Changement de règles ? [Eph]

Dared était resté un peu en retrait le temps qu’Ephylie ouvre la porte. Et quand enfin elle fut ouverte, le vampire entra tranquillement, regardant attentivement autour de lui pour cette fois s’imprégner de l’endroit. Certains disent que les filles sont maniaques, à croire que ce n’était pas le cas de toutes. Mais ça ne l’embêtait pas, bien au contraire. Le manque de rangement contrastait avec le vide qu’offrait son propre appartement, ou plutôt celui de Vesper. Car, il fallait le dire, Dared n’était pas rentré chez eux depuis un moment.

Sans se préoccuper de l’éthique, ou de tout ce qui s’en approchait, qui étaient des imbécilités pour lui, Dared déboutonna sa chemise pour la retirer. Mais à trop déboutonner sa chemise, du sang avait aussi coulé sur sa peau, que ce soient ses mains ou son torse. Le vampire bloqua sa compagne à l’endroit exact où il l’avait plaquée la première fois qu’il était venu, et lui offrit un baiser passionné.

Puisque tu me l’as proposé, je veux bien rester. Mais mettre une chemise propre alors que je suis couvert de sang n’est pas la meilleure des choses à faire, tu ne crois pas ? Et à ce que je vois… Dared perça son pouce de sa canine pour faire un trait de sang sur la partie non couverte par la robe. toi aussi tu as du sang à nettoyer… Une petite douche ?

Il accompagna sa question de son éternel sourire.

Deuxième fois qu’il mettait les pieds chez moi… et il y avait encore plus de bordel que la dernière fois. Qu’est-ce qui m’avait pris de ramener tout ces papelards du bureau ça trainait ça encombrait.
De toute façon tout ce qui venait du bureau polluait mon petit coin de tranquillité. Bon j’avoue que la panoplie de bunny sur le canapé elle ne venait pas a proprement parler du bureau mais elle rappelait quand même le boulot. Comment je pouvais me laisser envahir pas autant de bazard ? Je devais avoir quelque gène typiquement féminin qui défaillait, il parait que nous étions tout du genre manique. Enfin a voir mon salon ce n’était pas tout a fait le cas.

Pendant qu’il avait enlevé sa chemise j’avais réussi à ranger dans sa boîte l’aguicheuse lingerie ornée d’une boule de poil et d’un serre-tête à oreille de lapin. Et même réussi a identifier certaine feuilles, qui était plutôt du genre papier urgent a rendre impérativement dans les prochains jours… Peut importait.
J’avais ramené une chemise propre et un vieux jean qui traînaient dans mes placards depuis tellement longtemps que je ne savais plus pourquoi ils avaient échoué là. Vestige d’une histoire relayer au oubliette par ma mémoire, ou simple vêtement de Jehan emporté par erreur lors de mon départ précipité, personne ne le saurait jamais surtout pas moi et finalement ce n’était pas important non plus.

Sans prévenir Dared m’avait plaquée conte le mur le plus proche, chanceux hasard ou petit clin d’œil calculé, c’était exactement au même endroit que la dernière fois. Il avait en prime un baiser emplie de passion a mon égard, délicat attention a laquelle je répondis avec la même intensité.

Puisque tu me l’as proposé, je veux bien rester. Mais mettre une chemise propre alors que je suis couvert de sang n’est pas la meilleure des choses à faire, tu ne crois pas ? Et à ce que je vois…
toi aussi tu as du sang à nettoyer… Une petite douche ?

Il avait percé d’un de ses canines la peau de son pouce pour recouvrir de son sang une petite partie de ma peau. Son sourire ne laissait que trop bien entrevoir le fond de sa pensée, et c’est avec le même sourire que j’avais laisser glisser la fermeture de ma robe pour la faire tomber avant de lui offrit un baiser langoureux un peu avide sur les bords, effleurant ses lèvre de mes crocs a la fin de cette étreinte.
Puis avec un sourire moqueur j’étais entré dans la salle de bain. Le bruit de l’eau qui coulait avait vite inondé la pièce. J’avais passé une main sous l’eau encore froide, le contacte du liquide et de ma peau m’arracha un léger frisson. Dos a la porte je ne pouvait pas voir si sa silhouette apparaissait dans l’encadrement de cette dernière. Si s’était effectivement le cas il devait avoir une vue imprenable sur mes courbes uniquement cacher par la dentelle de mon dernier vêtement.

Dared laissa glisser ses mains sur la peau nue d’Ephylie une fois la robe de celle-ci à terre, savourant le baiser qu’elle lui offrait. Et, comme si la place était maudite, Ephylie se déroba encore une fois à son étreinte avec un sourire moqueur. Dared la suivit du regard quand elle entra dans la salle de bain, et s’appuya contre le cadre de la porte, les bras croisés en la regardant passer la main sous l’eau. En silence, le vampire referma la porte, se dénuda complètement, et s’approcha de sa compagne pour faire de même avec elle. Une fois que la dernière dentelle eut touché le sol, il se serra contre elle dans son dos, et avança pour la pousser sous l’eau. Il ne priva ni ses mains, ni ses lèvres de redécouvrir le corps de sa belle, alors que l’eau elle-même peinait à ruisseler entre leurs corps si serrés. Mais inévitablement vint le moment où il dut repasser à l’usage premier d’une douche, à savoir se laver. Mais hors de question d’arrêter là le plaisir des sens. Dared saisit le gel douche, le fit mousser entre ses mains, et, avec son éternel sourire et une légère lueur dans les yeux, entreprit de recouvrir chaque parcelle de l’anatomie de sa compagne de mousse, quitte à repasser plusieurs fois pour plus de certitude. Il la laissa ensuite faire de même pour lui, avant de terminer en l’acculant pour l’embrasser avec passion.
Jamais Dared n’avait autant voulu rester sous l’eau d’une douche.

L’eau était froide, geler même visiblement le chauffe eau était en panne… Mais peu importait, la chaleur de son corps, ses mains explorant une nouvelle fois mes courbes, tout était parfait pour oublier que j’étais partie pour des semaines de douche a l’eau fraiche.

Je me retrouvais a nouveau coincée contre le mur pour un nouveau baiser passionné. Ça allait devenir une habitude, a ce rythme là, une habitude a laquelle je risquais de prendre goût un peu trop rapidement. Ma jambe glissa le long de sa peau où l’eau ruisselait pour aller s’enrouler autour de sa hanche tandis que je répondais avec fouge a son baiser.
Ce n’était que le début d’un petit moment d’intimité volé, ou chaque esquisse de mouvement m’arrachait un infime frisson de plaisir à peine perceptible.
L’union physique était une chose, mais ce n’était pas tout, je ne voulais pas être berné par mes hormones et croire que les sentiments que j’éprouvais pour Dared était très fort alors qu’en réalité ils l’étaient peu être moins. Cette éventualité me fit un pincement eu cœur, comme si je devais renoncer a une petite part de moi-même.

Pour le moment ce n’était pas ça le plus important, ce n’était même pas ça qui était vraiment présent dans mon esprit, il y avait juste ce plaisir purement physique qui emplissait chaque recoin de mon être…

- oOo -

Lover sur le rebord de la fenêtre envelopper dans un de mes vieux t-shirt exagérément large, témoin de mon ancienne vie, je regardais le monde en bas. Pas un chat, pas un bruit on semblait avoir mis en pause la rue.
Le bord de le fenêtre mon endroit préféré depuis toute petite, regarder le monde changer et simplement réfléchir seul avec ses pensées.

La fougue du baiser, et la caresse de la jambe d’Ephylie s’enroulant autour de la hanche de Dared était pour lui comme un feu vert, le retentissement d’un début de course, une barrière qui se levait, la réponse à la silencieuse question qu’était ce placement. À bien y réfléchir, c’était une des seules fois dans toute l’existence comprise de Dared et de Vesper qu’une même femme redécouvrait une deuxième fois le vampire. Et cette répétition avait quelque chose de plus agréable que les autres fois, le fait de ne pas plonger dans l’inconnu le plus total. Et la fraîcheur de l’eau l’empêchant d’être ardent à souhait ne faisait que faire durer le plaisir, jusqu’à ce que le vampire oublie totalement la température de l’eau. Ce devait être un autre don d’Ephylie, celui de faire supporter au vampire habitué à presque se brûler sous l’eau d’être refroidi.
Mais encore une fois, la délicieuse étreinte dut avoir une fin…

***********

Alors que Dared tentait de se sécher avec des petites serviettes, Ephylie n’ayant plus de grandes à disposition, et le vampire ne se promenant pas partout avec sa propre serviette, sa compagne l’avait abandonné à cette tâche ardue. À peine était-elle sortie que Dared s’assit par terre, avec une seule et unique serviette sur sa tête, pour réfléchir à tout ce qui s’était passé, à tout ce qui se passait. Ce sentiment qui l’habitait était à la fois étranger et familier pour lui. Dared fouilla son esprit, et trouva la correspondance non pas dans sa mémoire, mais dans celle de son alter-ego. Alors comme ça, Vesper aussi était passé à travers ça… Écho à cette sensation, Dared voyait une image, celle d’une magnifique femme riant, une image qui lui tira un sourire. Alors c’était ça qu’il avait ressenti avec Fred…
Une idée stupide lui vint de revivre une nouvelle fois une situation de son passé en l’adaptant à son contexte. Visualisant le cadavre imaginaire d’Ephylie, visualisant le sang sur ses mains alors qu’il ne le voulait pas, Dared commença à comprendre la haine qu’éprouvait Vesper à son égard. Et puis, il trouva une autre correspondance, plus faible, mais qui montait en puissance. Solène.

*Crétin.* lâcha-t-il mentalement, avec un ricanement bien réel lui.

Vesper était retombé amoureux d’une gamine, mortelle en plus. Mais tout au fond, Dared ressentait l’envie de Vesper de la changer elle aussi en vampire, chose que l’Ennemi Public empêcherait à tout prix. Vesper était grandement attaché à la petite, et Dared commençait à croire que c’étaient ces sentiments qui étaient à l’origine de la disparition mystérieuse de son autre personnalité. Quelque chose lui soufflait que Vesper disparaitrait complètement dès lors que Solène disparaissait elle aussi. Il fallait qu’elle meure de manière à ce qu’il ne puisse rien faire, tout en évitant que ce soit le fait d’un homme, sans quoi, comme pour Dared, Vesper n’aurait de cesse que de vivre pour la venger.
Ce que devait faire le vampire était évident, que ce fut à propos de Solène ou d’Ephylie.

Se jugeant assez sec, Dared s’habilla des vêtements apportés par Ephylie sans se soucier de leur provenance, et la rejoint. Il la trouva assise sur le rebord de fenêtre, le regard perdu sur l’extérieur. Doucement, il se fit une place dans son dos, l’invitant à s’appuyer contre lui en passant son bras autour d’elle. Il laissa planer un silence d’une dizaine de secondes, et laissa les mots s’envoler aux oreilles de sa belle.

Tout à l’heure, quand je t’ai dit que je voulais bien rester… ce n’était pas entièrement vrai. Ce n’est pas que je veux bien rester, c’est que j’aimerais ne pas m’en aller. Plus j’y pense, et plus ça devient une évidence à mes yeux. Ce que je ressens quand je suis avec toi, je suis incapable de le décrire. J’ai l’impression que pendant toutes ces années je n’ai vécu qu’à moitié, bloqué dans une imitation de bonheur. Je repense à tous ces couples que j’ai vu, dont je me moquais en disant qu’ils étaient enchaînés, qu’ils n’avaient plus aucune liberté, et je me dis que ce n’étaient pas eux qui avaient tort, mais moi. Ils avaient une liberté dont je n’aurais jamais imaginé l’existence… celle d’aimer.

Au fil de ses paroles, Dared s’était fait plus câlin, lui offrant des caresses plus tendres et douces que d’habitude. Parlant plus doucement, il poursuivit :

Ce soir, je veux me libérer de mes chaînes. Dared prit une profonde inspiration pour terminer : Je t’aime, Ephylie…

Le monde en pause, ma vie ente parenthèse quelque instants, juste moi et mon esprit.
J’avais besoin de mettre de l’ordre dans mes pensée, ne pas me tromper sur ce qui venait de ses passer, et ce qui risquait de se passer.
J’avais bien pensé a un certain sentiment, mais n’était-ce pas trop tôt, il était vraie que je ne connaissais presque rien de Dared… J’étais trop rationnelle pour me laisser aller a ce genre de sentimentalisme !
Et pourtant la vie avait une autre saveur quand il était là, elle semblait moins terne, moins vaine. Pendant un bref un instant les yeux gris bleuté glacial de Derek s’imposèrent a mon esprit, vite remplacer par l’ocre flamboyant des iris de Dared.
Pour le dessinateur s’était normal de ne pas avoir voulu reconnaître un tel sentiment il était mortel après tout, et malade, ça m’aurait fait plus de mal que de bien cette histoire condamnée de toute manière, et le transformé aurait été de toute manière hors de question.
Mais avec Dared… Un immortel aussi… c’était peu être jouable.

J’en étais là de ma réflexion quand le blondinet objet de toute mon attention sorti de la sale de bain et vient se faire une place sur le rebord avec moi.
Blotti contre lui dans ses bras j’étais si bien, pourquoi risquer que cela s’arrête. Foncer s’était peu être ce qu’il fallait faire dans ce cas là.

Tout à l’heure, quand je t’ai dit que je voulais bien rester… ce n’était pas entièrement vrai.

Mon cœur manqua un battement, qu’est-ce qu’il voulait dire par là ?

Ce n’est pas que je veux bien rester, c’est que j’aimerais ne pas m’en aller. Plus j’y pense, et plus ça devient une évidence à mes yeux. Ce que je ressens quand je suis avec toi, je suis incapable de le décrire. J’ai l’impression que pendant toutes ces années je n’ai vécu qu’à moitié, bloqué dans une imitation de bonheur. Je repense à tous ces couples que j’ai vu, dont je me moquais en disant qu’ils étaient enchaînés, qu’ils n’avaient plus aucune liberté, et je me dis que ce n’étaient pas eux qui avaient tort, mais moi. Ils avaient une liberté dont je n’aurais jamais imaginé l’existence… celle d’aimer.

Doucement mon cœur avait repris un rythme serein, les douces paroles de Dared achevant de me convaincre qu’il ne servait finalement un rien de trop réfléchir, il fallait juste ressentir.

Je t’aime, Ephylie…

Un frisson parcouru ma colonne vertébrale, je ne savais pas trop ce qu’il voulait dire, mais peu importais finalement.
Avec précaution je m’étais simplement retourné pour être assise de manière a être face a lui, posant mon font sur le sien et caressant doucement sa joue de ma main.

Si tu ne veux plus partir, ne part plus…

Je déposais un baiser que je voulais tendre sur ses lèvres.

Je t’aime.

Ephylie quitta les bras du vampire pour s’asseoir face à lui et appuyer son front contre le sien. La caresse sur sa joue fit fermer les yeux à Dared.

Si tu ne veux plus partir, ne part plus…

Dared rouvrit les yeux au moment où leurs lèvres se touchaient. Son cœur agissait de manière très inhabituelle, mais le vampire n’arrivait pas à définir si c’était mauvais ou bon.

Je t’aime.

Son cœur rata un battement. Pourtant, beaucoup étaient celles qui lui avaient avouées leur amour. Mais elles étaient toutes un jeu, un divertissement. Entendre ces mots de la part de celle qu’on aimait, ça avait quelque chose de tellement plus fort… Dared l’embrassa à son tour, combinant amour et passion dans ce langoureux baiser. Et puis, il la souleva pour la ramener au lit, où il se fit plus tendre et câlin que jamais, et ce jusqu’à ce que le sommeil les emporte.

Et le lendemain, il était toujours là, la gardant tout contre lui dans son sommeil, comme pour empêcher quiconque de la lui prendre.