Une bagarre de zozios ? [PV Boby]

-Eh mattez ça, un piaf.
-Et alors ? T'en a jamais vu?
-A Paris des comme ça ? On dirait un... aigle ou un truc du genre.
-Nan un aigle c'est plus grand.. je crois. Vous croyez que c'est un hybride?
-T'es sérieux ? Si c'est vrai il nous comprend ? … Naah je vois pas ce qu'il foutrait ici, regarde.

Le lycéen agita sa main devant le faucon, pour le faire s'enfuir probablement, ce qu'aurait faire sûrement n'importe quel oiseau, mais pas celui-là.

-... Bah, même les pigeons sont comme ça ici.
-Eh vous voyez la nana là bas?
-Oué et alors ? Tu t’intéresses à des collégiennes toi ?
-Arrête tes conneries, tu m'as pris pour qui ? Mais elle est dans la classe à mon frère, tu sais c'est quoi son nom ? Caïn.
-Et alors ? C'est quelqu'un de connu ? A part la marque je vois pas.
-Justement, c'est la fille du boss. Vous vous imaginez la thune qu'elle doit avoir sur elle ? Ca vous tente d'aller lui en emprunter un peu ?
-Tu rigoles ? Si elle est aussi riche, je suis partant mec!

Il n'en fallut pas plus pour que le faucon s'envole en déployant gracieusement ses ailes, pour se diriger vers l'un des coins le moins fréquenté à cet heure, et en s'assurant que personne ne pouvait le voir, Falcon reprit sa forme humaine, et on pouvait voir à présent sur son visage un air neutre, trop neutre à vrai dire, et chez lui ça ne pouvait dire qu'une chose.

Ils sont morts...

Il avança les mains dans les poches, vers là où étaient pour la dernière fois ces enfoirés. Ils étaient là, suivaient Elysa comme des hyènes, et il n'attendaient qu'une chose, qu'elle soit seul, et quoi de mieux que le parc Montsouris par lequel elle passait en rentrant ? Il faisait encore jour, certes, mais tant qu'il n'y avait pas grand monde, ça leur suffisait. Mais pas moyen qu'Adel les laisse faire une chose pareille, tenter de faire quoi que ce soit à sa sœur était impardonnable, en fait même passible de la peine de mort. Aucun doute qu'il n'allait pas se retenir contre ses raclures. Il les rattrapa sans problème, avant qu'ils n'aient le temps d'atteindre la petite blonde. L'un d'eux se retourna quand il sentit une main se poser sur son épaule, pour voir une paire d'yeux vairons qui le regardaient, ou plutôt il avait sûrement l'impression d'être transpercé par son regard.

-Eh, t'es qui toi ?! Casse toi !
-Grouille toi mec tant qu'on a...

Pas le temps de finir sa phrase que son ami était à genou par terre, en train de recracher son estomac. Avec le coup qu'il venait de se prendre, il ne serait pas debout avant un certain temps, Adel se serait contenté de ça d'habitude, mais là il était vraiment, vraiment, VRAIMENT en rogne. Il shoota dans sa tête comme s'il shootait dans un ballon de football. Le voilà à terre avec le nez en sang, les autres ne réagissaient toujours pas, difficile de se reprendre après une attaque surprise pareil. Ou était-ce à cause du regard que notre blondinet leur adressait ? Un regard de tueur, aucun doute. Le deuxième fut vite à terre par un coup de poing décoché dans la mâchoire, le genre à vous la briser et vous faire perdre plusieurs dents. Heureusement pour lui, il avait une mâchoire solide, on ne pouvait pas en dire autant de ses dents cela dit. C'est à ce moment que le reste ont enfin décidé de réagir, en se ruant sur Adel en criant toutes sortes d'injures, ce qui ne le dérangeait pas le moins du monde dans cet état. Il n'eut aucun mal à tous les envoyer à terre, avec un coup bien placé chacun. C'était la première fois qu'il utilisait sa force accrue, même à son minimum, sur de simples humains.

Elysa devait être rentrée saine et sauve à présent, mais cette pensée ne calmait pas le moins du monde l'hybride, il n'arrêterait pas tant qu'il ne les a pas tous tabassés jusqu'à ce qu'ils soient à moitié mort. Ou pourquoi pas jusqu'à les tuer ? Heh, à quoi est-ce qu'il pensait ? Il se contentera juste de quelques os cassés, il n'était pas un meurtrier après tout...

Rien de tel que le blabla insupportable de lycéens pour déranger une balade. Surtout lorsque plusieurs éléments de la conversation conduisaient à craindre le pire. Dans ce cas, l’association des mots « hybride », « sœur » et « Caïn » ne laissait rien présager de bon.
Au cas où, Bob changea de direction pour se diriger tranquillement vers la source des voix. Peut-être qu’il s’en faisait trop, mais mieux valait prévenir que guérir. Et dans ce cas, il fut rapidement fixé.

« Ils sont morts... »

Bob partit au quart de tour, en ligne droite, à toute vitesse, en espérant arriver à temps. Il entendait déjà les jeunes protester, puis les bruits de combat. Se fiant uniquement à son ouïe, pour suivre le cours du combat, Bob ferma les yeux. S’il se fiait à ses sens, deux étaient déjà hors combat. Pourvu qu’il arrive à temps !

Quand ils furent dans son champ de vision, Bob ouvrit les yeux. Le dernier des lycéens valsait, mais Adel ne semblait toujours pas satisfait. Sans voir son visage, il savait qu’il devait être terrifiant. Et connaissant Adel, dans cette situation, les mots ne suffiraient pas.
Alors que son jeune ami se préparait au deuxième assaut, Bob s’élança. Il espérait maitriser rapidement Adel, en évitant au maximum de s’exposer. Face à un adversaire normal, il pourrait aisément gagner. Mais Adel ne l’était pas, normal.

- Excuse-moi, vieux frère.

Déjà, profitant de l’élan, son genou heurta violemment la colonne vertébrale de l’aigle. Le temps d’un placement, et déjà Adel passait au-dessus du hibou, pour se retrouver face contre terre. Plusieurs pas en arrière pour s’assurer une marge, et ne pas prendre de coup tout de suite, et Bob s’arrêta.

- T’es pas comme ça, Adel. Tu vas trop loin. Arrêtes-toi là.

Il n’était pas certain que ces quelques mots fassent l’effet escompté. Il espérait au moins que son jeune ami reconnaisse sa voix, et qu’une voix au fond de lui lui soufflerait de taper moins fort, voire de ne pas taper du tout.

Il était reparti, pour leur faire regretter leur tentative de rackette en la personne d'Elysa Caïn. Il voulait leur faire comprendre, faire en sorte qu'ils n'oublient jamais ce qui les attend s'ils auraient l'audace de ressayer. Enfin, si c'était vraiment tout ce qu'il voulait leur faire comprendre, il aurait déjà arrêté, après tout ils n'oublieraient probablement pas ces yeux avant un bon moment, ces yeux qui les regardaient de si haut, comme s'ils n'étaient que des insectes que notre blondinet pouvait écraser à tout moment.

ARGH !

Il se sentait projeté vers l'avant, quelque chose venait de le heurter par derrière, même s'il ne ressentit cette douleur qu'un peu plus tard. La rage surement, qui lui faisait ressentir la douleur en différé. Bref, quelque chose de dur, comme un coude ou un genou, dans la colonne vertébrale. Il se reprit vite pour se retourner vers l'auteur de cet assaut. Peut-être l'un de leurs ami qui était arrivé un peu en retard ? Non, la plupart des petites frappes de ce genre s'enfuient dés qu'ils font face à un adversaire qui se trouve faire partit d'une catégorie complètement différente à la leur. En l'occurrence, voir quelqu'un étaler quatre mecs d'un coup chacun pratiquement, ça devrait faire comprendre à n'importe qui qu'Adel n'était pas à un rigolo... du moins pas à ce moment.

Ah ? Le monde se retournait... pourquoi tout était à l'envers d'un coup ? Hehe... cette pensée le fit presque rire... intérieurement. Non, il venait d'être projeté contre le sol, face contre terre, avant même d'avoir pu voir le visage de son assaillant. Celui qui venait de faire ça était plutôt doué, pas de doute. Il la sentait la douleur... mais elle ne l'arrêterait pas, rien ne l'arrêterait ! Il devait évacuer cette rage... Et dire qu'une simple tentative de rackette sur sa sœur pouvait le transformer aussi littéralement...

T’es pas comme ça, Adel. Tu vas trop loin. Arrêtes-toi là.

Rien ne l'arrêterait... à part peut-être cette voix. Tout sa colère disparaît presque instantanément. Non, elle n'avait pas disparut, il avait encore une envie pressante de pulvériser les lycéens qui gisaient encore à terre un peu plus loin. Mais cette voix lui avait faire reprendre ses esprits, et il tentait à présent de contenir sa colère. Il en avait assez, Bob avait raison... Il se releva pour s'assurer que c'était bien Bob en face de lui. Il se sentait soudain honteux d'avoir laissé la rage le consumer.

Yo... vieux frère.

Son visage reprenait une expression plus naturelle, avec un sourire en prime, pour assurer à son ami qu'il s'était effectivement calmé. Maintenant qu'il y repensait, ils s'étaient rencontrés dans une situation similaire. Adel qui inculquait le respect (oui ça sonne très faux de sa part quand on le connait) à certains délinquants que sa belle bouille semblait agacer. Bob était là, regardant la scène, et notre emmerdeur de service s'était retourné vers lui. « Qu'est-ce que tu veux toi ? Toi aussi t'as un problème ? » avec son éternel sourire sur les lèvres...

UP !
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