Nouveau depart... (PV : Allek)

* Mais qu'est-ce que j'fous la...? *

C'etait bien la question que se posait Ian. Ayant fermement rabattu sa casquette sur sa tete afin de ne pas la perdre betement, le col de son imper etait releve, afin de le proteger un minimum du vent glace qui secouait la capitale. Debut novembre, le temps commencait deja a faire des siennes, et le capitaine commenca a regretter le climat bordelais, tellement plus clement.
Alors voila qu'il s'etait finalement decide a revenir ici, dans cette ville qu'il haissait tant. Pourtant, l'homme n'y avait pose les pieds qu'une seule fois dans son existence, a l'age de ses douze ans. Pourtant, ses souvenirs restaient tres clairs, tandis que son pere lui avait permis de l'accompagner, reglant de ce fait une transaction avec un bourgeois parisien. Il eut un leger sourire en se rappelant que cette affaire la avait de quoi rappeler une histoire crapuleuse.
Enfin... pour sur que la meteo de cette maudite contree ne lui avait guere manque, lui qui se satisfaisait plutot de la chaleur. Inspirant profodement, il se trouvait pres de la Seine, et observait d'un oeil distrait les ouvriers au travail sur les quais. Automatiquement, son instinct l'avait porte ici, au bord de l'eau, son element. L'odeur etait pour le moins incommodante, mais il n'y faisait pas attention, trop habitue a ces odeurs marines, bien qu'ici la vase semblait dominante.
Englehorne fit alors le point. Son plan etait simple. Il trouverait bien un hotel ou dormir, ayant emporte un peu d'argent avec lui. Une fois cette affaire reglee, il comptait se rendre dans un bar, ou un etablissement de ce genre. Avec un peu de chance, il pourrait rassembler plus d'informations sur cette capitale, devenue une terre d'asile pour ces creatures monstrueuses telles que les hybrides et... les vampires.
Se forcant a chasser toute pensee meurtriere de son esprit, il alluma plutot tant bien que mal une cigarette, en raison des bouffees de vent toujours plus acharnees. Tirant une premiere bouffee, il la laissa descendre dans sa gorge, ce qui lui fit le plus grand bien. Inconsciemment, ses pensees resterent justement fixees sur les hybrides. Il se demandait bien comment il reagirait face a l'un de ces etres fantasques...

Invité

[forme animale]

Les hyènes ne sont pas douées pour la chasse... Non, c'est le moins qu'on puisse dire. Allek avait bien appris à pêcher, oui, il était même devenu agile et pouvait choper des poiscailles avec ses mains ! Mais pêcher dans la Seine... Beurk ! La seule fois qu'il avait essayé, il était tombé malade. Des poissons pas frais ! Dégueu !
Encore se rabattre sur des oiseaux... Ces bestioles toutes pleines de plumes qui restaient collées aux dents, à la langue, chatouillaient la gorge et faisaient régurgiter. Pas de viande en plus là-dessus ! Que des os !
Par contre les chats... Aaah ! Là oui ! De la chair maigre mais fort sympathique pour les chats de gouttière, et de la chair tendre et délicieuse pour les chats de salon !

Oh... Encore ce clébard ! Il va rafler la bouffe ! Comme d'habitude ! Lui faire peur ! Qu'il arrête d'aboyer comme ça ! Ou mes mâchoires le feront regretter !
J'ai très envie de le bouffer... Il doit être nourri à la viande crue lui ! C'est un chien de garde. Mais non. Ce serait stupide.
Qui va là ?

A quelques mètres de là, une odeur de cigarette. Ces marins ! Ils puent la vase, les algues et la cigarette !

[forme humaine]

Allek se dirigea vers l'odeur, plus supportable en humain, vu leur odorat très réduit. Il apparut de l'ombre.

Vous êtes perdu marin ?

S'etant rassis aussi confortablement que possible dans cet endroit parsemes de murs en beton, Ian continuait a fumer, perdu dans ses pensees. Le cri des oiseaux, les appels des ouvriers, le clapotis de l'eau a quelques metres devant lui... Autant de bruits familiers qui lui auraient cruellement manques si il s'etait trouve en plein centre de la capitale.

* Ne te fais pas d'illusions, il faudra bien que tu t'y rendes a un moment ou a un autre... *

Mais le plus tard serait le mieux... Tentant de trouver une autre position, l'homme stoppa net, son dos le faisant souffrir de nouveau. Ce n'etait vraiment pas le moment ideal pour ce genre de complication...
Sumontant son mal du mieux qu'il put, il alluma plutot une deuxieme cigarette apres avoir ecrase la premiere sous sa semelle. Closant ses paupieres, le visage serein de sa femme et celui, confiant, de son fils, lui revinrent en memoire avec une precision fulgurante et confondante de realisme.
Cependant, il detestait remuer le couteau dans la plaie, conscient que cela ne le pousserait a rien d'autre qu'a la depression a long terme, ce qu'il souhaitait eviter. Le temps lui mettait deja les nerfs a vifs, pas la peine de passer une deuxieme couche.
Soudain, une curieuse odeur titilla ses narines. Il lui etait deja arrive par le passe de ramener des animaux dans le cargo, destines a etre vendu dans des cirques ou des zoos. Et cette odeur rappelait celle d'un fauve. Coincant sa clope au coin de ses levres, le capitaine se releva avec prudence, curieux de savoir d'ou provenait cette senteur incongrue dans cet endroit.

Vous êtes perdu marin ?

Englehorne pivota brusquement sur ses talons, prudent. L'homme qui lui faisait face ( si on pouvait appeler ca un homme ) semblait atteint d'une etrange maladie de peau. Son visage etait peu reluisant, et ses yeux... etranges, lui donnant un air de fou. Froncant les sourcils mais s'abstenant d'abord de tout commentaire, il finit par realiser que c'etait cet inconnu qui exhumait cette putanteur.
Il allait se rappeler a l'ordre en songeant qu'un humain ne pouvait pas sentir de cette maniere, quand la tres desagreable notion d'asile des hybrides dans la capitale l'atteignit progressivement. Ce pourrait-il qu'il fasse l'un des leurs ?
Dissimulant habilement son trouble, Ian tira une nouvelle bouffee avant de lacher :

" Non. Je prends l'air. "

Invité

Allek sortit de l'ombre courbé, afin de dissimuler tout le reste de son corps sous son long manteau noir. Le marin, comme tous les autres, semblait choqué de l'état de son visage. Ces réactions ne gênaient plus Allek depuis longtemps. C'était même une habitude, quotidienne. Un humain, plutôt beau gars, bien musclé. De la bonne chair ! Il ferait une bonne hyène. Mais pas avec cette odeur.

Vous devriez éviter ce genre de drogue. Ça pourrait nuire à votre peau. Vous me direz qu'est-ce qu'un type comme moi a à faire de la peau des autres hein ? Il pourrait vous la voler et se la greffer. Vous pourriez au moins penser aux autres. Moi je ne demande pas de nouvelle peau, j'ai décidé de rester comme ça et de vivre cette vie. Mais il y a des gamins qui sont brûlés à vif dans un incendie qui ont besoin d'une belle peau comme la vôtre.

Allek regarda avec suspicion le ventre de Ian.

Et je ne vous parle pas des poumons.

Ces hommes ! A se pourrir la santé, se taper dessus, taper sur ceux qui ne leur ressemblent pas... De l'égoïsme, de la mégalomanie, une sous-espèce...

[ hrp : je sais que c'est un PV, mais vu là où vous êtes situés, je ne peux pas ne pas intervenir... comme nous sommes maintenant trois, je vous demanderai de respecter un tour de jeu : Ian, puis Allek, puis moi, puis Ian, etc.]

Xander avait reçu un message radio d'un de ses hommes, qui gardait les quais de l'île, signalant l'arrivée dans le secteur d'une personne non identifiée. Immédiatement le prêtre avait enfilé sa veste de cuir et son casque de moto, et avait traversé l'île pour venir voir qui était cet intrus. Il gara sa moto à quelques mètres des soit-disant "ouvriers" qui travaillaient sur les quais, enleva son casque, et avança vers deux hommes en pleine discussion au bord de la Seine.
Il les aborda avec une attitude à priori sereine, ne sachant pas encore qui étaient ces hommes, et ce qu'ils voulaient.
Après tout, s'il était connu des parisiens que l'île Saint Louis était une île résidentielle et privée, il n'était pas de notoriété publique qu'elle abritait le quartier général des chasseurs ! Ces deux hommes étaient donc peut-être là par pur hasard... Et quelle que soit leur attitude, au pire il y avait une dizaine d'hommes près de lui prêts à agir en cas d'affrontement.
Il les salua donc avec un léger sourire, et le ton poli qui convient à un prêtre.

Bonjour messieurs.
Excusez-moi de vous déranger, mais cette île est privée et j'en suis le propriétaire.
Que puis-je faire pour vous ?

Pour le moment il ne pouvait pas déceler les natures de ces deux hommes, car il fallait pour cela qu'il croise leurs regards.

La facon dont il se fit devisager deplut enormement au commandant. Lui-meme ne se permettrait pas de faire peser son regard trop lourdement sur une creature au physique aussi ingrat. Ce fut pour cette raison qu'il regarda sans amenite son interlocuteur, dont il se demandait a chaque seconde si il ne faisait pas partie de ces celebres hybrides. Cette eventualite ne le rassura pas forcement, mais le poids de son magnum sur sa hanche droite l'empechait de laisser la peur s'infiltrer en lui tel un poison dangereux.
Heureusement pour lui, l'inquietude allait vite etre chassee par son temperament fougueux, legerement titille par les remarques sur la cigarette qui lui furent adressees.

Et je ne vous parle pas des poumons.

Cette fois-ci, c'en etait trop. Retirant sa clope de sa bouche afin de pouvoir articuler convenablement, il repondit durement :

" De quoi j'me mele ? "

Personne dans son entourage ne s'etait jamais permis la moindre remarque sur la lubie de Englehorne, sous peine d'affronter ses coleres peu conseillees si l'on voulait garder une bonne qualite auditive.
Discretement, sa main trouva le chemin du revolver, dans l'intention de le tater, calmant ses ardeurs. Ce fut sans compter l'intervention d'un troisieme personnage, debarquant bruyamment a bord d'une moto.
Heureusement, ce dernier semblait bien etre un humain comme lui. Ian se retint d'exprimer son soulagement par un soupir incommodant, se contentant de se demander ce qu'on pouvait bien leur vouloir.

Bonjour messieurs.
Excusez-moi de vous déranger, mais cette île est privée et j'en suis le propriétaire.
Que puis-je faire pour vous ?

* Privee ??? *

Decu, il jeta rageusement son megot a terre, avant d'attraper son sac contenant ses effets poses non loin de la. Se redressant, il ajusta sa casquette, secouee par les rafales, avant de declarer :

" Je viens d'arriver en ville. J'ignorais que cet endroit etait a vous. S'cusez... "

Ce n'etait pas le moment de commencer a se faire des amis parmi ses congeneres...

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