Partie I :
La raison du pourquoi et le pourquoi du comment.
Tous contes de fée commencent par « il était une fois » pourtant mon récit débute par « un beau et chaud jour d’automne », cela signifie-t-il que cette histoire ne finira pas par « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » ainsi que remplit de magies, de bonnes fées et de princes charmants ?
Mon histoire commença donc par un beau et chaud jour d’automne, peut être est ce la raison pour laquelle j’aime tant cette saison aux couleurs vermeilles. Enfin, passons. Un nouveau né venait d’aspirer sa première goulée d’air et aussitôt expulsa tout ce qu’il venait d’avaler dans un hurlement comme si déjà, il en voulait à ses parents de le jeter dans la fosse au loup.
Ce fut une naissance difficile qui demanda toute la dextérité et les compétences de la sage-femme convoquée en urgence dans le grand manoir familial. La femme réussi à sauver l’enfant et sa mère mais malheureusement celle-ci devint à tout jamais stérile. Cela n’empêcha pas le jeune couple de regarder leur progéniture avec espoir et bonheur. Oui, ils voyaient en ce petit poupon brayant dans leurs bras un avenir prodigieux à la hauteur de la grande famille dont il était issu. Ils feraient tout pour cela. Elle deviendrait la digne fille d’une grande et prospère lignée.
Voilà, c’est ainsi que, à peine arriver dans ce triste monde, ma vie venait d’être toute tracée sans qu’aucun dérapage ne soit accepté ou acceptable. On ne me laisserait pas la liberté de choisir quel chemin emprunter. Je devais suivre la route qu’on avait choisit pour moi sans me soucier des mes propres souhaits mais de tout façon, pour le moment, je n’étais qu’un nourrisson pleurant sur le sort qu’on lui réservait. Un nourrisson qu’on commençait déjà à façonner.
Je fus une enfant précoce – à moins qu’on m’y força – à la plus grande joie de mes géniteurs qui ne tarissaient pas d’éloges à mon égard, criant à qui veut entendre que leur fille est une surdouée après tout, à peine âgé de six ans, je savais lire et écrire, je récitais mes leçons sur le bout des doigts, je savais jouer du piano, coudre et j’en passe. Mais s’était comme une pièce de monnaie, il y avait deux faces : l’une pouvait être scintillante et paraître parfaite alors que l’autre était tout le contraire. Et c’était mon cas, mes parents étaient des personnes intransigeantes qui, comme pour dresser un animal sauvage, usaient du principe du bâton et de la récompense. Ils étaient aussi orgueilleux l’un que l’autre et n’acceptaient aucun faux pas de la part de la chair de leur chair qui devait être à leur image, autrement dit, parfaite. Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est qu’à trop vouloir la perfection, il avait fait grandir autre chose en moi, un désir bien plus puissant que la peur du coup ou de l’envi de la récompense. Peut être s’ils avaient été un peu moins exigeant et un peu plus aimant, cela aurait été différent mais voilà, ce n’était pas le cas et je me suis vite aperçue qu’il me manquait quelque chose : la liberté. Oh évidemment, au début, je faisais profil bas, j’écoutais et acceptais les réprimandes mais petit à petit un vent de rébellion était né. J’ai commencé à défier mes parents, à leur tenir tête. Tout était bon pour les mettre dans tous leurs états et je dois bien l’avouer, ça me faisait éprouver un plaisir presque malsain à cela car s’était une preuve que l’enfant été déjà supérieur à ses parents. Eux qui avaient tant pris soin de me diriger à la baguette perdaient peu à peu tout contrôle sur moi. Et je continuais à grandir, prenant un peu plus confiance en moi. Puis un soir, j’ai bravé le plus grands des interdits, je suis sortie de la demeure familiale. S’était la dernière barrière entre moi et la liberté. Ils avaient toujours cherché à me confiner à l’intérieur de cette vieille bâtisse, me privant de contact extérieur afin que je ne me « dissipe » pas. Se fut certainement leur plus grande erreur. Et ce jour transforma ma vie et cella mon destin.
Ce matin là, installée devant la grande fenêtre de ma chambre dans laquelle on m’avait enfermé suite à une énième humiliation, je regardais la pluie tombée. Je devais avoir quelque chose comme douze ans. Douze ans qu’on me tenait enfermer dans cette prison sombre et poussiéreuse à vouloir faire de moi ce que je n’étais pas. La raison de ma punition ? J’avais découpé en petites morceaux ma robe pour le bal tenu en l’honneur de mon anniversaire, j’avais cassé et jeté tous les présents qu’on m’avait offert, ah et aussi, je les avais humiliés publiquement. Mais j’en avais assez de tous ces faux semblants, de toutes ces personnes venues pour s’attirer les bonnes grâces de mes parents en jouant les bons samaritains avec moi. J’en avais plus qu’assez de toutes ces obligations, se tenir droite, sourire, s’incliner. Alors j’avais laissé libre cours à ma colère. J’avais attrapé un des cadeaux, un joli vase en porcelaine, et le jeta violemment au sol où il alla se briser comme si un nouveau maillon de la chaîne qui me tenait prisonnière venait de céder. Mon père était fou de rage même s’il restait maitre de lui-même, seul son regard trahissait sa pensée mais il ne me faisait plus peur à présent :
- Roxane, que te prend-il ?
Au lieu baisser la tête et de m’excuser en disant que je regrettais mon geste, je relevai la tête et je lui sourie avec effronterie en répondant :
- Cela n’est il pas assez évident père ? Dois-je vous expliquer que ce vase n’est rien d’autre qu’un gage servant à s’assurer vos bonnes faveurs ? Ce n’est rien d’autre qu’un présent sans valeur à mes yeux. Il est inutile comme tous ceux là d’ailleurs. Et n’est ce pas vous qui m’avez appris à jeter tout ce qui était inutile ?
La salle était à présent silencieuse, tous les regards outrés et choqués tourner vers elle. Son père était également silencieux mais cela le rendait d’autant plus impressionnant. Il ne pu se contenir plus longtemps et la gifle résonna dans la pièce. Je n’ai pas bronché au contraire, j’en éprouvais une joie sauvage. Les masques tombaient. Les murmures des invités s’élevèrent peu à peu. J’ai alors levé les yeux vers lui et il se recula, surpris certainement que même cela ne me remette pas à ma place, que mes yeux ne soit même pas un tant soit peu humide. Je me suis tournée vers la salle et j’ai clamé :
- Je ne suis pas un mouton, ni un animal qu’on caresse dans le sens du poil. Je ne veux rien de chiens asservis comme vous. Quand à vous, père …
Je me tournai vers lui, l’air grave :
- Sachez que je ne tiens pas à vous ressembler ni même à vous obéir et encore moins devenir ce que vous voulez que je sois. Vous n’êtes qu’une personne orgueilleuse tout comme mère. Vous ne voyez le monde qu’à travers des yeux remplis de cupidité. Non, je ne veux pas vous ressembler, ce ne serait que me rabaisser face à des êtres qui ne valent rien. Tout ce que vous pouvez me direz ne m’atteint plus depuis longtemps, j’ai bien compris que je vous décevais. Je ne suis qu’une humaine. Oui vous avez bien entendu, je suis une humaine et non pas une hybride comme vous autres. Cela aurait pu passer, je l’entends bien mais malheureusement je ne supporte pas vos manières et vos traditions. Je ne suis pas comme vous et je ne compte pas le devenir. Je compte bien vivre ma vie telle que je l’entends. Sur ce, je monte dans ma chambre.
Elle avait anticipé la punition et ainsi, celle-ci n’en passait plus pour une. Son père ne savait plus que faire, la foule s’agitant. Je sourie une dernière fois, m’inclinant avant de tourner talons, avec une sensation de victoire. Je m’étais alors installée dans ma chambre et ma mère était venue fermer la porte comme si ainsi, ils pouvaient tous deux se rassurer en se disant qu’ils avaient encore de l’autorité sur moi. J’observais donc la pluie tombée quand soudain, cette envie était apparue. Sortir. M’échapper. Briser l’interdit, le dernier maillon. J’attrapai ma cape sur mesure, rabattant la capuche et nouant les draps ensemble, en fit une corde. J’ouvris la fenêtre, accrocha le bout de la corde improvisée à mon lit avant de lancer l’autre au dehors et de me glisser vers mon destin. Mon pied toucha alors le sol et s’est ainsi que je découvris le bonheur de sentir la caresse du vent sur mon visage, la fraicheur de la pluie tombant dans mes mains. Je m’élançai alors vers cette liberté qui n’avait jamais cessé de l’appeler pendant toutes ces années.
J’étais plongée dans un monde totalement inconnu dont je ne connaissais pas les dangers. Il y avait des choses que même les livres n’apprennent pas. J’avançais dans une ruelle sombre, insouciante, profitant juste de cette sensation nouvelle quand un homme que je n’avais pas aperçu jusqu’alors, m’accosta :
- Hé ! Toi là bas. Ouais, toi. Tu m’expliques ce que fait une gamine comme toi dans les rues à cette heure.
Et voilà encore un autre type qui cherchait à asseoir son autorité sur moi. Je m’approchai en le défiant du regard sans me douter que les règles de la vie dans la rue était différente de chez moi et que ce n’était pas une simple correction ou une morale que je risquais mais bien plus :
- Je ne vois pas en quoi cela vous concerne de plus, je vous prie d’avoir un langage plus correct à l’égard d’une demoiselle.
L’inconnu eu tôt fait de me plaquer contre un mur, me tenant fermement les bras, un rictus barrant son visage :
- Sale gosse bourgeoise mais au moins, je vais pouvoir réclamer un paquet de pognon à tes parents et je compte bien en profiter un max avant.
Et oui, comme je vous le disais, je ne connaissais rien de la vie dans la rue mais de là à croire que je ne comprenais pas que j’étais en danger, non. Je sourie de la manière la plus innocente qui soit avant de lui balancer ma jambe entre les siennes. Il grogna, se pliant en deux, j’en profitais pour lui donner un coup de genoux dans le nez. Ça lui apprendrait à me traiter de sale gosse. Au moins mes parents avaient été assez intelligents pour m’avoir obligé à aller à quelques cours de self défense. Je me sentais puissante à ce moment là et je regardais un instant cet homme plié devant moi entrain de gémir douloureusement mais cela ne dura pas, une main se plaqua contre ma bouche alors qu’un bras m’attrapa, me soulevant de terre et malgré que je donnais des coups en tout sens, l’étau ne se desserra pas, au contraire. Je commençai à paniquer et manquer d’air, la terre tournait autour de moi alors je compris. Il cherchait à m’étrangler ou du moins, juste assez pour que je m’évanouisse mais cela ne m’avança pas beaucoup de savoir ce qu’il comptait faire. La peur avait fini par me tétaniser et je vis avec frayeur la haine dans le regard de l’homme que j’avais frappé et qui venait de se relever. J’avais déjà vu ce regard chez mon père et d’autres personnes mais je savais que je ne craignais rien mais là, s’était différent, lui ne se retiendrait pas, il ne ferait pas comme si rien ne s’était passé, non, il allait me faire payer coup pour coup cet affront mais quelque part, ça me plaisait, je préférais presque ça à ces faux semblants. Presque car l’explosion de douleur que je ressentis dans le ventre me fit regretter cette pensée. On me relâcha alors et je m’effondrai en gémissant. Un nouveau coup se fit sentir au niveau de mes côtes, me coupant le souffle. Mon agresseur m’attrapa alors par les cheveux, m’obligeant à le regarder, ce que je fis en ravalant ma peur pour ne lui laisser voir que de la colère. Il ricana avant d’annoncer :
- Tu me plais bien. T’as du cran pour une gamine mais croit moi, je vais te faire vite fait ravaler ta fierté.
Il me lécha alors la joue en venant malaxer douloureusement la poitrine. Je poussai instinctivement un cri de détresse, mes yeux s’agrandissant sous le coup de la frayeur. Il n’allait pas me … Cette main continua son vil parcours. Je fermai les yeux, me croyant fini. C’est alors qu’il s’effondra à mes pieds, on me saisit et me tira violemment par le poignet, m’obligeant à courir. Je relevai les yeux pour voir qui était cette personne qui venait certainement de me sauver et je découvris avec surprise un jeune garçon qui devait avoir mon âge :
- Qui …
Il me coupa la parole en se tournant à demi vers moi :
- Pas le temps pour les présentations. Tait toi et cours si tu ne veux pas que je te laisse te débrouiller avec eux. Faut pas traîner dans les parages.
Habituellement, j’aurai fait le contraire mais là, d’une part, je savais que ce garçon disait vrai et que si j’étais un poids, il aurait tôt fait de me laisser dans mon pétrin, d’une autre, je ressentais une telle joie à courir ainsi, ayant échappé à mes agresseurs que je ne cherchais pas à me dérober à ses ordres. Nous courûmes un long moment. Il me trainait toujours derrière lui, refusant de me lâcher. Il tournait de temps à autre puis finalement nous nous arrêtâmes pour reprendre notre souffle enfin surtout moi parce que lui ne semblait pas en avoir besoin. Je finis par lui demander, piquer par la curiosité :
- Comment tu t’appelles ?
Il était entrain de regarder si nos poursuivants avaient perdu nos traces. Ma question le fit tressaillir et il reporta son attention sur moi. Ses yeux me frappèrent alors, d’un vert aussi profond que les forêts mais remplient d’une sombre mélancolie et avec quelque chose de farouche comme un animal sauvage qui me donna aussitôt envie de l’apprivoiser. Il me répondit hargneusement :
- En quoi ça te regarde ?
Je répondis en haussant les épaules avec un air indifférent :
- Bah ça aurait été plus facile pour te remercier et faire les présentations mais bon.
Il revient sur sa décision en détournant les yeux et murmurant :
- J’ai pas de nom.
J’en fus tout d’abord choquée, ne comprenant pas comment on ne pouvait pas avoir de nom :
- Mais tu as bien un nom. On a tous un nom. Tes parents t’en ont certainement donné un.
- J’ai pas de parents enfin j’en ai plus. J’ai certainement du avoir un nom dans le passé mais je l’ai oublié.
Ça me choqua d’autant plus et je fus prise de compassion pour lui alors je posai ma main sur son épaule et lui offris un sourire sincère :
- Et que dirais tu d’Alex ?
Et c’est ainsi que débuta une grande amitié … Enfin, se fut même plus que de l’amitié entre nous deux. Nous étions complémentaires. Les deux faces d’une même pièce. Le Yin et le Yang. Des âmes sœurs. Appeler ça comme vous voulez. J’appris à le connaître. Ses parents avaient été tué par des chasseurs car ils étaient des hybrides et il en était un aussi, pourchassé nuits et jours, obligé de se cacher. S’était un magnifique hybride terrestre prenant la forme d’un jeune cerf. Malgré que je fus bourgeoise et humaine et que lui fut fils de la rue et hybride, nous nous faisions mutuellement confiance. J’avais trouvé en lui tout ce qu’il me manquait. Un frère. Un confident. Un sauveur. Il était juste là quand j’en avais besoin, dans les meilleurs moments comme dans les pires et la réciproque était aussi vraie. C’est ainsi que ma vie continua.
Mes parents n’avaient plus aucun joug sur moi. Ils avaient beau me punir, me rouer de coups ou m’enfermer, rien ne semblant vouloir me faire rentrer dans les rangs, bien au contraire. J’étais habitée par une haine grandissante à leur égard que seul Alex semblait pouvoir faire disparaître. Je m’échappais souvent de chez moi pour le rejoindre. Il m’apprenait à vivre dans la rue et moi, je lui apprenais à lire, à écrire et pleins d’autres choses dans ce style. J’aimais beaucoup vivre dans la rue. Je trouvais ça palpitant, excitant. Et puis j’étais avec lui. De temps en temps, je l’introduisais en secret dans le manoir pour lui offrir une bonne douche, un repas à peu près convenable et nous nous blottissions l’un contre l’autre dans mon lit, le regard plongé l’un dans l’autre avant de sombrer dans un profond sommeil comme si la présence de l’autre nous rassurait. J’aurai voulu que cela dure éternellement. Que rien ne brise ce bonheur. S’était sans compter sur mes parents …
J’allais sur mes 19 ans quand un soir d’été ma mère entra, affolée, dans ma chambre, jetant un tas de robes sur mon lit avant de hurler dans tous les sens contre mes cheveux en bataille, mes vêtements sales et troués, mes ongles noirs :
- IL va arriver. IL veut te voir. Mon dieu, Roxane, regarde ces cheveux et tes ongles ! Tes vêtements ! Tu devrais avoir honte !
Honte ? C’était elle qui me faisait honte. Enfin bon, intriguée par ce « IL », j’opposai aucune résistance. Je me lavai, me laissai couper et limer les ongles, parfumer et maquiller et enfilai la robe qu’on m’avait offert pour cet évènement dont j’ignorais tous. Une fois prête, je descendis les escaliers. Je reconnue sa voix avant même de le voir. Maxime. Le fils du plus proche collaborateur de mon père ainsi que son meilleur ami. Je l'avais toujours détesté malheureusement ce sentiment n'avait jamais été partagé de son côté, à mon plus grand désespoir je dois l'avouer. Il était en ce moment même en pleine discussion avec mon père et je discernai mon nom, m’apprenant que j’étais certainement le centre du sujet mais je n’eu pas le temps d’en apprendre plus que ma mère me bouscula pour que je descende. Je me stoppai alors sans franchir les quelques marches restant. Les deux hommes se tournèrent alors vers moi et c’est avec un grand sourire et les bras grand ouvert que mon « meilleur ami d'enfance » m’accueillie quand à mon père il me jeta un regard noir comme un avertissement que j’ignorai, mon visage fermé les observant :
- Roxane ! Ça faisait tellement longtemps ! Je suis tellement heureux de te revoir ! Tu es magnifique ! Ça me fait plaisir de te voir en pleine forme !
Je ne fis aucun geste pour me précipiter dans ses bras comme il l’attendait et il finit par les laisser retomber le long de son corps. Je ne répondis pas non plus à son sourire et encore moins à son enthousiasme, lâchant seulement :
- Plaisir non partagé. Mère, si c’est pour cela que vous m’avez autant apprêtée, je préfère retourner me coucher. Cela vaudra certainement que vous faire subir une nouvelle déception.
Mon père s’interposa alors :
- Tu ne seras plus une déception pour nous, Roxane. Nous avons trouvé la solution pour réparer toutes les blasphèmes que tu as commis. Maxime a – ce qui est tout à son honneur – décidé de te prendre avec lui et ainsi restaurer l’honneur bafoué de notre famille. Tout est déjà prêt et organisé.
Je savais ce que cela signifiait malgré que se fut masqué par la diplomatie. Je le compris au sourire de Maxime, à la façon dont ma mère semblait soulager et mon père fier d’avoir trouvé une solution à tous les problèmes que je lui causais. Croyait-il vraiment que j’allais accepter ? Ils étaient encore plus stupides que je ne le pensais :
- Je crois que vous oubliez tous un point. Mon avis. Enfin, réflexion faite, je ne pense pas que vous l’ayez oublié malheureusement pour vous, cela ne change rien. De plus, nous sommes au vingt et unième siècle, s’est mal vu – disons les choses franchement entre membres d’une même famille - d'être marié de force avec un homme avec qui on ne partage rien. Voilà peut être le problème de cette famille. Vous êtes trop ancrés dans ses vieilles traditions. Le monde a évolué mais pas votre manière de penser. Quoi qu’il en soit, je refuse mais je vois que je suis devenue un poids trop lourd pour vous et que vous cherchez un moyen de m’éloigner dignement de vous. Très bien, je vous quitterais avant la prochaine lune mais pas pour partir avec LUI. Je rejoindrai l’homme que j’aime que cela vous plaise ou non. Vous n’aurez qu’à dire que vous m’avez reniée, ce ne sera qu’un mensonge de plus à votre liste déjà longue et qui ne cesse de s’agrandir.
Mon père ne répondit étrangement rien. Ma mère pleurait, non pas mon départ mais mon refus quand à Maxime il secoua la tête :
- Malheureusement, Roxane, nous te laissons pas le choix.
- Serait se une menace ?
- Tu sais très bien que j’en serai incapable.
- Ah non, et qu’est ce alors ?
- Un ordre.
- Tu n’as toujours pas compris que je dénigre tous ordres venant de vous.
- Tu ne nous laisses pas le choix, Roxane.
Des hommes de mains firent alors leur apparition. Je grimaçai, alors s’était ainsi, voilà où mes propres parents étaient capables d’aller.
- C’était bien une menace mais il y a bien longtemps que cela ne me fait plus peur.
Je mis alors en pratique ce que j’avais appris en compagnie d’Alex, c'est-à-dire, échapper à mes poursuivants. Ils eurent beau s’y mettre tous, aucun ne réussi à m’attraper et s’est ainsi que je m’enfonçai dans la nuit noire, plus rien ne me retenant dans cette maison et je comptais bien rester toute le reste de ma vie avec le seul être auquel je tenais. C’est alors que je le ressentis. Cette souffrance. Ce désespoir. Cette peur. L’angoisse me gagna et s’est mon instinct qui me guida jusqu’à lui … Je courrai comme si les chiens de l’enfer me poursuivaient, un nœud se formant dans mon estomac mais il était déjà trop tard. Les rues se succédaient puis soudainement, je m’arrêtai. Ma main sur la bouche ne camoufla pas mon cri d’horreur et je fus prise de haut-le-cœur. L’odeur acre du sang me donnait la nausée mais ce fut la vue de ce spectacle qui me fit vomir. Il était là, les balles logées soigneusement aux endroits vitaux alors que sans nul doute, on avait laissé les chiens le déchiquetés. Je le reconnue malgré que son beau visage fut ravagé par les crocs des bêtes enragées. Ils ne lui avaient laissé aucune chance. Un sanglot étouffé s’échappa de mes lèvres. Je m’avançai, chancelante, nageant en plein cauchemar en m’effondrant près de sa dépouille et je me mis à pleurer. Jamais mes larmes n’avaient coulé. Ce fut la première fois. Et je jurai que ce serait la dernière.
J’ai passé ma nuit là puis je me suis finalement remise debout. Un nouveau regard. Un nouveau commencement. De nouvelles résolutions. Les chasseurs paieraient pour leur geste car c’étaient leur œuvre, il y avait leur signature. Et je ne les laisserai plus détruire aucune famille hybride comme il l’avait fait pour Alex. Ils ne lui auront laissé aucun répit jusqu’au bout. Je ne savais pas ce jour là que mes parents étaient mêlés à cela, comment aurais je pu le supposer car depuis le début de cette chasse, ma famille se terre et craint leurs attaques. Mieux valait d’ailleurs pour eux que je ne l’apprenne pas. J’avais pris le premier train pour Paris dont j’avais appris certaines choses intéressantes en écoutant aux portes. Il fallait que je m’éloigne à tous pris de cette vue, de cette ville, de cette vie. Ce que je fis. Les églises sonnaient à tout vent que la vengeance serait sans clémence.
« Ma vie est un livre dont les pages continuent à se remplir à l’encre de mon sang dont la plume est ma pensée et le fil conducteur, mes pensées. Alex, je suis arrivée au dernier chapitre de ta vie mais il me reste encore quelque chose à écrire avant de pouvoir te rejoindre et finirent ce roman. Quand il se finira, je doute que se sera avec la fin de ces histoires que tu aimais tant car n’était ce pas toi qui m’avait promis que nous l’écririons ensemble ? Je te retrouvai, où que tu sois, je te rejoindrais. Attends-moi. »
Roxane de Mylessie.
Partie II :
Ou le début d’un nouveau commencement.
Me voilà donc arriver dans cette grande ville. Paris quand tu nous prends ? Non, je n’ai pas été attiré par sa soi disant beauté, ni par les grandes écoles. Ce qui m’intéresse ? Imaginez-vous envahi par des parasites. Agaçant n’est ce pas ? Vous n’avez qu’une envie : les éliminer. Me tromperais-je ? Evidemment que non. Bien mais si vous n’êtes pas trop stupide, vous vous rendrez compte que les tuer un par un ne sert à rien. Vous me suivez ? Bien. Si vous êtes un peu plus intelligent que la moyenne, vous utiliserez votre cerveau et là … Oui, la solution est claire, lumineuse ! On ne peut détruire un nuisible quand s’introduisant dans son nid. Il faut attaquer de l’intérieur. Comment ça vous êtes perdu ? Bon. Reprenons avec un exemple simple. Les fourmis. Vous en êtes envahis mais vous avez beau les écrasé, elles reviennent encore et toujours, pour les éliminer, une seule solution : trouver le nid et l’éradiquer.
Voilà le raisonnement qui m’a conduite à Paris mais malheureusement, mes plans ne se sont pas passés comme prévu. Enfin, reprenons l’histoire où je l’ai laissée. A peine arriver, j’avais ouvert un nouveau compte en banque et je m’étais mise à la recherche d’un bon emploi ainsi qu’un appartement. Pour le travail, ce ne fut pas bien dur mais ce n’est pas un passage assez important pour que je le couche sur le papier. Quand à l’appartement, j’ai mis du temps avant de trouver ce qui me plaisait mais ça valait le coup d’attendre. J’avais – et je mets toujours – le prix dedans. J’avais trouvé la perle des perles. Un studio avec une grande baie vitrée sur tout Paris. Sinon à part cela, pas grand-chose de luxueux mais je ne suis pas là pour décrire mon appartement. Malheureusement ma bonne étoile décida qu’elle en avait fait assez. Mes plans étaient pourtant simple, trouver un chasseur, le séduire afin qu’il me conduise à son chef et me faire enrôler dans leur rang ainsi je serai tous les noms de toutes ses vermines mais ils sont plus intelligents que je ne le pensais … Pour avoir trouvé des chasseurs, j’en ai trouvé, oui, mais aucun ne m’a révélée où se terrait leur chef. J’ai finalement abandonné, ça ne servait à rien d’insister par contre, j’avais appris pas mal de chose intéressante, bien noté dans un cahier dont moi seule connait la cachette. Oui, je savais qu’un jour ceci me servirait et ce jour est finalement arrivé même si ce n’était pas ce que j’avais imaginé.
Il faisait déjà nuit quand je terminai enfin mon service. Tout semblait calme mais comme on dit, le calme avant la tempête. J’avançais rapidement, les rues ne sont pas sur la nuit tombée. C’est alors que je les ai entendus : les chiens. Oh non, pas les gentils toutous qui gardent les maisons mais des chiens excités par une chasse et une chasse qui ne pouvait qu’être qu’à l’hybride. Il en était hors de question ! Cette fois ci, ce ne serait pas un corps ensanglanté que je trouverai ! Je m’élançai, me laissant guider par les aboiements et les cris de l'hommes. Quand j’arrivai, ils avaient déjà coincé la pauvre femme. Elle était acculée. Elle le savait tout comme moi. Je pris un instant pour me forger un masque et m’élançai dans la ruelle. Belle et sensuelle. Dangereuse et séductrice. Il ne fut pas difficile à faire tomber dans le piège. Qui aurait pu se douter que derrière une telle apparence puis se cacher une femme sachant se servir d’une arme. Il était seul. Il n’étaient plus. Cette nuit là resta marquée à jamais dans mon esprit. La nuit où j’ai fais couler le sang. Ma vengeance n’en était pas pour autant satisfaite, pas encore …
Finalement, je devins très amie – du moins autant que je le pu- avec la jeune femme que j’avais sauvé. Elle m’en apprit un peu plus sur le réseau Hyllis dont elle faisait partie. Et puis un jour, elle me proposa d’en faire partie. S’était ma chance et j’ai donc accepté. Oh, ma rencontre avec mon « patron » fut bien pigmentée mais nous avons su nous entendre, les informations glanées de ci, de là m’ont également bien aidée. Malgré tout, il a osé me confiner à l’intérieur même de son propre hôtel alors que je serai d’autant plus efficace à l’extérieur ! Il n’exploite même pas un tiers de mes compétences ! Oh mais je le ferai vite changer d’avis … Et il se rendra compte que je suis un pion indispensable à son désir … Il suffit de prendre mon mal en patience, et la patience, j’en aurai … Mon heure viendra.
Je m’excuse par avance des fautes que vous allez sans aucun doute trouver dans la seconde partie ainsi que sa longueur >.< Je manque affreusement de temps et je viendrais donc plus tard ajouter ou modifier certains passages.