs racines humaines. Neliya n'etait pas son ennemie ... elle ne l'avait d'ailleurs jamais reellement ete... Il avait ete destabilise, s'etait senti trahi, mais l'avait toujours considere au final comme une gamine seule, perdue, qui meritait une vie un peu plus attrayante que celle qu'elle lui avait partiellement affichee.
Cependant, il vit les yeux de la jeune fille qui commencaient a briller. Annonciateurs de larmes ? L'homme avait le coeur dur, mais n'avait jamais sous-estime les femmes et son pouvoir d'empathie etait bien plus grand qu'on ne le laissait supposer de prime abord. Doucement, ,sans gestes brusques, Ian se releva donc et fit un pas vers elle, bras ballants. Il se sentait maladroit a consoler sa vis-a-vis. Leurs relations etaient si etranges... tantot amicales, tantot destructrice...

Mais non ... ils n'etaient pas si differents que cela en y reflechissant...

-Je te l’ai déjà dit …Les vampires ne peuvent pas enfanter, la seule façon de « perdurer l’espèce », c’est de transformer, les êtres humains. On avait tous une autre vie avant la « renaissance ». On avait tous, une famille …

Il grimaca. Elle etait aussi seule que lui. Deux etres perdus dans Paris, qui ne pouvaient compter sur personne. Seuls... avec leur conscience, leurs souvenirs, leurs sentiments ... ou du moins ce qu'il en restait.

-Y’a pas de règle après. On peut s’appeler frère, parce qu’on est de la même race, on peut faire des petits groupes hiérarchiques, parce qu’on ne veut plus vivre seul… Comme on peut vivre en solo.

C'etait triste... pas d'esprit de famille. Chacun pour soi. Que ressentait-elle ?
Avec prudence, il s'assit sur le bord du matelas, pres d'elle. Poussant un soupir dechirant, il baissa la tete un moment avant de la relever vers elle.

" Je te demande pardon ... pour le mal que j'ai pu te faire. Ton sort... n'est pas enviable, et je n'ai fait que te rabaisser davantage. Sache que je ne suis pas ce genre de personnes. "

Il aurait pu se dire qu'il n'avait aucune raison de se justifier vis-a-vis d'elle. Mais impossible. Il etait au fond un homme de morale, et prefererait defendre cette valeur mourante, plutot que de se retrancher derriere une violence gratuite qui avait ete sa compagne par le passe. Cette epoque etait revolue. Il fallait avancer.

" Je n'ai plus de famille ... "

Il crut mourir en prononcant ces mots.

" Tes congeneres... ils... "

Laissant retomber son front contre sa paume, il reprima la nausee violente qui menacait de le saisir ... mais ne put achever sa phrase pour le moment. Son corps tremblait. Ses yeux se fermaient. Son autre main, crispee, enfoncait ses ongles dans sa chair avec ferocite, comme pour chasser la douleur qui paralysait son ame...

Sujet: Re: Un nouveau pied en terrain connu [pv Ian] Mer 10 Mar 2010 - 12:49

Nelïya avait maintenu sa tête basse, et s’était elle-même surprise à avoir réussit à lui répondre. Pourtant, elle ne doutait pas qu’il avait remarqué chez elle, sa crispation, et sa tristesse, qu’elle n’avait pas su dissimuler. Elle n’était pas un robot après tout.
L’homme, se leva, et s’installa à côté d’elle, elle ne pu s’empêcher d’être surprise, elle avait sentit dans se mouvement de rapprochement, une douceur pour ne pas l’effrayer, et s’y elle ne s’y trompait pas, s’était du réconfort, qu’il voulait lui apporter.
N’y avait-il donc plus de haine, envers elle, dans le cœur de cet homme ? Le drapeau blanc ?

" Je te demande pardon ... pour le mal que j'ai pu te faire. Ton sort... n'est pas enviable, et je n'ai fait que te rabaisser davantage. Sache que je ne suis pas ce genre de personnes. "

Les yeux rougies et légèrement gonflés, car elle avait laissé une ou deux larmes coulé, s’ouvrir grands, l’espace d’une seconde, si on lui avait dit un jour qu’elle entendrait ça de la bouche de Ian, elle aurait rit, et pourtant, elle venait de l’entendre, avec une sincérité qui ne pouvait être que réelle. Elle resta là, la tête toujours baissée, sans savoir quoi lui répondre, ce n’était pas faute d’avoir quelque chose à y ajouter, elle avait des tas de choses à lui répondre, à lui dire, mais ça ne venait pas. Elle déglutit, discrètement, pour desserrer le nœud de sa gorge.
Il lui avoua alors, qu’il n’avait plus de famille. S’était la fin de son histoire, et le début de celle qu’il vivait là. Du moins qu’il subissait. Sa voix mourut sans qu’il n’ait le temps d’achever sa phrase. Mais, il n’avait pas besoin de la finir, pour que l’on comprenne la fin de l’histoire, il n’y avait pas beaucoup d’issue possible, entre : plus de famille, vampire, et vengeance. Cette fois si, Nelïya n’eut aucun de mal à lever les yeux vers lui. Il semblait plus malheureux que jamais. Se fut sans vraiment y réfléchir, elle posa sa main contre celle qu’il venait de refermer si fortement qu’elle pouvait presque sentir d’ici son sang mit à nu. Le contact ne fut pas long. Une simple pression, timide, pour qu’il comprenne, qu’il n’avait pas besoin d’en dire plus, elle avait comprit.
Elle ne ressentait pas vraiment de pitié, s’était plus de la compassion. Ils vivaient un peu la même épreuve. On leur avait arraché la même chose. De façon différente, mais le résultat était le même, les deux avait été contraint de continuer, suivant une route qu’ils n’avaient jamais envisagé, mais sur laquelle ils se trouvaient, parce que on ne leur avait pas laissé le choix. Parce que la vie en avait décidé autrement.
Elle comprenait à présent, la réaction qu’Ian avait eut en découvrant sa véritable nature. Mon dieu … Qu’avait-il pu ressentir … Il devait haïr, les vampires, et pourtant, il s’était retrouvait dans une situation pénible, ou la morale l’avait obligé à l’aider, et ou le cœur devait l’avoir harcelé pour qu’il la tue. Elle se sentait coupable, si elle n’y pouvait rien pour sa nature, lui n’y pouvait rien pour son histoire, elle comprenait à présent, et se sentait coupable, un peu comme lorsque on raconte une blague de mauvais gout sur un sujet sensible, et qu’inconsciemment on blessait quelqu’un.
Elle s’était trompée sur lui. Finalement, il était loin de la brute qu’elle avait cru qu’il était. Ce fameux jour, il ne l’avait certes pas chouchouté, mais il ne l’avait pas tué, et aujourd’hui, il n’avait pas eut d’hésitation pour venir lui parler. Elle ignorait si elle aurait été capable de faire ça. Quoi qu’il en soit, elle restait une vampire, et la regarder comme autre chose que les monstres qui avaient détruit sa vie, nécessitait une grande noblesse d’esprit. En comparaison, elle avait bien moins de courage, il lui avait fallut bien plus de temps que lui, pour accepter de se retrouver en compagnie d’un vampire. Pendant presque 10, elle avait essayé de les ignorer. Ignorant par la même occasion, celle qu’elle était devenue.
-Je te dois aussi des excuses … Et des remerciements…

Murmura-t-elle.

-Je suis désolé … De t’avoir montré ce que j’étais, de la façon dont ça c’est passé …J’aurais dut te le dire tout de suite, sans que tu n’ais à le découvrir. Surtout de cette façon.

Elle marqua une pause.

-Je pensais que tu aurais peur de moi… Je pensais que je pouvais toujours être celle que j’avais été. J’aurais dut ouvrir les yeux, au lieu d’être si butée… Ca aurait peut être évité beaucoup de chose. Mais j’ai eut de la chance de tombé sur toi, même avec ce qui c’est passé … Je serais peut être morte si j’étais tombé sur quelqu’un d’autre…. Il y a six mois, je t’ai accusé d’être comme ceux qui m’avaient tabassé, je ne le pensais pas, je suis désolé, s’était de la provocation gratuite. Tu vaux beaucoup mieux qu’eux.

Elle s’arrêta là, les long discours, s’était pas pour elle. Mettre des mots sur ce qu’elle pensait n’avait jamais été un fort. Timidement, elle se mordit la lèvre. Elle aurait voulut en dire plus, mais s’était tout ce qu’elle pouvait produire de « bien ».

Sujet: Re: Un nouveau pied en terrain connu [pv Ian] Mer 10 Mar 2010 - 21:58

Il ne s'etait jamais attendu a la voir pleurer... comme une fille normale. Et cette idee, qu'elle lui repetait inlassablement depuis cette fatale decouverte, semblait se confirmer davantage a chaque fois qu'ils se revoyaient, qu'ils etudiaient l'histoire et les expressions de l'autre. Elle etait normale... pouvait ressentir des sentiments humains. Elle etait normale ... Seule son apparence avait changee, mais surement pas son esprit d'humaine. Le spectacle de cette fille pleurant avec humilite et discretion ne le desempara pas, mais reussit a le convaincre de stopper totalement les hostilites entre elle et lui. Ils etaient allies, pas rivaux. Ils n'avaient rien a gagner en menant une guerre inutile l'un contre l'autre. Elle n'etait pas un monstre ... Elle etait meme bien plus humaine que lui, au final.
A la voir ainsi, qui aurait pu se douter de sa veritable nature ? Hormis sa couleur de cheveux un peu atypique ( mais qu'est-ce qui passait atypique desormais du point de vue de la mode, en ces annees la ? ), tout le monde, au premier coup d'oeil, l'aurait pris pour une adolescente ordinaire, allant dans un lycee ou dans une faculte ordinaire, faire des etudes ordinaires ... Mais ... en avait-elle encore l'age ?

Ian avait appris la longevite de ces creatures, et se demanda soudainement quel age elle pouvait avoir. Vingt ans ? Trente ans ? Quarante ? Cent ? Deux cent ? Plus ... ? Nouveau vertige... On nageait en plein extravagance, en pleine incoherence... l'homme realiste, aux pieds fermement ancres sur terre ( sans jeu de mots... ), perdait le controle de son environnement, et en devenait une victime potentielle.
Lui qui l'avait toujours prise pour une gamine ... qui sait si elle n'etait pas largement plus vieille que lui ? Cependant, cela l'etonnerait... avec l'age, venait forcement une maturite qui, ne depassait pas la sienne ... du moins lui semblait-il.

Il n'etait pas le seul a etre surpris. La vampire aussi le redecouvrait sous un jour nouveau. Deux consciences qui se palpaient, avec prudence et circonspection, se demandant chacune si elles pourraient se fier a l'autre. Il etait surement vif, et colerique, mais pas rustre... chose qui n'etait pas forcement evidente, au premier abord...

Ian ne rencontra que brievement son regard apres s'etre legerement redresse. Son teint etait devenu pale, sa machoire crispee... Ses epaules etaient raidies a leur maximum et son poing ... se resserrait d'autant plus ... sur du vide. Du vide. Un vide desesperant qui ne le sauverait pas. Il doutait meme que quoi que ce soit puisse le sauver, par ailleurs. L'homme tourna alors la tete vers ses doigts. Elle avait pose sa paume par-dessus, comme dans une frele caresse ... mais une caresse tout de meme. Cette fois-ci, ses yeux se fixerent dans les siens, dans un contact silencieux, mais reconnaissant. Il etait trop fier pour la remercier de lui avoir pardonne, de l'avoir laisse rentrer et regler les comptes et les non dits... cependant, l'expression de son visage parlait pour lui, et il hocha la tete doucement. Ils s'etaient compris. Les mots etaient inutiles, ici.

-Je te dois aussi des excuses … Et des remerciements…

Sincerement curieux et se demandant quel etait l'objet de cette repentance, Ian haussa ses sourcils et fit pivoter son buste entierement vers elle, s'appuyant contre le matelas, attentif.

-Je suis désolé … De t’avoir montré ce que j’étais, de la façon dont ça c’est passé …J’aurais dut te le dire tout de suite, sans que tu n’ais à le découvrir. Surtout de cette façon.

Le marin poussa un soupir. Certes, il aurait nettement prefere que les conditions de cette revelation se fussent deroulees autrement. Moins de choc et plus de douceur ... Des explications entre quatre yeux... Quelque chose qui lui aurait permis de digerer la nouvelle, et non pas de le plonger dans une fureur et un etat proche de la folie furieuse. En verite, elle avait eu bien de la chance qu'il ne se soit pas laisse aller a des pulsions dangereuses, tant pour lui que pour elle...
Avec sollicitude, il l'ecouta, acquiescant parfois a nouveau pour lui donner courage et l'encourager a continuer. Elle avait eu plus peur que lui, malgre les tentatives d'intimidation que tous deux s'etaient lances au visage. Il se mit a sa place... comment aurait-il pu assumer cette transformation repugnante ? Comment pouvait-on accepter de se reveiller desormais vampire, tous les jours, et condamne a une immortalite insupportable ?

" Tu n'as pas a me remercier, Neliya ... j'ai agi comme n'importe quel etre humain doue d'un minimum de raison... Je n'avais moi-meme rien contre les vampires avant ... avant cela... "

Petite pause...

" A vrai dire, je ne connaissais meme pas leur existence. Tu sais, je t'avais dit un jour que la ou je vivais, l'on n'avait pas besoin de la technologie comme les telephones portables et autre gadgets electroniques... la raison est simple. "

Un sourire sans joie ornait son visage.

" Je suis capitaine de cargo mixte. Expeditions, trafics legers... je prends tous les contrats a disposition. Missions calmes ou mouvementees... je me suis entoure des meilleurs hommes. Ma confiance en eux est sans limites, et je parvenais tout de meme a mener une vie de famille convenable, vois-tu... Et sur un navire... au beau milieu de l'Ocean ... y'a pas beaucoup de lignes telephoniques, ma p'tite demoiselle ! "

Parler de son metier le soulageait un peu. La mer avait toujours ete sa plus fidele amante... son batiment, sa plus grande joie. Ian soupira avant de terminer, d'une voix plus faible :

" Quel age as-tu ... ? "

Sujet: Re: Un nouveau pied en terrain connu [pv Ian] Mer 10 Mar 2010 - 23:42

Les tensions entre les deux semblaient s’être entièrement dissipées. Ils étaient sur un terrain commun, du même côté de la tranché. Ils n’étaient pas ennemis, ils ne l’avaient jamais vraiment été. S’était reposant de ne pas à avoir à se méfier de l’autre. Nel, en avait oublié le pistolet, oublié les prudences. Tout ça n’était que futilité à présent.
Ils échangeaient pour la premier fois, un peu d’eux même, un peu hésitant sur certains points, cela n’en était pas moins une discutions intimes sur leur vécu. Il déclina ses excuses, prétextant que n’importe qui aurait fait pareil avec un peu de morale, s’était peut être vrai, mais ça avait fait longtemps que personne ne s’était occupé d’elle. Et pendant un instant, elle s’était sentit existée. Même si la seconde fois, se fut dans l’affrontement, elle savait que ses rencontres avec lui resteraient gravées dans sa mémoire, comme des moments particuliers. Elle s’était fait tellement peu de souvenir. Ceux là au moins elle ne les oublierait pas .
Elle ne prit pas la peine de corriger Ian, quoi qu’il en pense, ses remerciements étaient sincères, et fondés selon elle, et puis elle n’était pas sur qu’il puise comprendre leur véritable sens.
Elle le laissa continué, ainsi, il avait apprit l’existence des vampires, au moment de la tragédie… N’en avait-il donc jamais entendu parlé ? Elle si, bien qu’elle n’eut la preuve formelle de leur existence bien plus tard, elle avait su tôt qu’ils vivaient parmi les hommes.
Même si elle avait toujours était assez distante sur ces créatures, préférant penser, qu’elles vivaient, mais loin de chez elle. Elle s’était trompée… Et dire qu’aujourd’hui elle était l’une des leur. La vie nous réserve parfois de drôle de surprise.
Elle comprit bientôt d’où venait cette ignorance, il était un homme de la mer. S’était donc ça, le terme d’expédition qu’il av ait utilisé… Elle comprit un peu mieux. Il avait une vie bien plus dangereuse qu’elle ne l’avait imaginé !
Elle se demanda, si la mort de sa famille avait un lien avec son travail, car il avait parlé d’un contrat particulièrement délicat. Elle n’osa pas poser la question. Pourtant, elle laissa son esprit divaguer un peu, essayant de comprendre, ce qui avait pu aboutir à la mort de la femme, et du fils de Ian. Y avait-il eut un motif, un raison, ou les avaient-ils retrouvé à son retour, sans la moindre explication. Comment avait-il su que s’était l’œuvre de vampire… ?
Elle avait tellement de question sur cette histoire… Comment s’appelait son fils, il avait eut quel âge ? Et puis sa femme, comment avait-elle été ?Nelïya l’imaginait blonde, sans vraiment savoir pourquoi, elle trouvait que s’était une belle couleur de cheveux pour être marié à Ian. Petit à petit, elle se familiarisait avec l’idée que Ian, n’avait pas toujours était seul, mais plutôt bien accompagné.
En y réfléchissant, elle ne pouvait s’empêcher de penser que la situation de Ian, était bien moins enviable que la sienne. Nelïya avait perdu ses racines, lui les fruits qu’il avait fait naître, la famille qu’il avait battit… On s’en relevait moins facilement…
Elle garda ses questions. Peut être qu’elle aurait les réponses un jour, mais elle ne voulait pas secouer trop fortement la blessure du marin.

« Et sur un navire... au beau milieu de l'Ocean ... y'a pas beaucoup de lignes téléphoniques, ma p'tite demoiselle ! "

Elle trouvait l’appellation amusante, et cela lui arracha un sourire. Vivre sur la mer, loin de la communication… cela devait être un métier tout à fait particulier. Vivre au rythme de la grande bleue. Cela devait être très dépaysant. Elle n’avait pas imaginait Ian dans une peau de marin, et pourtant, maintenant, elle n’arrivait pas le voir d’une autre façon. Cela lui collait parfaitement à la peau. Nelïya, n’avait jamais eut une grande affinité pour la mer. Il faut dire qu’elle était bien incapable de mettre un pied sur un bateau, sans avoir la gentillesse, de redonner aux poissons son repas pré digéré !
Une nouvelle fois, sa curiosité fut piquée, elle se demandait comment pouvait-on vivre de cette façon, et s’y plaire. Ian avait surement des histoires à raconter, sur ses déboires en mer. Qu’elle aurait voulut entendre. Des aventures, elle était sûre qu’il en avait véçut, la mer était la femme la plus capricieuse que l’on ait connu jusque là.

" Quel age as-tu ... ? "

Apparemment, elle n’était pas la seule à avoir des questions. Il semblait vouloir en savoir un peu plus sur les vampires, le sujet devait l’intrigué. Quoi de plus normale. On dit souvent qu’il est mal poli de demander son âge à une femme, mais elle n’en fut pas vexée, plutôt amusé, et elle eut un sourire en coin, il devait se demandait si elle était plus âgée que lui. Ce qui aurait était plutôt étrange, vue la différence physique qui les séparait.

-Ca … c’est une très bonne question … lui répondit-elle.

La vérité, était qu’elle avait cessé de compter depuis longtemps. Elle avait fuit les calendriers, et les dates, pour oublier que le temps continuait à passer. Comme si elle avait refusé que le temps passe alors qu’elle ne grandissait plus. Connaître son véritable âge lui avait toujours fait peur. Elle avait le corps d’une fille de 18 ans, comment assumer qu’elle en avait en faite beaucoup plus ?
Si il lui avait demandé il y a six mois, surement l’aurait-elle envoyé boulé, refusant d’avoir le compte exacte, mais là, elle n’en avait plus peur. Elle compta soigneusement les années, fronçant les sourcils dans une moue de concentration.

-Vingt neu… Non, trente … Techniquement, j’ai trente ans…

Dit-elle, après un calcul minutieux.

-J’ai changé de … nature, à 18 ans, c’est pour ça que je fais jeune… Je n’ai pas changeait depuis. Et je ne vieillirais plus … C’est pour ça que …

Elle attrapa l’une de ses mèches blanches.

-J’ai jamais aimé avoir le même tête trop longtemps… Alors vu que je n’aurais jamais besoin d’anti ride, je change de coiffure assez souvent, histoire de pouvoir continuer à me regarder dans la glace.

Elle eut un maigre sourire en coin.

-Tu ne me donnais pas autant pas vrai ?

Sujet: Re: Un nouveau pied en terrain connu [pv Ian] Sam 27 Mar 2010 - 19:15

Ce qui était étrange, c'était qu'il se sentait bien, avec elle. Il ne s'était confié à personne depuis l'événement, ne s'était jamais étalé sur ce qui était ou bien avait été sa vie, ce qui ressemblait à un rêve éveillé. Et elle, cette fille qui devait être son ennemie... était devenue sa meilleure confidente. Il se soulageait à ne plus surveiller sa langue, à ne plus rester crispé, tendu, les muscles roidis par la nervosité et la prudence oblige. Non, son corps relâchait toute la pression emmagasinée depuis des mois. Sa langue se déliait toute seule, et son sourire aurait été prêt à revenir quand la première occasion se serait présentée. Une affection naissante était en train de jaillir de sa poitrine pour se déverser vers elle. Après des jours et des jours de lutte croissante, il était temps de se laisser un peu porter, enfin... pour mieux retrouver sa solidité après coup.
Mais pour le moment, il attendait la réponse de la jeune femme. Son âge.. D'ailleurs, il pensait " jeune femme " , mais si elle s'avérait plus âgée que lui... il en aurait été très vite désarçonné. Remarque, au point où il en était ... Ses derniers repères s'en seraient effondrés, et puis quoi ?

-Ca … c’est une très bonne question …

Etait-elle si vieille que cela pour ne plus se souvenir du nombre exact d'années qui l'avaient vu grandir et évoluer ? Ce fut tout juste si un puissant vertige ne vint ébranler son corps robuste de marin. Allons, autant rester en selle jusqu'au bout et connaître le fin mot de cette histoire. Il fixa son regard bleu dans celui, perplexe, de son interlocutrice, qui semblait se concentrer profondèment afin de lui répondre sans faire d'erreur. Et lui restait pendu à ses lèvres, le coeur battant un peu plus vite, témoignant de son excitation.

-Vingt neu… Non, trente … Techniquement, j’ai trente ans…

Trente ans .. quand même ! Ian poussa un soupir... soulagement ? Etonnement ? Impressionné, l'homme restait tout de même conforté dans l'idée qu'il était plus vieux qu'elle. De trois ans seulement mais ... il restait son aîné ! Sans l'interrompre encore, il préféra la laisser poursuivre :

-J’ai changé de … nature, à 18 ans, c’est pour ça que je fais jeune… Je n’ai pas changeait depuis. Et je ne vieillirais plus … C’est pour ça que …

Il acquiesca doucement. C'était pour cette fameuse raison qu'il l'avait toujours prise pour une adolescente, et jamais une adulte. Cet attribut vampirique était étonnant ... garder cette apparence jusqu'au bout, quoi qu'il arrive... Traumatisant, tant pour une jeune fille, que pour une femme de son âge. Il réalisait simplement qu'il aurait du mal, en dépit de la connaissance de son âge, à la considérer comme son égale.

-J’ai jamais aimé avoir le même tête trop longtemps… Alors vu que je n’aurais jamais besoin d’anti ride, je change de coiffure assez souvent, histoire de pouvoir continuer à me regarder dans la glace.

Le capitaine ne répondit pas à sa vague tentative de sourire. Il n'avait pas envie de faire s'étirer ses lèvres face à la tragédie qu'elle se voyait obligée de vivre chaque jour passant. Il n'aurait jamais supporter de rester fixer comme dans un point du temps, tandis que tout autour de lui changerait inexorablement. Cependant... n'était-ce pas pour autant ce qu'il avait toujours fait ? Accroché à un métier voué à disparaître dans un demi-siècle, tout au plus ? Décidé à garder pour lui ces valeurs qu'il défendait comme un étendard, dans une sorte de passé qui le contentait davantage que toute la technologie clinquante et aussitôt démodée, car remplacée par une autre encore plus folle ? Si ... mais lui, c'était mentalement, et non pas physiquement que cette opération s'effectuait. Encore un point commun qu'il partageait avec elle, malgré la légére dissemblance.

-Tu ne me donnais pas autant pas vrai ?

D'abord en silence, il secoua la tête, laissant passer quelques secondes avant de répondre sincérement :

" Je te prenais pour une adolescente, entre dix-huit et dix-neuf ans ... Vingt, au plus. Mais certainement pas trente, non. "

Enfin, il poussa un petit sourire et pencha légérement la tête sur le côté, un air juvénile sur le visage :

" Pourtant, tu restes toujours ma cadette, de trois ans. "

Nouveau soupir. Nouvel intermède.

" Tu as toujours vécu à Paris ? Ou bien viens-tu de province ? Personnellement... je crois que j'arriverai jamais à me faire à cette ville. Même avant d'avoir appris l'existence des hybrides et leur droit d'asile en ces lieux .. la capitale et moi, on ne s'est jamais très bien entendu. "

Un sourire plus franc orna ses lèvres.

" En fait ... je ne me sens véritablement chez moi que sur l'eau. "

Sujet: Re: Un nouveau pied en terrain connu [pv Ian] Dim 28 Mar 2010 - 19:45

D’un geste lent, la jeune vampire fit glisser le manteau de Ian sur le lit, car elle l’avait jusque là gardé sur elle, et commençait à avoir chaud. Toute ses mesures de méfiance qu’elle avait prise jusque là, lui semblaient idiotes à présent, qu’ils étaient là, l’un à côté de l’autre, à enterrer la hache de guerre, pour mieux faire repousser les fleurs de la confiance.
De même que Ian, elle se surprenait elle-même à aborder le sujet de sa différence si facilement. Comme si devant lui, tout était plus évident à exprimer, plus fluide, plus normal.
Elle ne fut pas vexée, d’apprendre qu’il ne lui donnait absolument pas son véritable âge, mais à peine une petite vingtaine. Elle savait qu’elle ne le faisait pas. Aussi bien physiquement que mentalement. Elle n’avait pas la maturité d’une trentenaire. Elle n’avait pas tellement grandit dans sa tête… Pourquoi ? Par refus, parce qu’il était difficile de se prendre pour une adulte dans un corps d’adolescente, ou parce que la maturité vient plus facilement avec les années que l’on perdait contre mort, qu’avec celle que l’on gagne sur sa naissance ?Elle n’en savait rien. Il y avait encore des zones d’ombres sur elle-même qui lui restait à éclaircir.

« Pourtant, tu restes toujours ma cadette, de trois ans. »

Elle l’avait vu pencher la tête sur le côté, avec un sourire en coin en disant ça, signe d’un certain soulagement. Un sourire illumina le visage de Nelïya, et elle manqua presque de partir en éclat de rire. Ainsi donc, il avait eut peur de perdre ses « privilèges d’ainés » sur elle. Il est vrai qu’il devait être frustrant de voir un corps si jeune, mais plus vieux que soi !
Si l’idée qu’il puise être perturbé par le fait qu’elle puise être plus vieille que lui ne l’avait pas effleuré, s’était aussi parce que elle ne se sentait pas vieille. Elle avait encore dans sa tête l’intime impression de n’être qu’une ado. Elle ne pouvait pas considerer Ian comme autre que son ainé, un adulte, contre elle une ado.

-En effet ! De nous deux le vieux crouton ça restera toujours toi …

Ajouta-t-elle, pour répliquer, sans grande méchanceté. Il était étrange qu’il y ait entre eux cet écart de génération, alors que la réalité ne leur donnait que 3 ans d’écarts. Mais Nelïya était restée figée, là ou lui avait évolué.
Elle se redressa alors, resentant le besoin de se mettre debout.

« Tu as toujours vécu à Paris ? Ou bien viens-tu de province ? Personnellement... je crois que j'arriverai jamais à me faire à cette ville. Même avant d'avoir appris l'existence des hybrides et leur droit d'asile en ces lieux .. la capitale et moi, on ne s'est jamais très bien entendu. »

Elle s’adossa à l’armoire qui constituait le seul rangement de la pièce. Elle eut un mouvement négatif de la tête pour repondre à la question.

-Non… En fait je suis née a Brighton . On a déménagé en France quand j’avais 14 ans. Dans le nord, dans le village de St-Amand. Après, j’ai pas mal bougé … Puis je suis arrivée à Paris. Cette année.

Expliqua-t-elle. Lui ne se faisait pas à la capitale. Elle ne trouvait pas cela vraiment étonnant. Pour un marin, il était plutôt terre à terre, et ce n’était pas une ville pour ce genre de mentalité. Quand à elle, s’était un peu différent… Son cœur était toujours en grande bretagne, bien qu’elle eut perdu la totalité de son accent étranger, et qu’elle avait même la nationalité Française. Pourtant, il lui semblait que son pays d’origine de serait plus jamais le même, et que son chemin ne pouvait que se faire en passant par la capitale Française.

-Quand au fait que je m’y fasse bien …Je ne sais pas… De loin c’est la ville où il m’est arrivé le plus de mésaventure, c’est là ou j’ai vécu le plus de mauvaise expérience … Mais … C’est le seul endroit où j’ai ressentit des choses.

Ajouta-t-elle un peu évasive.

-C’est pour ça que je suis revenue. Y’a quelque chose ici, qui m’attire… Pas froncement par ce que je m’y sent bien, mais plutôt parce que j’ai l’impression que c’est le seul endroit où j’ai quelque chose à faire.

" En fait ... je ne me sens véritablement chez moi que sur l'eau. "

Le sourire de Ian, lorsque il évoqua, la belle bleu qu’était la mer se communiqua à Nelïya. Elle lui demanda alors, curieuse :

-C’est comment la mer quand on n’a pas le mal de mer ?

Il était sans doute le seul à pouvoir lui expliquer avec les mots justes ce qu’elle avait toujours loupé. Elle aurait aussi voulut savoir d’où il venait, ce qui le retenait encore ici malgrè ses problèmes d’adaptation.

Il n'était pas difficile de constater que la tension qui s'était établie tout d'abord entre eux s'envolait progressivement. Neliya aussi se relâchait : le geste le plus flagrant fut l'abandon du manteau de Ian, qu'elle lui avait "confisqué" par mesure de prudence. Tous deux se mettaient à l'aise, se retrouvaient comme deux vieux amis après une séparation trop longue. Ils reprenaient leurs marques, les vieilles habitudes. Cette idée laissait un goût empreint de douceur sur son palais.
Mais comme elle paraissait jeune ! Comme le temps n'avait pas effleuré une seule des pores de sa peau ! C'était peut-être pour cette raison également qu'elle le fascinait, quelque part. Tout en elle marquait son originalité, en-dehors de son statut vampirique, qu'il mettrait sans doute encore beaucoup de temps à accepter complètement. Mais physiquement, elle était déjà à part. Sa couleur de cheveux, qui l'avait d'abord rabroué et poussé à des considérations venues tout droit du cliché, embellissait en réalité son visage. Il paraissait plus fin, plus beau... plus jeune. Ses yeux, également, avaient quelque chose d'attirant mais de délicat tout à la fois. Il se surprenait à la considérer autrement, désormais.

De plus, elle était nettement plus avenante dès qu'elle se mettait à sourire. En effet, entre eux, les relations entretenues auparavant n'avaient pas vraiment prêté à l'occasion de se libérer, de montrer la facette joyeuse et humaine de leur personnalité à chacun. Un souffle d'air frais venait détoxyquer l'atmosphère. Il lui semblait qu'un rayon de soleil aurait pu illuminer Paris si la ville n'était pas déjà plongée dans l'obscurité.

-En effet ! De nous deux le vieux crouton ça restera toujours toi …

Un bref rire sortit de sa gorge, le premier depuis... depuis... sept mois ? Huit ? Plus ...? Quoi qu'il en soit, il en fut le premier surpris... presque choqué, même. Car pourquoi sourire ? Pourquoi rire, à présent ? Dans quel but ? Peut-être que cette petite demoiselle avait débarqué dans son existence pour le secouer, le remettre debout ? Lui montrer que son amour de la vie était toujours là : discret certes, mais toujours là. Il est certains êtres dont la foi en leur existence les sauvera forcément des méandres de la dépression et de la noirceur.
Paisible à présent, l'homme observa sa vis-à-vis se mettre debout. Lui préféra rester assis sur le matelas, rejetant même ses bras en arrière pour y prendre appui, dans une pose qu'il aimait prendre en s'accoudant à son bastinguage ou au bureau présent derrière la salle du pilote à bord de son navire. Une pose qui surprenait, lorsque l'on connaissait seulement la surface de sa personnalité. Une pose qui faisait sourire lorsque l'on était familier du capitaine, encore jeune dans son âme, et dédié entiérement à l'univers maritime.

-Non… En fait je suis née a Brighton . On a déménagé en France quand j’avais 14 ans. Dans le nord, dans le village de St-Amand. Après, j’ai pas mal bougé … Puis je suis arrivée à Paris. Cette année.

Il pencha la tête sur le côté, attentif. Une anglaise ? Un sourire en coin fleurit sur ses lèvres.

" Une rosbif ... "

Il avait murmuré ces mots, gentiment moqueur et la regardait de façon à bien lui faire comprendre qu'il n'y avait aucune méchanceté sous ses paroles. Simplement, dans la tradition familiale, il n'avait jamais été de bon ton d'apprécier les anglais. En tout cas, elle revenait de loin. Une fois de plus, il s'étonna de la remarquable capacité de Neliya à dissimuler ses origines et sa vraie nature : aucune trace d'accent ne l'avait trahie. Il l'avait pris pour une parisienne de souche, de province à la limite, mais française dans tous les cas.

-Quand au fait que je m’y fasse bien …Je ne sais pas… De loin c’est la ville où il m’est arrivé le plus de mésaventure, c’est là ou j’ai vécu le plus de mauvaise expérience … Mais … C’est le seul endroit où j’ai ressentit des choses.

Ressenti des choses ? Son passé était-il si douloureux ou ennuyeux ? Dans tous les cas, Paris pour lui lui paraissait la ville la plus insipide qu'il lui eut jamais été donné de voir.

-C’est pour ça que je suis revenue. Y’a quelque chose ici, qui m’attire… Pas froncement par ce que je m’y sent bien, mais plutôt parce que j’ai l’impression que c’est le seul endroit où j’ai quelque chose à faire.

Et le seul endroit où elle devait se sentir en quasi-sécurité, grâce à la loi de droit d'asile. Mais cette question relevait de ses seules appréciations : il ne pourrait jamais comprendre ce qu'elle ressentait. Et il n'était pas sûr de le désirer... Mais elle n'insista pas davantage sur le sujet et il n'osa pas relancer le sujet. Ils n'étaient pas encore assez intimes pour que Ian se sente totalement en confiance et tolérant à ce propos.

-C’est comment la mer quand on n’a pas le mal de mer ?

La question le désarçonna. Il plongea son regard dans le sien, et discerna de la sincérité dans cette demande. Tournant légérement son visage, ses iris bleutés étaient dans le vague, et il lui semblait qu'il entendait le bruit des vagues, la rumeur des hommes, ou les protestations des machines. Sa voix devint plus rauque, plus basse.

" La mer... c'est la plus belle des femmes. La plus capricieuse aussi. Il n'y a pas de règles à respecter avec elle. On n'impose jamais sa loi à l'étendue bleue. Douce, tendre, malléable ou rebelle, c'est nous qui nous habituons à elle. Le seul précepte à observer : on ne joue jamais avec la mer. Si tu la respectes, elle te mène là où tu le désires. Elle te porte, te berce ou te protège... il n'y a pas de mots pour la décrire... "

Les sons s'étoufférent dans sa gorge. Trop ému, l'estomac serré, il baissa les yeux et poussa un soupir.

Il était étrange que Nelïya s’intéresse si honnêtement à la mer. Car pour elle, la grande bleue, s’était quoi ? A part une énorme flaque qui lui refilait des nausées si puissantes qu’elle avait un arrière goût de bile pendant des semaines… Presque une honte pour une « rosbif »[d’ailleurs elle s’était contenté de relever la taquinerie d’un simple regard faussement dédaigneux , comme pour dire « les chiens aboient, la caravane passe »] , la grande Bretagne était quand même une île, qui avait fait ses preuves en matière de force marine ! Mais peut être que s’était ça l’origine du mal ; car la première fois que la vampire avait posé véritablement son pied sur un bâtiment marin, s’était justement pour quitter sa patrie natale. Autant dire qu’elle n’avait pas du tout été emballée par le voyage, et l’avait donc très mal vécu. Et maintenant elle n’était plus foutue de poser un pied sur un pédalo, sans se débarrasser des 3 derniers repas digérés… Enfin cela n’avait peut être pas le moindre rapport … Peut être qu’elle n’était tout simplement pas faite pour ça…

Peut être que cette « femme », qu’avait décrit Ian, n’aimait pas la concurrence, peut être qu’elle était une jument dont seule les hommes pouvaient se venter, de savoir comprendre la langue et le caractère, peut être que Nelïya aimait trop maitriser les choses, et que la mer était plus bonne qu’elle à ce jeux là. Le caprice, l’indépendance, et le sauvage, voilà peut être ce que Nel, avait de trop en communs avec cette femme là, pour qu’une cohabitation pacifique soit envisageable ...

Au fond elle avait surement posé la question pour mieux connaître Ian, plus que pour comprendre ce qu’était vraiment la mer lorsque cela ne nous rendait pas malade. Car comme Ian l’avait dit, il n’y avait pas de mot pour la décrire vraiment. S’était une expérience à vivre.
Mais à travers cette description, elle pouvait sentir une chose ; Ian était un homme de passion. Chose qui n’était pas la première impression qu’il laissait entrevoir… Mais la preuve était qu’il était capable de se laisser aller par autre chose que la violence, comme elle aurait pu le croire.
Il était impressionnant pour cela. Il n’y aurait surement rien pour lequel Nelïya aurait pu tenir un tel discours. Pas qu’elle n’aimait rien, mais si elle montrait de l’acharnement pour quelque chose s’était dans un but purement orgueilleux ; obtenir un résultat. Rien de plus. Ne faire quelque chose juste pour le plaisir de le faire s’était pas l’optique dans lequel elle avait été élevée. L’important pour elle s’était de se faire remarquer.
Peut être que Ian lui ouvrirait les yeux un peu plus à se propos, peut être lui montrerait-il qu’il fallait parfois laisser les rênes longues …

Le marin semblait être ailleurs pendant un moment. Dans ses souvenirs de mer surement. Elle restait un peu ébahit de voir la façon dont il avait pu changer rien qu’en abordant le sujet. Il y avait eut une telle émotion dans sa voix, qu’elle en était troublée, touchée.
Un silence religieux passa, déchiré bientôt par Nelïya qui visiblement avait beaucoup de mal avec l’immobilité, et qui s’était mit à ouvrir son sac pour ranger ses affaires.

-J’ai jamais ressentie le moindre truc sur un bateau moi … A part envie de vomir … Avoua-t-elle timidement, comme si il avait là quelque chose d’injuste. Et si c’est vrai qu’il n’y a pas de mot pour la décrire, alors je ne suis pas prête de savoir ce que ça fait …

De gestes rapides qui étaient la preuve qu’elle avait l’habitude de faire et défaire des sacs, elle rangeait ses vêtements dans l’armoire.

-Mais y’a un truc que je ne comprends pas … Continua-t-elle après un court silence. Si Paris te déplait autant, et que le seul endroit ou tu te sentes vraiment bien c’est là mer … Pourquoi restes-tu ici ?

En disant cela, elle repensa à la première chose qu’il lui avait dite « ce qui m’a amené ici, c’est la vengeance » une perle de sueur glacée lui coula dans le dos, elle avait peur d’avoir une idée de la réponse qu’il allait lui donner. Elle se retourna et ajouta ;

-En si c’est trop personnelle tu n’es pas obligé de répondre…

Elle esquissa un sourire.

-Je suis parfois un peu trop curieuse, et indiscrète, mais rien ne t’oblige à me répondre …

Lui assura-t-elle.

Ian ne s'était même pas rendu compte de l'état dans lequel il les avait tous les deux plongés. Elle dans une profonde réflexion et lui dans un silence quasi-commémoratif. L'océan lui manquait, ses hommes lui manquaient et il abhorrait de jour en jour la capitale. Une envie de fermer les yeux et de se laisser emporter par des sons et des voix imaginaires le saisissait. Une envie de tout envoyer en l'air et de repartir loin ... Accoster à Rangoun, risquer sa vie aux abords du Cap de Bonne Espérance, ou encore repartir de l'archipel Juan Fernandez ... retrouver son élément, redevenir le seul maître après Dieu ...
Un bruit le fit revenir "sur terre". L'expression était on ne peut plus adéquate à la situation, par ailleurs. Curieux, il regarda sans mot dire Neliya défaire son sac et en sortir ses affaires, sans doute pour se réinstaller confortablement.

-J’ai jamais ressentie le moindre truc sur un bateau moi … A part envie de vomir … Et si c’est vrai qu’il n’y a pas de mot pour la décrire, alors je ne suis pas prête de savoir ce que ça fait …

A ces mots, il rit sans faire de bruit et brièvement. La réflexion de la vampire, par son accent enfantin, était amusant et touchant. De plus, il oubliait souvent en effet que certaines personnes n'étaient pas faites pour la mer, tout comme lui n'était pas fait pour la terre.

-Mais y’a un truc que je ne comprends pas … Si Paris te déplait autant, et que le seul endroit ou tu te sentes vraiment bien c’est là mer … Pourquoi restes-tu ici ?

De nouveau, son dos se raidit. Son teint pâlit et sa respiration s'accélèra, devenant par la même irrégulière.

-En si c’est trop personnelle tu n’es pas obligé de répondre… Je suis parfois un peu trop curieuse, et indiscrète, mais rien ne t’oblige à me répondre …

Il ne l'entendait plus qu'à moitié. Se levant, il gagna la fenêtre qu'il ouvrit, avant de retourner chercher dans les poches de son impair briquet et cigarettes. Se précipitant vers l'air frais, il en alluma une dont il s'empressa par la suite de tirer une profonde bouffée. Sa conscience le torturait, pendant que son âme appelait à l'aide. Pourquoi restait-il ? Le visage de Bridgess vint éclairer ses pensées, pendant que tout son corps souffrait de l'enfermement et de l'abandon. La blondeur de ses cheveux ajoutée à la lumière de ses yeux était comme un beaume apaisant étalé sur son coeur meurtri. Il sourit sans joie, se rappelant un épisode où il était rentré chez lui, le bras en sang après un accident totalement stupide survenu un jour de grand vent. Rabattement précipité des voiles, corde détachée fouettant l'air ... la chair mordue à vif. Il l'entendait rire pendant qu'elle le soignait, le traitant affectueusement de grand bêta. C'était cette femme extraordinaire qu'il était venue venger ici. C'était ce gamin qui avait son visage mais les iris de sa mère dont il était venu racheter l'honneur. En vain ?

" Je suis venu soulager ma conscience ... Je suis venu me venger de tes semblables. Mais quelque chose ne s'est pas déroulé comme je l'avais prévu ... "

Las, les traits tirés, Ian pivota et fit volte face à la jeune femme.

" J'en ai rencontré une ... Je t'ai rencontré toi... "

Comment pourrait-il désormais assassiner consciencieusement un suceur de sang ? Rejoindre la communauté des chasseurs serait contre ses principes moraux et personnels, surtout sur le plan religieux ... mais rien qu'à l'idée de savoir cette meute affamée grouiller dans les rues de Paris ... Voilà le dilemment impossible qui était le sien. S'attacher à son ennemie ... voilà la folie qu'il avait commise.

" L'autre jour, j'ai pensé à te tuer. Mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas tuer une gosse de dix-huit ans, tu comprends ? "

Aspirant une autre bouffée, il la rejeta les yeux tournés vers le dehors.

" Cette ville, c'est mon enfer... je respire le même air que les tiens. Le même air que les fous qui ont brisé ma vie. "

Le dégoût et l'amertume se lisaient clairement dans sa voix. La douleur aussi, mais une douleur contenue, comme avec pudeur. Tournant les talons, il récupéra ses affaires sans gestes brusques.

" Je crois qu'il vaudrait mieux que je m'en aille ... De toute façon tu sais où me trouver, maintenant ... "

S’était quoi déjà, le dicton … ? A oui tourner 7 fois sa langue dans sa bouche, avant de dire une connerie… S’était bien de s’en rappeler, mais cela aurait était mieux de s’en rappeler au bon moment ; hein Nel …

Une nouvelle fois sa curiosité l’avait poussé trop loin, et elle venait de « perdre » Ian l’espace d’un instant, elle le voyait se raidit, pâlir, au rythme d’une respiration devenue irrégulière.
Elle avait brisé l’instant de calme et de paix qui avait régné une minute plutôt, pour mettre les pieds dans le plat et de nouveau plonger l’homme dans son passé.

Elle se détestait… A Ce moment précis, elle se détestait.

Les ressorts du lit grincèrent, alors qu’Ian, sans répondre, se levait, pour aller ouvrir la fenêtre, puis, il chercha son paquet de clope, et son briquet, allumant d’un geste légèrement tremblant, mais précis, la cigarette. Il sembla à peine la première inhalation, avoir calmé un peu sa raideur, sans pour autant que cela apaise sa douleur.
Il sembla songeur un instant, et elle préférait se taire, s’incendiant mentalement, de son indélicatesse, et de sa connerie.

La voix du marin brisa le silence, dure mais à la fois lasse.

" Je suis venu soulager ma conscience ... Je suis venu me venger de tes semblables. Mais quelque chose ne s'est pas déroulé comme je l'avais prévu ... "

Il fit volte face, et elle se heurta à ses yeux bleus troublant, par la beauté que leur donnait l’émotion qu’il essayait d’intériorisé.
Braqués sur elle comme deux projecteurs… Elle rentra alors en scène sans l’avoir voulut ;

" J'en ai rencontré une ... Je t'ai rencontré toi... "

Elle remercia ses jambes de tenir le coup, alors qu’elle réalisa ce que ses paroles voulaient dire. Il précisa sa pensée ;

" L'autre jour, j'ai pensé à te tuer. Mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas tuer une gosse de dix-huit ans, tu comprends ? "

Etrangement l’idée d’avoir sauvé les « siens », d’un massacre projeté par Ian ne lui fournissait pas le moindre soulagement.
Enfin si, disons qu’elle était soulagée de savoir qu’Ian ne s’était abaissé à tans de barbarie, mais quand au fait que grâce à cela des vampires avaient épargné, elle s’en fichait assez. Elle commençait déjà à s’assumer en tant que tel, et s’était un bon début, mais les autres pour le moment, moins elle les côtoyait mieux elle se portait.

" Cette ville, c'est mon enfer... je respire le même air que les tiens. Le même air que les fous qui ont brisé ma vie.

Il y avait dans cette phrase, du dégoût, et un goût amère… Nelïya avait baissé les yeux. Elle pouvait sentir qu’il y avait comme un regret, intense ; celui ne pas avoir tenu la promesse qu’il s’était fait vis-à-vis de sa famille disparut, celle qui projetait de tuer les vampires. Se sentit-il faible d’avoir faillit à sa tâche ? Et si on lui donnait la chance de tout refaire, laisserait-il les choses se dérouler comme elle se l’était déroulé ? Ou changerait-il les choses pour ne pas la rencontrer, et ainsi suivre le chemin qu’il était venu suivre en venant à la capital ?
La pièce s’agita alors brusquement, alors que Ian reprenait ses affaires de façon assez brusque. Le pistolet racla contre le bois de la table de nuit dans un bruit presque agressif alors qu’il le récupérait pour le remettre à sa place originelle.

" Je crois qu'il vaudrait mieux que je m'en aille ... De toute façon tu sais où me trouver, maintenant ... "

La jeune femme sentit son corps s’ébranler légèrement, alors qu’elle avait reprit un possession adossé à l’armoire de nouveau fermée.
Elle déglutit, elle n’avait aucune envie que cela se finisse comme ça. Des tas de chose lui vrillaient la tête, des choses qu’elle voulait lui dire, pour lui ôter cette amertume, pour le rassurer, pour le consoler. Mais comment ouvrir la bouche sans risquer de s’enfoncer encore plus.
Sans lever les yeux vers lui elle hocha la tête, préférant cette fois, s’abstenir de parole, pour y réfléchir avant tout.

-D’ac.. D’accord. Articula-t-elle, quand même heureuse que cette fois il lui ouvre sa porte, pour une prochaine fois.

-Je … non rien … laisses tomber …

Voulut-elle ajouter.

Le destin se foutait de sa gueule ... la vie-même se foutait de sa gueule. Devenir un meurtrier n'avait jamais figuré parmi son objectif principal avant l'accident qui avait ruiné ses espoirs. Mais là, maintenant qu'il avait réalisé sa faiblesse quant à lever la main sur Nelïya, il ne parvenait plus à se comprendre, et commençait à se dégoûter lui-même. Pour sûr, il mettrait du temps avant de pouvoir à nouveau se regarder en face dans un miroir. Une autre partie de sa conscience lui chuchotait bien pourtant qu'il n'avait qu'à jeter son dévolu sur une autre créature de l'ombre plutôt qu'elle. Une seule lui aurait suffi... suffi à calmer ses remords d'avoir abandonné sa famille. Il n'avait pas été là pour elle. Il les avait abandonné, au profit d'une totale liberté temporaire. Mais comment aurait-il pu se douter que ce jour où ils avaient embarqué à Bordeaux comme chaque fois était le dernier qui lui permettrait de contempler le doux visage de sa compagne ?
Et à chaque fois qu'il tentait d'imaginer la scène précédant le carnage, il débouchait sur un échec. Comment s'était comportée sa femme ? A quel point son fils avait eu peur ? Les avaient-ils pris dans leur sommeil ? Leur mort avait-elle été douloureuse ? Autant de questions qui avaient manqué de le rendre à moitié fou lors des obsèques d'une émotion intense auxquelles les deux familles et les proches avaient assisté en manifestant une peine non feinte. C'étaient deux anges qui avaient regagné le vaste espace du ciel. Et souvent, il se prenait à comparer les deux étendues bleues de la mer et de ce dernier. Par temps clair, leurs frontières pouvaient devenir à un point invisible que c'était comme si il les rejoignait l'espace de quelques heures. Quand le ciel pleurait, la mer devenait grise avec lui. Deux univers opposés, mais en parfaite harmonie ...

Laissant son manteau pendre sur son bras, son regard vide observait mécaniquement si il n'avait rien laissé tomber ou glisser sur le matelas avant de repartir. Il en oubliait presque de la regarder, elle. Comme si le simple fait de la regarder était un couteau enfoncé dans la plaie béante de son coeur. Comme un murmure sournois qui lui rappelait qu'il n'avait pas su saisir les occasions qui s'étaient offertes à lui. Couard ... Lâche ... Sensible ... Mais elle était trop jeune, et c'était une femme... Deux excuses qui s'étaient montrées imparables face à cette envie de tuer née de sa souffrance profondèment enfouie, mais toujours parfaitement vivace.

-D’ac.. D’accord. Je … non rien … laisses tomber …

Enfin, il se tourna vers elle. Une fois de plus, il la décrivit en silence, de la tête aux pieds. Sa chevelure, sa silhouette, son visage fin, jusqu'à ses mains et le dessin de ses jambes. C'était une belle plante, et loin d'être idiote. Elle ne méritait pas une mort aussi bestiale. Il tenta de lui faire un sourire ; pas très réussi, certes, mais l'intention était là.

" Bon... ben ... à plus tard, alors... "

Posant sa main sur la poignée, il lui donna un dernier petit coup de tête pour marquer son adieu, se glissant avec la souplesse d'un chat hors de la chambre, et refermant le battant derrière lui sans violence. Saisi d'un vertige, il dut attendre quelques secondes, le temps de se ressaisir pour grimper les escaliers aussi rapidement que possible, avalant les degrés prestement.
Gagnant le seuil de sa chambre, il fouilla un moment à la recherche des clefs avant de pénétrer dans son antre. Enfin isolé du monde extérieur, il jeta sa veste sur une chaise et s'approcha de l'espèce de petit bureau présent dans un coin de la pièce.
Il avait quelques petites choses à régler du côté de Bordeaux ...

Ian était partit, et elle se sentait vide. Elle le revoyait se glisser par la porte, et maintenant, la pièce lui semblait affreusement trop vide. Pourtant elle n’était pas celle que la solitude dérangeait. Elles deux avaient été longtemps de très bonne amies. Mais s’était différent. Pendant six mois elle avait connue la compagnie agréable d’une amie, s’ouvrant un peu plus, elle avait découvert encore aujourd’hui que l’on pouvait avoir quelque chose à partager avec les autres, même si avec Ian, leur point commun se réduisait à une mauvaise expérience avec les vampires...

Lasse, elle rattrapa son sac qu’elle n’avait finit de vider. Elle remarqua alors qu’il y avait un paquet. Elle fronça les sourcils, et le sortit. Soigneusement enroulé dans du papier craft, un mot (écrit en anglais)y était attaché « Pour que les pavés de cette ville s’usent plus vite que tes pieds » signé ;Vicky.
Emue, Nelîya ouvrit le paquet, et y découvrit une superbe paires tennis verte fluo, taillée pour la course. Depuis qu’elle s’était mit à s’entrainer à courir avec sa vitesse accrue, elle avait déjà bousillé deux paires, bas de gamme, donc normalement peu résistante certes, mais elle ne roulait pas sur l’or !
Celles-ci semblaient d’une qualité bien supérieure… Même très supérieur !

*Ho … Vicky …Tu es folle …*

Elle sentit sa gorge tenue par l’émotion, le visage de son amie se dessinait dans sa tête. Elle lui manquait déjà …
S’adossant contre le lit, elle serra le cadeau contre elle, luttant contre la soudaine envie de repartir pour Berlin. Mais elle savait qu’elle ne regrettait pas d’être partie, et d’être revenue ici.
Elle inspira profondément pour chasser la nostalgie, finissant par se relever, lentement, elle alla ranger son précieux cadeau.

Le silence de la pièce devenait insupportable, et elle alluma la musique. Se jetant sur son lit les bras replié derière la tête tout en fermant les yeux, elle se laissa aller dans ses pensées, rythmées par la musique de fond. Elle se sentait usée, usée par la fatigue de son voyage, et par le fait qu’elle n’avait pas mangé, mais ça ce n’était pas très important, par soucie d’économie, elle sautait souvent les repas, si bien que elle n’avait presque plus faim le soir venu.
Elle se détendait, et son esprit retourna à la discutions qu’elle avait eut avec Ian.

" Cette ville, c'est mon enfer... je respire le même air que les tiens. Le même air que les fous qui ont brisé ma vie. "

Si elle se résumait l’histoire, il était venu à Paris avec la ferme intention de descendre tous les vampires mais il l’avait rencontré. Et indéniablement, il avait été incapable de la tuer, se plongeant dans l’enfer d’un esprit tiraillé entre son humanité, et sa douleur. Il avait faillit devant un vampire, et cela avait déjà mit en péril sa belle vengeance. Pourtant il n’avait pas quitté Paris … Avait-il quand même décidé de rester pour parvenir à ses fins quand même ? Avait tué des vampires après son départ… Avant même leur rencontre peut être …
Elle respira un grand coup, décidant de ne jamais se reposer la question, et de ne jamais lui poser la question à elle.
Ian était l’homme qui l’avait sauvé, et elle tenait à garder cette idée de lui en tête, tans pis si elle devait se mentir.
Il n’avait pas donné plus de précision sur le pourquoi de leur mort, cela avait-il été, une attaque au hasard, ou un acte prémédité ?
Elle se doutait que si il avait juré d’anéantir tout les vampires, c’est qu’il ignorait l’identité du ou des assassins.
Comment faire son deuil avec autant de question autour de cet événement... Elle sentit une nouvelle fois un élan d’affection pour cet homme qui n’avait rien demandé, mais à qui on avait quand même tout prit.

Elle ouvrit les yeux se mordit la lèvre… Se redressant brusquement. Elle avait songé à quelque chose.
Se levant précipitamment, elle en oublia d’éteindre la musique et quitta sa chambre, pour prendre la direction de celle de Ian, la 936 d’après son souvenir.
Elle frappa à la porte, doucement. Il ne mit pas beaucoup de temps pour lui ouvrir. Un parfum oublié frappa les narine de nelïya, qui raviva le mauvais souvenir.
Il lui faisait face, et instinctivement son corps eut un mouvement de recule alors qu’elle ne s’en rendait même pas compte car elle ne ressentait pas de peur.

-C’est encore moi

Information inutile je vous l’avoue, il voyait bien que s’était-elle. Mais il fallait bien commencer par dire quelque chose !

-Moi aussi j’ai un truc à te dire .Ajouta-t-elle avec douceur, l’ombre d’un sourire sur le visage.

-Si je te paye un truc à boire au bar de l’hôtel, tu voudrais bien écouter ce que j’ai à dire …

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