Juste avant ... [Angeline]

Elle restait immobile. Même au contact de sa main dans son dos, elle n’effectua plus le moindre mouvement. Elle se contenta de l’écouter. C’est vrai, ils étaient peut-être deux mais formaient un seul et unique être vivant, appelé Maximilien pour les uns, et Maximus pour les autres. Mais peu importe, ça ne changeait rien pour elle. Elle acceptait et accepterait chaque part de lui, de sa personne, de ses visages. Comme il l’avait dit lui-même :
‹‹ Deux parties pour un seul ensemble. ››
Pour elle, il était l’ensemble.

Elle esquissa un sourire amusé à sa remarque, et arqua un sourcil intrigué. Il ne précisa pas ce qui rendait le fait qu’elle n’ait pas peur de lui intéressant. Et elle n’eut guère le temps d’y songer davantage car déjà il faisait un pas en arrière, brisant l’intimité mystique qu’ils venaient de partager. Il n’avait pas peur non plus ? Qui plus est, maintenant qu’il l’avait vue. Mais de quoi avait-il bien pu avoir peur ? Peut-être avait-il craint qu’elle ne se transforme en l’une de ses bêtes aux dents acérées qu’on ne retrouvait que dans les films d’épouvante. Il avait dû penser que sa forme vampirique serait plus difficile à regarder. Mais il n’en était rien. Angeline n’avait décidément rien d’un monstre. Et puis…

‹‹ Crois-tu au destin ? Qu’il y ait une place, pour chaque personne, un rôle et une route à suivre ? ››

Elle entrouvrit légèrement les lèvres, sans qu’il n’en sorte un seul mot, ni même un murmure. Elle était surprise, oui. Si elle s’attendait à cela ! La courbe de ses sourcils s’accentua également, marquant un peu plus l’étonnement et la curiosité qu’il avait suscités en elle.

- Eh bien…

Elle ne répondit pas tout de suite. Non pas parce qu’elle s’imaginait encore des choses, mais parce qu’elle n’avait à proprement parlé aucune idée de la réponse à lui fournir. Le destin… C’était si simple et si complexe à la fois.

- Croire au destin, c’est accepter que toute chose, qu’elle soit bonne ou mauvaise, arrive parce qu’elle doit arriver. C’est aussi penser que l’on n’a de contrôle sur rien.

Elle laissa son regard songeur dévier sur le côté. Inutile de mentionner ce à quoi elle pensait exactement en évoquant le côté mauvais de la chose.

- Je n’aime pas me dire qu’on n’a aucun contrôle. Alors…

Elle marqua un arrêt, esquissa un sourire convaincu, et reporta son regard sur l’hybride.

- Je préfère croire au hasard.

Puis elle afficha une mimique invitant à Maximilien à répondre à son tour.