Pas assez discret... [Luna]

J'avais eu une journée des plus banales… Les gens sortaient et rentraient dans l'immeuble sans me voir. Etre invisible était quelque chose que je savais faire depuis mon plus jeune âge, et longtemps j'avais eu l'impression que le monde avançait dans une ronde qui m'était étrangère…

Pour ma part, je l'observais sans vraiment le comprendre comme un échantillon complexe, mais en m'étonnant parfois de certaines coutumes humaines. Ces femmes montées sur leurs talons hauts qui se pavanaient en couleurs vives, ces hommes coiffés avec soin et vêtu tout aussi proprement, ces rires chantant des enfants sortis de l'école… Tout cela me paraissait bien loin de la réalité des choses…

Lorsque je me rendis dans mon appartement, "il" ne m'avait laissé qu'un mot désignant une adresse et le nom d'un lieu… Tenant entre mes doigts le post-it jaunâtre, je laissai courir mon regard sur cette écriture familière. Le message implicite était évidement pour moi ; Il me lançait sur la trace d'un vampire, ou du moins de quelqu'un contre lequel il avait des soupçons.

Ce soir serait surement rouge…

J'allai chercher mes lames, vérifiant leurs tranchants et leur propreté. Un coup d'œil à la pendule m'indiqua que j'avais encore un peu de temps avant que le soleil ne laisse place à la lune, et que je puisse me rendre sur les lieux pour y glaner quelques informations. J'occupai ce temps en me cuisinant un repas à base d'une soupe protéiné, de pommes de terre crues, et d'huile de foie de morue.

Le reste à prier Dieu.

Et lorsqu'enfin la ville n'était plus illuminée que par les lumières tamisées des réverbères, j'appliquais mon pouvoir de bénédiction sur mes lames, et mes mitaines. Un long pull de laine fine me descendant jusqu'au dessus des genoux servirait à dissimuler mes armes pendantes le long de mes jambes vêtus par un simple pantalon de toile sombre, et en ce début de printemps, les nuits étaient assez douces pour que je laisse mon manteau de côté.

L'adresse désignait un bar grouillant de monde à cette heure ci pourtant tardive. Sans y entrer, j'étudiai les environs, questionnant telle mur, ou façade sur leurs histoires. Remontant sur plusieurs jours et de nombreuses nuits je notais que certains visages étaient récurrents, parmi eux certains éveillaient mes soupçons, mais il était toujours difficile de dénicher un vampire qui portait sa forme humaine.

< Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, le bar ferme dans dix minutes ! C'est le moment de prendre le dernier verre ! Remise de 50% pour les étudiants ! >

L'exclamation venait de l'intérieur du pub, j'observais l'endroit avec un drôle d'hésitation, puis j'avançai, poussa la posa la porte pour me retrouver dans cette foule qui m'insupportait.

Je me glissai à une table bien au fond, laissant fouiner les yeux vitreux. D'une main discrète je tâtai la présence de mes armes. Leur contact m'apaisa.

Plusieurs minutes passèrent, durant lesquelles le bar se vida petit à petit. Lorenzo avait les oreilles qui bourdonnaient, phénomène habituel quand on passe du grand bruit au quasi-silence. Il ne restait plus que quelques clients dans le bar, attablés au fond de la salle. Plus précisément deux, un homme affalé la tête dans ses bras et une jeune femme.

Le barman s'avança vers l'homme et lui tapota l'épaule. Celui-ci se redressa d'un bond et le fixa avec des yeux vitreux.

Hé. Désolé mon vieux, mais le bar ferme, il est l'heure d'aller se coucher hein ?
- Aaaaah... Laisse moi zuste cccinq minutes Lorrrenzo, que je ressemble mes ezprits...
- Rassemble...

L'homme était clairement ivre, il peinait à articuler et butait sur certains mots. En attendant qu'il se réveille un peu, Lorenzo alla voir la jeune femme seule à sa table. Il fronça les sourcils : il n'avait pas souvenir de l'avoir servie. En même temps, il voyait défiler tellement de visages en une soirée... Mais celui-là, il aurait dû s'en souvenir...

Excusez-moi mademoiselle, le bar va fermer. Vous voulez prendre un dernier verre ou... ?

De mon coin reculé, j'avais une vision d'ensemble sur la pièce… Impossible d'utiliser ma psychométrie, car tout ce bruit m'empêchait déjà de me concentrer sur mes pensées !

Ce fut le barman qui attira mon attention. Il faisait partie des gens qui étaient apparue de façon récurrente dans les flashs que j'avais réussit à obtenir sur les objets de la rue. Je ne le quittais pas du regard, et la masse ne m'était que plus profitable pour pouvoir l'observer sans me faire repérer… Il n'y avait à priori rien de suspect, mise à part sa tenue vestimentaire qui me laissait quelque peu perplexe…

Il vide finit pas s'étendre dans le bar, sans qu'il ne me remarque vraiment. Un ivrogne ronflait sur sa table, et ce "Lorenzo" tenta bien de le déloger, mais ce fut sans succès. Ce n'est qu'à cet instant qu'il prit conscience de ma présence. En bon commerçant, il s'approcha, et me demanda si je désirais quelque chose à boire. Je n'avais pas très soif, et c'est sans autre forme de procès que je répondis :

-Non.

Je l'observais d'un regard intense. Outre son accoutrement des plus excentriques, tout cela n'était qu'un maquillage. Ces lourdes cernes étaient simplement peintes. Bref s'il était un vampire, il portait son apparence d'humain. Je savais que j'avais peu de temps devant moi… Il fallait que j'obtienne mes informations au plus vite avant qu'il ne se doute de quelque chose.

-Vous vous appelez Lorenzo, c'est bien ça ?

Demandais-je, cherchant un moyen de le forcer à me parler sans me jeter dehors de suite.

<< Vous êtes perspicace ! >>

Inutile de relever la "plaisanterie". J'avais cherché à gagner du temps que j'avais eus.
Mon regard alla chercher l'ivrogne. Il semblait dormir sur sa table. Je me levai et marcha en sa direction.
J'inclinai la tête sur lui. Un ronflement sortit d'entre ses lèvres. Parfais. Avec son degré d'alcool dans le sang, personne ne le croirait….

J'en reviens à l'intéressé pour lequel j'étais venu ici….

-Vous me trouverais toujours perspicace si je vous dis que vous être un vampire ?

J'aurais aimé mettre plus d'émotion dans ma voix, faire passer cette question pour une question innocente et malicieuse, mais le jeu d'actrice n'était pas pour moi. Je vrillais simplement le garçon de mes prunelles aussi vertes que laiteuses.
Je n'attendais qu'une chose … Un toute petite chose, pour venir finir ce que j'étais venue commencer ici…

Avais-je fais mouche ? Le sourire qu'il arborait une seconde plus tôt venait de s'envoler, alors que je percevais dans son regard un sérieux qu'il n'avait pas montré depuis tout le temps que je l'observais… Réaction forte intéressante, que je pris soin de garder en mémoire…

Le silence qui s'en suivit n'eut pas beaucoup d'influence sur ce que je pouvais ressentir. Je n'étais pas une assoiffée de sang ou autre sanguinaire, j'avais appris à être d'une grande patience et d'une grande neutralité émotive qui m'empêchait, dans ce genre de situation de trahir mes intentions.

Pourtant il venait de se mettre sur ses gardes... Nul doute qu'il y avait quelque chose en moi qui le dérangeait. Ce n'était pas une réaction inhabituelle… Les gens passaient leurs temps à m'ignorer, mais le peu qui avaient finit par s'attarder sur moi avaient tous eut des comportements de réserve… Surement faisais-je peur… Bien que je ne comprenais pas bien en quoi.

Il finit par se détourner… J'avais été perturbé par l'intervention de son collègue, mais le gênant avait finit par s'en aller se "pieuter". Cela voulait surement dire "dormir"…

<< Je ne vois pas ce qui vous fait penser cela. Vous êtes sûre de ne pas vouloir un dernier verre ?>>

J'eus alors l'illumination qui allait me permettre de le dévoiler. S'il était vampire, le moindre contact avec mes mitaines lui brulerait la peau. Il me fallait une occasion pour le toucher, qui soit assez "naturel" pour que dans le cas où je me trompe, il ne se doute de rien. J'aurais pu tout aussi bien me jeter sur lui pour lui plaquer une main sur la joue, mais en cas d'échec j'aurais du mal à expliquer mon geste…

-Tout compte fait, un verre d'eau ne sera pas de refus.

Dis-je en me rapprochant.

-Je m'excuse pour tout à l'heure… Je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise, mais il m'a semblé entendre mes voisins de tables parler de votre "particularité"… Ce n'est sans doute qu'une rumeur, à laquelle j'ai crue.

Ajoutais-je en m'appuyant sur le comptoir. Ce n'était qu'un coup de bluff… Il fallait détourner ses soupçon jusqu'à ce qu'il me tende mon verre et que je puise refuter ou confirmer mon hypothèse en profitant de cet échange pour le toucher.

L'individu semblait avoir trouvé matière à s'apaiser devant mon explication. Je trouvai dans ses gestes les signes de son relâchement et son assurance se trahissait par la façon dont il me répondit. Si cette réponse était certes détournée, je pouvais sentir que c'était tout à fait volontaire de sa part. Cela ne faisait que me conforter dans mon hypothèse… Il jouait la carte de l'énigme, il avait donc quelque chose à se reprocher.
Je n'aimais pas jouer Et son ton pseudo énigmatique m'aurait sans doute rapidement agacé si j'ignorais que la réponse viendrait d'elle-même. Je lui offrais une esquisse de sourire comme pour faire semblant de m'intéresser à ces blablatages inutiles, et le contraindre à la confiance.

Lorsqu'enfin mon verre arriva sa dernière heure sonna d'un même ton. Avant même que le verre ne se brise au sol, l'odeur âpre de sa chair calcinée avait éveillée mon instinct.
J'avais sentit tellement de fois ce parfum là, que mon corps était conditionné à laisser toutes traces de sentiment à la moindre perception de cet arome.

Je vis sa confiance défaillir, alors que son regard sombre accrochait le mien. Je n'éprouvai aucune surprise à sa blessure, et l'impassibilité de mon expression ne fit qu'accroitre son mal aise. Avait-il reconnu sa mort dans ma personne ?
Car oui j'allais le tuer. J'étais venue pour ça. Comment ? Il y avait mille façons d'y parvenir… Ca bar entre nous lui avait surement donné ces quelque minutes de survis qu'il avait épuisé dans sa surprise… Sans ça, le verre n'aurait pas eut le temps de finir sa chute que sa jugulaire pendrait déjà sur ma lame…
Je savais que je devais faire vite, pour ne pas éveiller les soupçons des voisins, et surtout réveiller l'ivrogne juste là à côté. Il me manquait un avantage : la connaissance de l'ennemi.
S'il possédait force, vitesse ou résistance, il me faudrait l'éprouver pour la connaître, car je n'avais plus le temps d'attendre …

Prenant appui sur le bar, je me retrouvai en une seconde débout sur celui-ci, mes lames encore trop propres jaillissant de sous mon pull, je fendis l'air d'un coup de pied qui le visait en plein visage…

J'avais observé la réaction de l'immortel. J'avais vue dans ses yeux, la peur avant que mon coup ne le touche pour mieux l'envoyer valser contre le mur.
Je n'avais pas l'intention de le laisser se débattre, lui trancher la jugulaire serait aisée, rapide, et lui procurerait une agonie rapide. C'est donc dans cette optique que me jetai sur lui dans un deuxième assaut. Il fut cette fois, moins passif, et bondit en retrait, esquivant mon attaque pour mieux se trouver refuge plus loin.

Sa main enserrait à présent la crosse d'un revolver dont le canon me défiait légèrement tremblant.
<< Woh woh, stop ! Je vous ai rien fait, m'obligez pas à tirer !
On peut discuter peut-être ?>>

Discuter ? Pourquoi faire ? Là justice de Dieu n'avait pas à être discuté. Simplement à être appliquer. Et j'étais là pour ça. L'arme compliquait un peu les choses, mais me renseigna sur une chose… S'il devait se cacher derrière un revolver c'est qu'il n'avait pas confiance en ces pouvoirs pour le sauver. Il me suffirait de le priver de ce moyen de défense pour m'assurer une victoire sans trop de sang perdu. Pour ma part évidemment.

Le défiant du regard d'appuyer sur la gâchette, je réfléchissais à un moyen efficace de l'atteindre. J'attrapai l'une de mes armes par la lame, prenant soin de le viser au bras droit, j'envoyais le projectile en sa direction, me préparant à me jeter au sol à la moindre détonation que le revolver aurait pu cracher.

Non seulement ma lame ne toucha pas la cible, mais le revolver vomit une balle avant que j'ai eut le temps de faire le moindre mouvement. J'avais simplement sentit, un frôlement et un sifflement désagréable, et la balle se plantait déjà dans le mur derrière moi.

Les choses m'échappaient. Non seulement il métrisait assez l'arme pour qu'elle me soit mortelle, mais avec un tel raffut il aurait vite fait d'alerter tout le quartier !

J'enrageais de me voir ainsi tenue à distance là où mes seules capacités n'étaient utiles qu'au corps à corps… Je n'avais plus qu'une seule lame, et vue la dextérité avec laquelle il avait évité la première je n'allais pas inutilement gâcher la deuxième…

C'est un ronflement sonore qui me donna la solution au dilemme… l'ivrogne était toujours là… Je baissais ma lame pour faire tranquillement volte face. Je devinais toujours le canon de l'arme me pointer, mais je me doutais qu'il ne tirerait pas sans une très bonne raison… Je profitais de cette belle innocence pour me glisser derrière le "gros plein de bière" affalé sur sa table. Ma lame se posa sur sa nuque sans le réveiller.

-Votre vie contre la sienne.

Fut ma seule réponse à sa demande de "trêve". Il était bien regrettable d'en arriver à ces extrémités … Ces vampires avaient oublié que leur existence était soumise aux règles de Dieu. J'étais là pour rectifier cette arrogante erreur.
Quand à l'humain que je menaçais, il vivait apparemment dans le péché, il ne serait donc pas une grosse perte pour l'humanité.

J'aurais espéré comme réaction une prise de panique… Quelque chose qui indiquerait que cette créature puisse ressentir la peur de voir que sa vie puise être épargnée au prix du sang d'une autre. Mais il ce ne fut pas le cas.
J'avais oublié que ces fruits du Malin pouvaient me surprendre par leur manque d'humanité. Cela ne fit que renforcer mon sens du devoir auprès de la tâche qu'il m'était confié… Je me devais d'éradiquer ces choses.

J'empoignai sans délicatesse la chevelure de l'ivrogne qui grogna et ouvrit vaguement un œil…

-Il y a pire que la mort pour détruire un mal. Dis-je d'une voix sifflante, ma lame posée sur la jugulaire de mon prisonnier. Sa peau était flasque, je la sentais se mouler sans mal sous ma lame…

¤Tue le …¤

Le contact fugace de mon maitre me fit légèrement tressaillir. Je le sentais dans mon corps, dans mes veines, ses yeux regardant la scène par les miens.

*Non, il a raison, tuer un innocent n'est pas notre devoir…*

¤ Ne lui laisse pas voir qu'il peut avoir le dessus… S'il sent ton hésitation, il retournera la situation dans son sens… Montre lui que tu ne bluffe pas. Qu'il aurait du reconnaître et accepter sa mort quand elle est venue le prendre. Blesse cet homme pour lui montrer que par son existence un innocent peut être blessé… Le remord le rongera, et fera le travail à ta place… Tu l'as dit : il y a pire que la mort pour détruire un mal. Tu aurais puis lui offrir une belle fin, mais il a choisit de discuter la justice de Dieu. Qu'il paye par des nuits blanches, et le chagrin cette arrogance…¤

J'inspirais calmement, étudiant ce qui me restait comme possibilité… Mais je savais qu'"il" avait raison… Je devais me montrer à la hauteur de mes menaces…

Je fixais mon regard sur le vampire, et je fis basculer l'homme sans trop de mal. Ivre comme il était il n'essaya même pas de me résister. Il s'éveillait à peine quand je le retournais d'un coup de pied et si il voulut hurler, il n'en eut pas le temps car ma lame s'enfonça dans sa chaire à mi hauteur entre le cœur et l'estomac.
Je n'avais volontairement pas visé un endroit mortel. Je savais que j'étais toujours vulnérable à l'arme du vampire, et il fallait détourner son attention…
J'avais donc laissé l'homme encore en vie, bien que mon arme crantée eut arraché une bonne partie de sa chair, formant une blessure plus grande que l'épaisseur de ma lame.

-Il va mourir à cause de vous…

Dis-je impitoyable.

-Vous n'avez pas fait le bon choix…

Je m'écartais, plus pour me préserver des éclaboussures que pour m'échapper… Je savais que les remords ne tarderaient pas à ronger ce qui restait de cette âme damnée…
Il me fallait quitter les lieux rapidement à présent, car il ne tarderait pas à appeler les secours…

Il avait réagit comme je l'avais prévu. Son cri était peut être de trop, je n'avais pas oublié son collègue qui était à l'étage…Je le voyais déjà essayer d'arrêter l'hémorragie, alors que la panique le gagnait.


C'était un fait. N'avait-il pas comprit que ce n'était contre l'humain que j'en avais, mais contre lui… Il pouvait bien s'indigner de la situation, il ne la comprenait pas. Pas comme moi en tout cas. J'étais venue ici sur les ordres même de mon seigneur. Cette créature avait changé sa nature, piégé son corps dans l'immortalité, là ou même les maladies ne pouvaient pas l'atteindre… Il "vivait" sans vie tranquillement, alors que les humains, eux, subissaient les assauts de la vieillesse, frémissait sous la menaces des cancers, virus et autre maux de l'humanité. Il disait que l'humain n'avait rien fait, c'était vrai…Il pensait que cela n'était qu'une injustice, mais l'injustice c'était lui-même. Lui qui avait bravé toutes les lois de son créateur pour son complaindre dans la chaleur de la vie, loin de la froideur de la mort. Alors, il se devait d'exister dans la douleur.

-Je vous ai donné la chance de l'épargner. Vous l'avez rejeté… Vous avez voulut discuter avec votre mort. Mais il était dit que quelqu'un devrait payer… Sachez maintenant, qu'aussi qu'eternel que vous soyez, vous n'y échapperait pas. Acceptez-la quand elle reviendra vous chercher.

Ses prunelles étaient rouges, et des crocs comme ceux de loup avaient remplacé ses dents humaines. J'avais récupéré mon arme, et reculée soigneusement jusqu'à la porte. Même si il n'avait plus d'arme, il pouvait toujours être dangereux.
Mais lorsque j'arrivai à la porte, il ne m'avait pas encore sauté dessus, il était trop occupé à soigner l'homme. Je fis rapidement volte face, pour quitter les lieux. J'avais fait ce qu'il fallait, et je devais fuir maintenant.

¤Là !¤

Marc ne m'avait pas quitté. Je tournais la tête pour voir le "là" qu'il m'intimait. Une voiture sombre aux phares éteint m'attendait au coin de la rue, j'y grimpais avec hâte alors qu'elle démarra en trombe pour disparaître dans la nuit.

-Bon travail. Dit-il, et j'inclinai la tête avec humilité devant ce compliment. Mes mains tremblaient… Je les coinçai entre me genou pour les apaiser.