Le chasseur de chasseurs (Xander)

C'était une après-midi plutôt tristounette, le ciel était dissimulé par de gros nuages gris assez foncés pour pourrir le moral des parisiens, mais assez clairs pour ne pas pleuvoir tout de suite. J'avais laissé ma voiture de l'autre côté de la Seine et avançais sur l'île Saint Louis d'un pas tranquille, comme si je me promenais tout simplement. Seul l'aspect formel de mon costume gris pouvait laisser supposer que j'étais ici pour le travail. Alors que les disparitions d'hybrides augmentaient considérablement, je m'étais dit qu'éliminer les chasseurs un par un ne servait à rien (même si ça me soulageait). Non, ce qu'il fallait c'était éliminer une bonne fois pour toutes leur chef, celui qui les recrutait et leur bourrait la tête avec sa "bonne parole" fasciste. J'étais donc parti pour leur QG. Bien sûr, je n'étais pas là pour faire un bain de sang (du moins pas cette fois-ci), j'étais venu m'entretenir d'homme à homme avec ce Xander. Officiellement, j'étais venu faire un interrogatoire de routine conçernant une des victimes disparues dans ce quartier. Car, comme la plupart des fin limiers de la police, je me passionnais pour la criminologie, l'étude comportementale des tueurs psychopathes. Et avant de me retrouver face à Xander un flingue au poing, je voulais d'abord lui parler pour mieux comprendre comment il fonctionnait, ce qui se cachait dans les replis de son cerveau malade.
J'arrivai enfin au fameux QG, un bâtiment religieux, évidement. La porte était surveillée par un garde titanesque, probablement armé à en juger par les bosses formées par sa veste. Je m'approchai de lui et il me fit signe de m'arrêter. Je sortis alors mon badge et le lui mis sous le nez.

"Police. Je viens vois monsieur Xander, dans le cadre d'une enquête criminelle."

Le policier croisa plusieurs hommes sur les quais, avant d'arriver devant l'église, mais personne ne l'empêcha de passer. Ils l'observèrent avec attention cependant, et dès qu'il fut hors de vue, ils sortirent des talkies-walkies pour prévenir de l'arrivée d'un étranger.
L'église Saint Louis en l'île était la seule église de l'île. Elle avait été construite au dix-septième siècle, et était restaurée régulièrement, si bien qu'elle était en parfait état, d'une blancheur immaculée.
L'homme devant la porte, sérieux comme un pape, observa la plaque d'un regard sévère. Il croisa ses gros bras sur sa poitrine tout en toisant le policier, et lui demanda, avec un fort accent russe dans la voix :

Le père Alexander est-il au courant de votre venue ?


[hrp : photo de l'église : considère juste qu'elle est blanche ^^ [/hrp]

Je rangeai mon badge en faisant un petit sourire mesquin.

"Non, il ne m'attend pas. Mais je dois lui poser quelques questions concernant l'affaire en cours. Vous n'avez pas besoin d'en savoir plus. S'il vous faut un mandat pour me laisser entrer j'en obtiendrais un assez rapidement, alors faites-nous gagner du temps et conduisez-moi à votre chef, maintenant."

Ce ton n'admettait aucun refus. Et de toutes façons, s'il jouait les pénibles, je pourrais l'inculper pour port d'armes illégales.

"Bien. Techniquement je n'ai pas le droit de confier mon arme de service à un inconnu, mais je crois que pour cette fois je peux faire une entorse. Mais si vous avez seulement ôté la sécurité en mon absence je m'en rendrais compte rapidement et vous aurez de mes nouvelles."

Je sortis mon Sig Pro de son holster et le tendis au colosse. Se désarmer dans un tel endroit était une véritable folie du point de vue stratégique, mais je n'avais pas le choix. De toutes façons en cas d'entourloupe, tout le monde savait que j'étais venu ici, et ma disparition entraînerait une enquête approfondie. Bien sûr, une enquête aurait peu de chances de se solder par l'arrestation d'un ou plusieurs chasseurs, la hiérarchie étant pleine de ripoux favorables à ces monstres, mais j'étais leur meilleur élément, et ils ne pourraient pas fermer les yeux sur ma disparition. Et puis au cas où, j'avais toujours le Walther PPK non-immatriculé dans ma chaussette, bien dissimulé.

Je m'approchai de l'homme. Il ne sembla pas remarquer ma présence. Mais j'étais sûr qu'il savait que j'étais là. Soit il finissait sa prière, soit il faisait semblant pour me faire poireauter. Je mourrais d'envie de l'attrapper par les cheveux, de le jeter par terre et de le frapper jusqu'à ce qu'il perde connaissance avant de lui loger une balle dans la tête, mais je me retins et, par pur respect le laissai finir sa prière avant de l'aborder.

"Bonjour, monsieur...Xander. Je suis l'inspecteur Martel, et j'aimerais m'entretenir avec vous concernant une affaire en cours."

J'attendis patiemment en muselant mes pulsions de violence, et le prêtre acheva enfin sa prière et se leva.

"Monsieur l'inspecteur. Si vous voulez bien me suivre, je préférerais évoquer ce type de sujet dans le presbytère."

Maintenant que j'avais son visage bien en face, je pris soin de bien de photographier, mémoriser chaque détail, jusqu'au plus petit point noir pour me souvenir en permanence de cette tête que je rêvais de planter sur une pique. Puis je répondis avec le sourire affable que j'utilisais aussi bien pour rencontrer des suspects que pour visiter mes amis.

"Je vous suis. Passez devant, vous connaissez sans doute mieux cet endroit que moi et je ne voudrais pas me perdre."

Xander gardait son sourire aimable et calme, mais il remarqua bien que l'humain le fixait avec insistance, et les sentiments qui émanaient de lui étaient plutôt violents. Le prêtre avait l'habitude d'avoir en face de lui des êtres ressentant ce genre de choses envers lui, mais il s'agissait rarement d'humains. Il fit un geste vers une petite porte se situant au fond de l'église, à droite après l'autel, et s'y avança, tout en prenant soin d'avoir toujours l'inspecteur dans son champ de vision : on n'est jamais trop prudent.
Il l'emmena dans une petite salle avec des placards sur tous les murs et une table en bois simple au milieu de la pièce.

Bien. Le temps de me changer, et je suis à vous.

Ouvrant une armoire, il ôta son aube et entreprit de la ranger sur un cintre. Sous son aube il était vêtu d'un jean noir sobre, d'une chemise noire et d'une veste de cuir noire sur laquelle était épinglée une petite croix d'argent. Il prit un petit col de prêtre blanc qu'il installa sur le col de sa chemise, enleva sa veste de cuir et attrapa pour finir un holster avec un revolver noir, qu'il passa sur lui avant de le recouvrir par la veste en cuir qu'il remit. Puis, enfin changé, il posa son regard sur l'inspecteur, attendant ses questions.

Je le suivis au vestiaire et restai dans l'encadrement de la porte le temps qu'il se change. Mon regard se promena sur le revolver sommeillant dans l'étui que le chasseur enfila sous sa veste à col romain. Si cette arme était illégale, ça me faisait un excellent chef d'accusation, à défaut de ce lui de meurtre. Ce serait Al Capone tombant pour frande fiscale. Bien sûr, il avait probablement prévu le coup et intrigué auprès des politiciens hybridophobes pour avoir une dérrogation. Mais mieux vallait être sûr. je devais coincer ce meurtrier, quel que soit la technique employée.

"Dites-moi, avez-vous une autorisation pour cette arme ? C'est que dans notre pays, les lois sur les armes à feu n'ont pas beaucoup évolué. Et puis, entre nous, que peut bien faire un prêtre d'une arme ?"

"J'ai un permis de port d'armes. Pensiez-vous vraiment que j'aurais sorti cette arme devant un représentant de la loi si je n'avais pas été en règle ?"

Je n'abandonnai pas mon sourire affable.

"Oh, vous seriez surpris du nombre d'imprudences que j'ai pu voir dans mon métier."
"Et pour répondre à votre interrogation, je fais partie de ces prêtres qui voyagent beaucoup et vont à la rencontre des brebis égarées. Ce qui implique que je prenne parfois des risques en me rendant dans des endroits peu fréquentables où il est dangereux d'aller et venir sans protection."
"Ah. Vous savez, quand j'étais à la fac, j'avais un ami qui faisait un séminaire pour devenir prêtre. Quand on s'en prenait à lui, il était pluôt du genre à tendre l'autre joue. Je le lui ai toujours reproché d'ailleurs, à cet âge-là, les jeunes aiment se défouler sur ceux dont ils sont s'ûrs qu'ils ne chercheront pas à se défendre."

Il s'en était toujours tenu à sa résolution, et était devenu un curé très apprécié dans sa paroisse. Mais finalement c'est un camion ayant grillé un feu rouge qui mit fin à ses jours, il n'a eu le temps de tendre aucune joue.

"Mais je suis un incorrigible bavard, cessons de nous attarder sur ma vie. Je voulais en fait vous poser quelques questions au sujet de disparitions d'hybrides, qui sont devenues assez fréquentes dans votre zone. à cette échelle-là, je pense qu'on peut abandonner la piste du tueur en série pour réfléchir à celle du crime organisé. Dites-moi, monsieur Xander, voyez-vous beaucoup d'hybrides dans le coin ?"

Les interrogatoires ont toujours été ma spécialité. Là, je n'étais pas dans la salle d'interrogatoire du commissariat, avec mon annuaire, mais j'étais aussi capable d'être assez subtil pour tirer des détails sans recourir à la violence.

"Nous sommes à Paris, le centre même de l'occupation des hybrides et vampires. Il n'est donc pas étonnant d'en croiser régulièrement. Mais je suis étonné : vous parlez de disparitions d'hybrides, auriez-vous un fichier répertoriant les noms de tous les hybrides, ou disposeriez-vous d'une nouvelle technologie permettant de les détecter ? Car il n'est pas aisé de les repérer, et je ne vois pas comment vous pouvez affirmer que certains d'entre eux disparaissent."
"C'est simple. Nous comptons pas mal de personnes portées disparues. Si nous regardons les dossiers de certains, nous pouvons constater qu'il y est précisé que ce sont des hybrides. De puis la grande révélation, nous avons mis en place un recencement pour les vampires et les hybrides, afin qu'il soit précisé dans leur dossier les précisions concertnant leur nature et leur âge réel. Bien sûr, ces dossiers sont très sécurisés, leur accès est réservé à la police et à l'état civil. Par contre, ce recencement n'étant pas obligatoire, nous n'avons que peu d'hybrides officiellement déclarés. C'est pour ça que lorsqu'on nous apporte un corps, nous effectuons des prélévements ADN très poussés qui nous permettent de voir si la personne en question est humaine ou non. Mais en général, la famille de la victime nous apprend tout avant que nous ayons à sortir le grosse armada."

Nous discutions aussi sereinement que si nous étions deux vieux amis installés à la terrasse d'un café, mais je sentais bien que nous gardions tous les deux un oeil sur l'autre pour éviter de se faire avoir.

"Je constate juste que vous officiez dans une chapelle protégée comme une forteresse, que tous vos hommes sont armés et que ,s'il n'y a pas encore de preuves, on raconte que vous êtres autre chose que de simple prêtres. Je combine cela avec les disparitions d'hybrides de plus en plus fréquente...comprenez que j'aie quelques soupçons, monsieur Xander."

C'était une manière polie et indirecte pour dire que je les avais dans le collimateur, lui et ses sbires.

"Je ne suis pas là pour vous reprocher de ne pas beaucoup apprécier les hybrides et les vampires, ce n'est pas mon travail de vous dire quoi penser des gens. Mais ce sont des citoyens à part entière, et tout acte de violence contre eux est réprimé par la loi."

"En même temps, vu votre politique envers eux, il est compréhensible que vous ayez à subir des représailles...même si je n'approuve pas le fait de faire justice soi-même. Et puis...je doute que les victimes ne comptent que des personnes vous ayant attaqué "sans raison apparente". Certains meurtres...oui, ce sont des meurtres, car nous avons retrouvé des corps, ont été perpétrés hors des limite de votre propriété. Hors, même si vos hommes ont le droit de porter des armes chez vous, ils n'ont aucun droit de les emmener à l'extérieur, à moins de les transporter dans des malettes, le chargeur retiré et le cran de sûreté mis."

J'avais jeté une partie de mon venin, maintenant il fallait alterner avec une phase plus "light".

"Vous savez, je croyais en Dieu avant, j'avais été baptisé, j'ai fait ma communion. Mais avec le temps, dans mon métier, j'ai vu trop d'horreurs. Savez-vous ce que nous avons découvert il y a trois mois dans le bois de Boulogne ? Un charnier. Vingt-trois cadavres en putréfaction enterrés sous cinquante centimètres de terre. C'étaient tous des hybrides, la plupart sous forme humaine, certains à moitié transformés, tous tués par balles. Hommes, femmes, enfants. Le plus vieux avait 54 ans, le plus jeune en avait 8. Des enfants, vous vous rendez compte ? Une semaine après m'être rendu sur les lieux pour les besoins de l'enquête, après avoir changé plusieurs fois de vêtements et pris d'innombrables douches, j'avais encore l'impression de sentir l'odeur de décomposition sur moi. Finalement, j'ai fini par me dire qu'un dieu qui laissait faire de pareilles ignominies ne méritait pas qu'on l'adore."

Oui, je n'ai pas honte de le dire, cette macabre découverte m'avait bien secoué. Mes nuits avaient été hantées de cauchemards pendant longtemps, il m'avait fallu plusieurs séances chez le psy pour m'en remettre.
Je tirai de ma poche un paquet de cigarette.

"M'autorisez-vous à fumer ici ? Prenez-en une si vous le voulez."

Je lui tendis mon paquet. J'avais commencé à fumer après quelques années passées dans la police. Ma femme n'arrêtait pas de se plaindre. Il faut croire que c'est une habitude chez les vieux inspecteurs de fumer comme un sapeur.

J'acceptai de suivre l'homme dans le jardin. Je lui offris une de mes cigarettes et lui proposai même du feu. Je rêvais de lui écraser ma clope dans l'oeil, mais ce n'étaient pas ainsi que les choses fonctionnaient. Nous vivions une époque où bandits et policiers devaient se serrer la main en souriant comme des crétins, faute de preuves. J'écoutai son histoire attentivement, sans l'interrompre. Je l'attendais, celle-là, dans le genre "C'est eux qu'ont commencé !".

"Oui, je suis au courant pour cette affaire. Nous avons d'ailleurs arrêté certains des agresseurs. Mais si je n'approuve absolument pas leurs actes, je ne peux m'empêcher de penser que ce sont juste des représailles pour ce qu'eux ou leurs proches ont subi de la part des humains anti-hybrides. Vous devriez savoir mieux que personne que le mal engendre le mal. Et tant que vous vous en prendrez à ces gens, on devra s'attendre à ce qu'ils cherchent toujours à frapper plus fort. Ne croyez pas que je n'en ai qu'après vous. Je traque également des criminels hybrides et vampires."

Je soufflai un nuage de fumée dont les volutes se perdirent dans l'atmosphère, mon regard de perdit dans le ciel nuageux.

"Voyez-vous, monsieur Xander, je suis père. Et mon voeu le plus cher serait quemes enfants grandissent dans un monde où ils n'auraient pas à craindre de se retrouver pris entre deux feux, où ils n'auraient jamais à voir quelqu'un se faire tuer sous leurs yeux. L'école où ils sont scolarisés est aussi fréquentée par beaucoup d'enfants hybrides. Et je ne peux m'empêcher de craindre que vos hommes fassent une descente et qu'ils soient blessés ou pire. D'après ce que j'ai pu voir, les chasseurs ne font pas dans la dentelle. De toute leur vie, ils n'ont jamais vu d'armes ailleurs qu'à la télé. Ils n'ont même jamais vu la coulmeur de mon arme de service. Et j'aimerais que cela reste ainsi."

Ma cigarette finie, je l'écrasai sur la semelle de ma chaussure et rangeai le mégot dans la poche de ma veste. Pas question de jeter mes ordures par terre, même pas chez ces hommes.

"Je n'ai encore aucune preuve tangible contre vous ou vos hommes, mais nous savons tous les deux que votre arme vous sert plus à attaquer à vous protéger. C'est pourquoi je voudrais vous demander une faveur, d'homme à homme. Pas en tant que policier, mais en tant qu'humain et en tant que père. Je vous demande de ne jamais tuer personne dans l'enceinte d'une école...ni même devant ! Cette demande n'a rien d'officiel, vous avez le droit de refuer. Mais je me permets d'espérer qu'il vous reste un peu d'humanité."

Il restait inflexible, mais moi je n'en avais pas fini.

"Les enfants de Dieu ? Pourquoi ai-je l'impression que quand vous dites ça vous ne comptez pas les enfants hybvrides ? Ce ne sont que des gosses, qui n'ont jamais fait de mal à personne. Et eux ? par qui croyez-vous qu'ils aient été créés ? Le diable ? Vous pensez vraiment qu'il y a une entité maléfique qui s'amuse à créer une race maléfique ? Et que font-ils donc qui mérite qu'on les tue ? N'allez pas penser que je suis pro-hybrides. Mais ce sont des citoyens français depuis la grande révélation, et je me dois de les protéger comme je protège les humains, sans discrimination ni favoritisme."

Ce type m'écoeurait, et en même temps je ne pouvais pas m'empêcher d'éprouver un peu de pitié pour lui. Ce n'était pas un salopard nazi comme je me l'étais imaginé, en fait, il se rapprochait plus des terroristes prêts à faire des attentats-suicides pour servir leur dieu. Il croyait dur comme fer à ce qu'il faisait, il pensait agir dans le bon sens. Et c'était justement ce genre de criminels qui étaient difficile à cerner. Quoi que je lui dise, il se réfugierait dans son excuse : c'est Dieu qui le veut. Il était irrécupérable. C'est à cet instant que je compris que, mis à part ma colère à son égard, je ne pourrais pas le laisser vivre. Si je l'arrêtais comme le voulait la loi, il passerait devant un tribunal où avec les soutiens politiques qu'il avait il pourrait s'en tirer blanc comme neige. Et quand bien même il serait condamné, il finirait par sortir et ces années de prison ne l'auraient pas calmé, pire, il pourrait en tirer plus de force et plus de convictions, et il recommencerait.
Pourtant sa tâche était vaine. Aussi nombreux soient ses fidèles, jamais ils n'arriveraient à tuer tous les hybrides sur Terre. Et puis qu'est-ce qui lui garantissait que c'était vraiment la bonne chose à faire ? Personnellement je doutais que Dieu lui soit apparu un beau matin pour lui dire "Xander ! Tu dois tuer tous les hybrides ! Pourquoi ? Te pose pas de questions, je le veux, point barre !".
Oui, je devrais le tuer, ce ne serait rien de plus que l'euthanasie d'un malade incurable.

Bien entendu, il avait sans doute à peine écouté ce que je venais de dire. Probablement que pour ce genre de questions il avait déjà des réponses toute faites qu'il employait à chaque fois. mais évidement, Il ne pouvait pas se permettre de clamer en face de moi qu'il se désignait comme le bras armé de Dieu et qu'il avait la mission sacrée d'éliminer tous les hybrides. Je pourrais le coffrer sur-le-champ, Mais ce serait trop facile. C'est pour ça qu'il se contenta d'en dire le moins possible. Tout cela nous ramenait à la raison de ma visite.

"Vous l'avez sans doute deviné, même si j'en quête réellement sur les disparitions d'hybrides, ce n'était qu'un prétexte. En fait, je voulais vous voir au moins une fois en face et discuter avec vous d'homme à homme. Car j'ai monté un dossier sur vous, j'enquête sérieusement dans le but de vous stopper. Un jour je trouverais les preuves qui me permettront de vous relier à toutes ces morts, et alors je vous arrêterais. Bref, je voulais juste vous voir avant cela pour avoir une conversation relativement pacifique avec vous. peut-être m'attendais-je à trouver chez vous un minimum d'humanité. Fus-je naïf ?"

De toutes façons, avec ou sans preuves, nul doute que si je me retrouvais face à lui sans tous ses gorilles armés jusqu'aux dents je saisirais ma chance, même si je devais être pris et aller en prison.

"Bien. Sur ce je vais devoir y aller. Je vous remercie de m'avoir accordé un peu de votre temps. Ce fut gratifiant."

Oui, très gratifiant...

"Ne vous donnez pas la peine de me raccompagner, Je trouverais la sortie. Au revoir."

Je pris congé poliment. On me rendit mon arme à la sortie et je pris la direction du commissariat, J'allais retourner tous les fonds de tiroirs des archives pour apprendre tout ce que je pouvais apprendre sur ce sombre personnage.