Hybrid Parisiorum - ou quand le mythe devient réalité...
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Forum RPG futuriste se déroulant dans la ville de Paris.
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

 

 Cinq ans...

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Sacha Parker
Professeur de littérature, latin et grec en université.
Sacha Parker


Messages : 58
Date d'inscription : 20/09/2011

Cinq ans... Empty
MessageSujet: Cinq ans...   Cinq ans... I_icon_minitimeMar 31 Jan 2012 - 20:02

Cela faisait tout juste cinq ans aujourd'hui. Cinq ans de douleur, cinq ans de haine, cinq ans de traque... Et elle l'avait enfin retrouvée. Celle qui avait tué ses deux filles.
La lutte n'avait pas été facile. Sacha s'était introduite dans l'habitat de la chasseuse, en crochetant la serrure. Il faisait nuit noire depuis un moment déjà, et elle espérait pouvoir la trouver dans son lit. Mais après avoir inspecté minutieusement la maison, elle avait constaté qu'elle était vide. Elle avait alors attendu, tapie dans l'ombre, que sa proie revienne. Elle avait veillé presque toute la nuit. Lorsque la porte d'entrée s'était ouverte au petit matin, la traqueuse se tenait derrière et avait sauté sur sa victime avec un mouchoir enduit de chloroforme.
La suite constitue une scène qu'il vaudrait mieux ne pas trop détailler aux âmes sensibles. Ce qu'il faut en retenir, c'est que la chasseuse put reconnaître sa ravisseuse, et expier ses fautes par le sang avant de mourir.

Revenons au cimetière.
Sacha avait attendu que la nuit tombe à nouveau pour venir visiter la tombe de ses filles. A l'époque, elle avait dépensé une petite fortune pour qu'elles puissent être enterrées dans le plus beau cimetière de Paris. Elle leur devait bien ça.
Depuis, elle était venue chaque semaine faire le rapport de ses actes pour les venger. Elle n'avait malheureusement jamais pu satisfaire entièrement les âmes des fillettes, puisqu'elle n'était jamais parvenue à retrouver la trace de leur meurtrière... Jusqu'à ce qu'un policier hors du commun fasse un marché avec elle, et lui confie tous les renseignements dont elle avait besoin.
A présent, ses filles allaient pouvoir reposer en paix.

Elle posa le grand sac qu'elle portait sur l'épaule à côté de la tombe, puis s'agenouilla devant.


Judith... Elsa... Bonsoir mes petites. Je vous apporte enfin ce que je vous ai promis il y a cinq ans.

Elle ouvrit la fermeture éclair du sac, et en sortit un petit brasero qu'elle posa sur la tombe. Puis elle sortit un paquet rond enveloppé dans un pan de tissu. Elle le déballa. Montra aux visages de ses filles, capturées pour toujours en photographies incrustées dans le marbre, l'objet qui était à l'intérieur. Une tête. Une tête de femme. Puis elle posa la tête dans le brasero et l'aspergea d'alcool. Elle gratta une allumette et y mit le feu. Sans un mot, toujours à genoux devant la tombe, elle observa la tête se consumer peu à peu dans les flammes. Lorsque la dernière flamme s'éteignit et qu'il ne resta plus que braises et cendres, Sacha murmura enfin :

Reposez en paix...
Revenir en haut Aller en bas
William Ward
Écrivain -- Journaliste
William Ward


Messages : 10
Date d'inscription : 02/04/2012

Feuille de personnage :
Pouvoirs:
Âge du perso: 47 ans
Relations:

Cinq ans... Empty
MessageSujet: Re: Cinq ans...   Cinq ans... I_icon_minitimeJeu 5 Avr 2012 - 0:46

William avait passé toute l'après-midi à déambuler dans les rues de Paris. Enveloppé dans un imperméable noir, sa canne à la main, il avait assisté à une représentation de Huis Clos de Sartre et Ward se serait volontairement attribuer la célèbre phrase « L'enfer c'est les autres ». Le reste du temps, il avait écumé les vieille librairies poussiéreuses ainsi que quelques bars pour faire bonne mesure.
L'arrivée de la nuit n'arrêta pas l'homme qui continua à errer dans la ville hybride et passa une bonne partie de la soirée dans un énième bar avant d'entreprendre un retour à la maison qui le mena à une des collines de Paris. Et ce n'était pas n'importe laquelle. William soupira bruyamment en se rendant compte qu'il était à proximité du cimetière du Père Lachaise et mis à part ce nom curieux qui lui donnait envie de s'asseoir sur une sépulture, l'écrivain pensa qu'il ne serait pas malvenu d'avoir un aperçu de l'endroit où on l'enterrerait sûrement d'ici quelques mois...

Même si la colline qui donnait accès au cimetière était en pente douce, la monter est un véritable calvaire pour cet homme qui progressait avec une canne et alourdi par une multitude de tumeurs. Mais son esprit de poète fut vite contenté quand il contempla la vue imprenable qu'on avait de Paris au sommet.
Passé ce moment d'émerveillement, William s'engagea dans le cimetière et arpenta les allées ornées d'arbres doucement caressés par une brise tiède de fin d'été. Il sortit un beignet à la pomme d'une de ses poches et commença à le grignoter du bout des dents tout en continuant sa promenade, saluant au passage le buste de Balzac qui toisait de façon illustre les visiteurs qui s'approchaient d'un peu trop près et jetant l'emballage de son encas dans un des pots de fleurs posé sur la tombe d'un illustre inconnu enterré là grâce à sa seule fortune.
Plus on progressait dans le cimetière, plus le bruit de fond de ville composé d'échos de boites de nuit et de passages occasionnels de voitures laissait place au délicat bruissement des feuilles dû à un petit vent qui donnait l'impression de trôner sur des hauteurs montagneuses ou au sommet d'une falaise paisible de Bretagne. La lumière aussi s'amoindrissait au fur et à mesure.
William fut soudain coupé dans ses élucubrations en voyant une silhouette agenouillée devant une tombe. C'était plus la peur de croiser une groupie que celle de se trouver face à face avec un vampire qui donna envie à Ward de rebrousser chemin le plus vite et discrètement possible en levant les yeux aux ciels pour le maudire. Sauf qu'à l'instant où l'homme engagea un demi tour brusque, il remarqua que l'ombre qu'il voyait de profil et qui n'était pas si loin de lui sortait un objet étrange d'un sac. Il s'approcha un peu plus en prenant garde de ne pas trop faire crisser les graviers sous lui, et plissa les yeux pour voir à la lueur d'un brasero déjà posé sur la pierre tombale que la femme avait en main une tête visiblement humaine et qu'elle comptait bien l'immoler.
William resta subjugué par la scène, jusqu'à la toute fin. Cette situation qui aurait effrayé n'importe qui et l'aurait fait fuir à toute jambe ne fit que stimuler l'imagination de l'écrivain qui imaginait déjà s'inspirer de ce fait divers glauque pour une de ses histoires, si tant est qu'il avait encore le temps d'en écrire... Dans l'obscurité retrouvée du cimetière, Ward se glissa doucement à quelques pas derrière la femme, une main appuyée sur sa canne et l'autre enfouie dans sa poche, un air perplexe dessinait sur le visage.

« Vous devez avoir un sérieux problème non ?  Enfin... Je veux dire... C'est plutôt original votre barbecue là ! »

Un fin sourire narquois se glissa sur le visage de l'homme qui pourtant se trouvait face à une personne qui avait certainement du sang sur les mains à en juger par l'acte qu'elle venait de commettre.
Revenir en haut Aller en bas
Sacha Parker
Professeur de littérature, latin et grec en université.
Sacha Parker


Messages : 58
Date d'inscription : 20/09/2011

Cinq ans... Empty
MessageSujet: Re: Cinq ans...   Cinq ans... I_icon_minitimeMar 19 Juin 2012 - 20:24

Un sentiment de plénitude... et de paix intérieure.
Sacha avait lu dans d'innombrables livres que la vengeance n'aidait en rien et ne résolvait aucun problème, que tuer celui qui avait assassiné des êtres chers n'apportait pas la paix. Elle se rendait compte à présent que tous ces auteurs avaient tort. Qu'auraient-ils pu en savoir d'ailleurs ?
Oh bien sûr, elle savait que la mort de cette chasseresse ne ramènerait pas ses filles. Leur absence, elle s'y était résignée depuis longtemps. Mais depuis cinq ans, chaque nuit, elle s'était employée à faire en sorte de diminuer le nombre de ces tragédies en en éradiquant les causes.

L'odeur d'alcool et de chair brûlée n'était vraiment pas agréable en soi, et pourtant elle avait un doux parfum pour la jeune mère en deuil. Elle avait enfin accompli ce qu'elle cherchait désespérément à faire depuis ce sombre jour de septembre 2036. Elle resta parfaitement immobile tandis que se consumaient les derniers vestiges du drame qu'elle avait subi. Elle s'était depuis juré de ne plus rien subir, de devenir celle qui agit. Et elle y était plutôt bien parvenu.

Un mince sourire se dessina sur son visage tandis que les braises rougeoyaient dans le brasero.
Il ne lui restait plus à présent qu'à rentrer chez elle, et se reposer, prendre enfin le temps de véritablement se reposer. Peut-être, cette nuit, ne serait-elle pas assaillie de cauchemars...
Mais une voix d'homme qui s'éleva derrière elle rompit ses plans de sérénité. Elle se releva et se retourna dans un mouvement vif, pour voir qui pouvait bien l'avoir surprise.
Elle s'était attendue à voir le gardien du cimetière, ou un quelconque policier, ou encore une créature surnaturelle. Mais ce fut un homme affaibli et infirme qui croisa son regard.

Sacha fronça les sourcils devant sa remarque sarcastique et son sourire narquois. Il fallait être fou pour s'exposer ainsi, sans défense, devant une femme de toute évidence criminelle. Le corps tendu, prête à agir, elle répondit d'une voix lente, sans quitter l'homme des yeux :


J'avais un problème, mais vous pouvez constater qu'il est à présent réglé.

La situation était délicate. Il existait bien entendu un moyen simple de s'en dépêtrer : en pleine nuit, au milieu d'un cimetière désert, personne n'entendrait le coup de feu qui réduirait ce témoin gênant au silence.
Mais plusieurs choses la gênaient. D'une, elle considérait les cimetières comme des terres saintes et répugnait donc à y perpétrer un meurtre. De deux, elle avait promis à ce flic de ne plus faire d’exécution sommaire, et la faiblesse de cet homme l'intriguait. Enfin, elle n'arrivait pas à savoir pourquoi, mais son visage lui était familier...


Bon... A présent que fait-on ?

Le flic avait dit qu'il la couvrirait pour les affaires qu'il lui confiait, mais le ferait-il vraiment ?
Il lui semblait impossible de laisser partir cet homme en l'état actuel des choses...
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Cinq ans... Empty
MessageSujet: Re: Cinq ans...   Cinq ans... I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Cinq ans...
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Hybrid Parisiorum - ou quand le mythe devient réalité... :: Le Jeu : Paris :: Paris Est :: Cimetière du Père-Lachaise-
Sauter vers: