Notes flottantes

Le plus souvent, après les cours, on pouvait entendre de la musique au bout du couloir principal du pensionnat. Souvent, c’étaient juste des sons de batterie, rythmés, mais sans rien d’autre, ou rien que l’on puisse entendre de l’extérieur. Mais parfois, en plus de musiques, on y entendait aussi des voix. Des voix pas inconnues, bien que rarement véritablement familières.

Melwin n’avait jamais su s’il était permis ou non d’introduire des non-pensionnaires dans l’enceinte de la pension, mais il n’avait jamais été embêté avec ça. De temps en temps, ils se réunissaient avec Adel, que ce soit pour parler, fumer, boire, ou bien chanter. Ce qu’il y avait à savoir, c’est qu’au fond, ils formaient plutôt une belle paire. Ils avaient les mêmes goûts, que ce soit rapport à la musique, à l’alcool, ou aux filles. Il leur arrivait souvent de fumer ensemble, et pas seulement des cigarettes. La seule différence entre eux était que Melwin, qui se moquait complètement de l’image qu’on avait de lui, et qui, quand il le voulait, pouvait faire preuve d’un sérieux étonnant, arrivait plus facilement à charmer les filles, et qu’il n’était dépendant de rien, pas même des cigarettes. D’ailleurs, il n’y avait bien qu’avec Adel qu’il fumait.

Avec le temps, les réunions musicales des deux rebelles devenaient un évènement dans la monotonie de la pension, et les autres pensionnaires, tout en restant à distance, les écoutaient chanter ensemble. Tous deux le savaient, mais aucun n’en faisait cas.

De toute façon, le seul à avoir suggéré qu’ils fassent un show en public s’était fait royalement ignorer.