Forum RPG futuriste se déroulant dans la ville de Paris.
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| | | Retour au bercail... (libre) |  |
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 |  Sujet: Retour au bercail... (libre)  Mar 17 Mar 2009 - 0:18 | |
| Place de la Bastille, mois d’octobre, 22h30 :
Il y avait bien longtemps qu’il avait fui ce pays. Presque deux cent cinquante ans d’exil. Certes, rien ne l’avait poussé à fuir, si ce n’était ce qui s’était jadis passé dans ce pays. Il ne cherchait pas particulièrement à retourner le passé. Après tout, il était parfaitement bien là ou il se tenait. Dans les méandres de ses souvenirs, dans l’Histoire de la France. Mais son existence de noble n’était plus qu’une ancienne histoire qu’il avait appris à effacer avec le temps et les errances de par le monde.
« On est laid à Nanterre,
C’est la faute à Voltaire,
Et bête à Palaiseau,
C’est la faute à Rousseau. »
L’air s’envolait sous la faible lune d’octobre. Il avait fait un temps maussade toute la journée, enfin s’il en croyait les journaux et autres sources d’informations concernant la météo du jour même. Il avait regardé juste pour le fun. Puisque son amour pour le soleil s’était fané dans les terres françaises de longs siècles plutôt. Mais la nostalgie ne servait à rien. Il lui avait fallu quelques temps avant de le comprendre et surtout de l’admettre. Ce n’avait rien d’évident une transformation de vampire, surtout quand les seuls propos qu’on avait entendus étaient un peu faux. Il fallait dire que se retrouver aussi rapidement seul sans aide externe s’était révélé difficile, mais il s’en était plutôt bien sorti, puis qu’il « vivait » encore.
« Je ne suis pas notaire,
C’est la faute à Voltaire,
Je suis un petit oiseau,
C’est la faute à Rousseau. »
Une sucette au goût Cola se promenait entre la bouche du Vampire et sa main. Tout dépendait de ce qu’il était entrain de faire. S’il poussait la chansonnette, il se taisait, sinon il l’avait précieusement en bouche, la savourant comme il aimait le faire. Les bonbons étaient son point faible. Il avait été étrangement surpris quand il en avait rencontré pour la première fois, mais il devait admettre que c’était si bon qu’il ne pouvait s’empêcher d’en avoir toujours d’avance. L’avantage majeur des sucettes étaient qu’elles duraient plus longtemps que certains bonbons, bien que ceux à sucer puisse avoir une durer de vie équivalente à celle des sucettes, voire légèrement moindre.
« Joie est mon caractère,
C’est la faute à Voltaire,
Misère est mon trousseau,
C’est la faute à Rousseau. »
Le regard vert posé sur la place qui se tenait sous ses yeux, le Vampire esquissa un faible sourire. C’était ici qu’avait commencé tout… Deux cents cinquante et un ans plutôt. A quelques mois d’écart, certes, mais cela semblait si minuscule… Ce n’était pas comme si les mois étaient importants dans son cas. Mais il était vrai que s’il devait se mettre sous un œil plus humain, les quelques mois avaient toute leur importance. Quoique… Aucun humain ne vivrait deux cent cinquante et un ans, donc il n’avait pas à se mettre à réfléchir comme un humain et non comme un Vampire. Il n’était même pas sur de pouvoir revenir à un système de pensées humain. Certes, il avait bien certaines pensées typiquement « humaines ». Mais aurait-il été aussi inconscient s’il avait été humain ?
« Je suis tombée par terre,
C’est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C’est la faute à Rousseau. »
Etrange comment les évènements s’étaient déroulés. Etrange que le sang qui avait coulé, avant avait poussé quelques consciences à réfléchir et à grandir. Mais il savait bien que tout n’était pas aussi rose qu’il pouvait l’espérer. C’était même plutôt le contraire. La vie restait dangereuses, même si elle ne le prouvait pas à première vue. Il avait bien entendu les rumeurs sur Paris avant de venir. Sa venue ici n’était pas une action faite à la va-vite. Il avait réfléchi, hésité, pesé le pour et le contre, puis avait opté qu’il pouvait se lancer. Après tout, il avait beau être Français, il n’avait pas eu le loisir de voir Paris dans le passé. Il était cependant dommage que certains charmes comme Notre-Dame lui reste à jamais interdit. Il aurait bien voulu la voir une fois. Mais la description faite par Hugo avait comblé un peu ce désir. |
|  | | Lorenzo Luciano
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| | Sujet: Re: Retour au bercail... (libre) Mar 17 Mar 2009 - 1:48 | |
| Lorenzo était allongé sur un banc de la place de la Bastille, à contempler les nuages noirs qui masquaient la lune de temps en temps. Il attendait la pluie : il aimait la pluie, il l'avait toujours aimé. Étrange... Mais Lorenzo n'était pas comme la plupart des gens. Perdu dans sa contemplation, une voix chantante l'en tira. Une petite comptine, sur deux grands philosophes. Il esquissa un sourire. Amusant d'entendre ces deux noms, puisque lui-même les avait évoqués quelques jours plus tôt avec une jeune demoiselle un peu réservée... Il se demanda ce qu'elle était devenue d'ailleurs.
Quand la voix s'approcha de lui, il ne bougea pas d'un pouce. Il faisait sombre, et Lorenzo portait ses habituels vêtements gothiques, très pratiques pour passer inaperçu durant la nuit.
Quand la voix le dépassa, il se leva en faisant le moins de bruit possible, mais il n'avança pas, car le bruit de ses rangers métalliques sur le pavé risquait d'attirer l'attention du chanteur qui était devant lui, dos tourné.
Il décida cependant de manifester sa présence, et comme d'habitude il le fit de façon originale.
" Je ne suis pas sincère
C'est la faute à Voltaire
Mais si je suis si beau
C'est la faute à Rousseau ! " | |
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| | Sujet: Re: Retour au bercail... (libre) Mar 17 Mar 2009 - 19:45 | |
| Perdu dans ses songes, le jeune Vampire ne prêtait aucune attention sur l'environnement l'entourant. Cela n'était pas du tout nécessaire. Après tout, certains devait le prendre pour un adolescent faisant sa crise d'immaturité, d'autre pour un adolescent normal, et certain n'avait même pas du percevoir sa présence. Pourtant, il n'avait rien pour être discret. Bon, certes, il avait porté bien plus flash, donc pour lui, il était dans une tenue "normale" et courante. Mais Kamil avait un point de vue bien particulier.
Sucette en bouche, le jeune homme trottinait sans se soucier de quoi qu'il se passe autour de lui. Il n'avait pas une apparence très étrange. Enfin pour le trouver étrange, il fallait faire attention à ses longs cheveux rouges, couleur loin d'être naturelle. Il fallait dire qu'il avait béni les teintures quand il avait découvert leur existence. Presque autant que les bonbons... Il pourrait changer un peu de tête au cours des siècles à venir, et cela lui avait étrangement plu. Les rallongements de cheveux n'avaient été qu'un plus extraordinairement attirant.
Devait-il préciser que son T-shirt à manches courtes rouge avec un dessin de dragon en blanc sur le devant, accompagné d'un pantalon noir en jean et de baskets étaient ce qui composait actuellement sa tenue vestimentaire.
Il fut surpris par la voix qu'il entendit, reprenant le même air que lui, mais avec des paroles encore inconnues pour le Vampire. Avec un sourire totalement amusé aux lèvres, il se retourna tout en retirant sa sucette pour pouvoir parler sans souci. La voix était tout aussi amusé que son regard et que son visage.
" Trop fuuuuuuuuuun ! J'adore ! "
Il ne fallait pas demander le Pérou à Kamil. Il avait le don d'être naturel malgré toutes les choses qui pouvaient se passer. Et rien ne le ferait arrêter. C'était trop barbant de se prendre pour un noble et un être vachement classe, bien élevé, bien éduqué... Ca allait encore au début, mais il n'avait aucune envie de ressembler à une personne sortant tout droit du siècle des Lumières. Et dire qu'il n'avait jamais apprécié les dites Lumières à leur époque... Tout ça pour un point de vue différent.
" Vous avez de bonnes rimes et êtes plus doué que moi pour les faire."
Il n'avait jamais été très écrivain. Il préférait de loin s'occuper avec toutes les autres manières possibles, imaginables et surtout qu'on pouvait inventer. Cela devenait d'un seul coup si plaisant à faire. Il restait encore quelques petites choses amusantes à faire... Mais pas dans l'immédiat. Il préférait découvrir sagement la cité parisienne.
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| | | | Lorenzo Luciano
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| | Sujet: Re: Retour au bercail... (libre) Mer 18 Mar 2009 - 6:58 | |
| Il y avait une différence de look certaine entre les deux hommes. L'un semblait jeune, typé pré-adulte, habillé de couleurs vives et avec les cheveux rouges, l'autre faisait plus la petite trentaine, avec de grosses cernes noires sous les yeux, des cheveux noirs, des yeux noirs, des habits de cuir noirs... Seul son visage et ses mains ressortaient, d'une pâleur prononcée.
Cependant, au niveau du caractère, Lorenzo était sans doute aussi joueur que Kamil, et sa réaction enjouée l'amusa beaucoup.
Il fit un grand sourire, suivi d'une courbette très théâtrale, et il s'avança vers le jeune homme dans une démarche sautillante, et par là-même bruyante, à cause de ses rangers métalliques qui résonnaient bien sur les pavés.
D'une voix enjouée et dynamique, il s'exclama :
C'est que je suis artiste ! Au plus profond de mon âme !
Et j'ai de l'expérience...
Arrivé devant Kamil, il lui présenta sa main après une nouvelle courbette.
Lorenzo Luciano, pour vous servir jeune homme...
Il avait un léger accent italien, qu'il avait volontairement accentué sur la prononciation de son nom. | |
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| | Sujet: Re: Retour au bercail... (libre) Mer 18 Mar 2009 - 15:12 | |
| C'était fou comme juste des petit détails pouvait faire paraitre plus jeune que ce qu'on était réellement. En même temps, Kamil n'aurait jamais pu paraitre son âge sans être un vampire... Hormis être un tas d'os sans plus. Mais là, il faisait à peine un jeune adulte, totalement excentrique. Et il aimait bien cette apparence qu'il avait. Ce côté humain qu'il avait revêti avec joie. Cela faisait si longtemps qu'il ne l'avait plus réellement été. Un mort errant dans les villes humaines. Cette situation était si complexe.
Le sourire d'amusement de Kamil ne quittait pas ses lèvres, regardant avec joie l'Italien qui lui faisait face. Même si pour l'instant il ignorait ses origines, le comportement qu'il prenait ne faisait que le faaire sourire et l'amusait grandement. Un véritable comédien qu'était son interlocuteur. Et un poète dans l'âme... Presque totalement son anti-thèse. A deux trois exceptions prêtes.
"Enchanté de faire votre connaissance. Kamil Gerakev, pour vous appeler à l'aide..."
Le ton du plus vieux des deux avait une légère pointe d'humour, surtout sur la suite. Il était suffisamment grand pour se débrouiller, même si avoir quelqu'un pour le guider dans cette grande ville serait assez intéressant. Saisissant la main tendue, l'ancien Français lui fit un doux sourire.
"Vous êtes italien, si je ne me trompe pas ?"
L'Italie n'avait jamais été sur la route de Kamil. Il fallait dire qu'il avait de loin préféré la Russie, avec ses grandes étendues enneigés, sa tranquillité et son histoire à la fois bnale et mouvementée en même temps. Il avait beau avoir visité d'autres pays, aucun ne l'avait autant attiré que la Russie.
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| | | | Lorenzo Luciano
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| | Sujet: Re: Retour au bercail... (libre) Jeu 26 Mar 2009 - 0:16 | |
| Lorenzo serra la main du jeune homme avec un large sourire. Il était rare de croiser des personnes excentriques, des compagnons de délire, les français étaient si maussades ! La plupart vivaient leur vie sans lever le nez de sur leurs pieds, et sans s'accorder trop de fantaisies parce que c'était "déplacé". Alors croiser un jeune qui osait chanter en pleine rue au beau milieu de la nuit était un plaisir.
C'est que vous êtes perspicace vous !
Il porta la main à son coeur en clamant avec fierté :
Je suis italien jusqu'au bout des ongles !
Et vous ? Kamil... Gerakev, ça ne sonne pas vraiment français... Plutôt... soviétique, enfin des pays de l'est... Je me trompe ?
Il s'était rapidement rattrapé en précisant sa pensée, car le terme "soviétique" n'était plus utilisé dans la langue courante depuis des années. | |
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| | Sujet: Re: Retour au bercail... (libre) Jeu 26 Mar 2009 - 0:40 | |
| Il y avait bien longtemps, le jeune Vampire n'aurait jamais agit comme il le faisait à l'heure actuelle. trop sage, trop humain, trop sérieux pour le faire. Mais il avait fini par changer, se laisser bercer par ce monde qui pouvait changer et qui l'avait poussé à changer d'apparence, à prendre goût à cette adolescence qu'il n'avait jamais réellement connu. Surtout qu'il y avait des choses très amusantes contrairement à l'époque où il était encore humain.
Rendant son sourire au Rital, l'ancien Français eut un sourire totalement amusé en l'écoutant. lui répondre sans réellement lui répondre initialement. Mais il lui avait donné suffisamment d'informations pour qu'il sache qu'il avait bon.
"Ce n'était pas bien complexe en même temps..."
Le Vampire eut un grand sourire amusé devant sa remarque théâtrale. Il ne savait pas si c'était la façon de faire qui le faisait sourire où bien sa remarque.
"On peut presque dire cela. Je dirait plus exactement que la Russie est un pays que j'aime bien plus que mon pays natal. "
Et puis ce n'était pas comme si c'était grave qu'il oublie sa véritable identité, même si son prénom s'était juste contenté d'une mise à jour orthographique basée sur l'alphabet cyrilique. Mais il était vrai qu'il avait totalement délaissé son nom français pour un nom à consonnance slave.
Si Kamil aurait pu tiquer devant le mot "Soviétique" il n'en montra rien. Tout simplement parce qu'il n'avait pas fait très attention. Certains mots ne le dérangeaient pas, surement du à sa vieillesse. Et ce mot en faisait désormais parti, comme d'autres vieux mots.
"Comment-est-ce, l'Italie ? J'avoue n'y être jamais allé..."
Et ce n'était pas faute de s'être promené dans une grande partie du monde. |
| | | | Lorenzo Luciano
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| | Sujet: Re: Retour au bercail... (libre) Mar 27 Oct 2009 - 16:09 | |
| Les yeux de Lorenzo s'illuminèrent un instant. Pas vraiment de cette lueur émerveillée qu'on souvent les enfants, mais plutôt d'un reflet doré surnaturel, mais qui reflétait en même temps sa passion pour son pays. Il saisit Kamil par l'épaule, et leva les yeux vers le ciel.
Ah, l'Italie... Florence, la Toscane...
Toscane, la muse des florentins, est une terre de rencontres, une douce alchimie entre culture, nature et bien vivre… Elle est un symbole antique en éternelle renaissance, un hymne à la lenteur, un partage de secrets, une découverte sempiternelle, une belle histoire... La Toscane, c'est la confidence de ma terre d'amour, une invitation au pays, c'est le partage et la sérénité que je te transmets...
Connais-tu Alfred de Musset ? Un grand auteur, un grand poète, qui savait si bien en parler...
Et Lorenzo, les yeux levés vers le ciel sans étoiles, la main posée sur l'épaule de Kamil, se mit à réciter ces quelques vers :
Ainsi, mon cher, tu t'en reviens
Du pays dont je me souviens
Comme d'un rêve,
De ces beaux lieux où l'oranger
Naquit pour nous dédommager
Du péché d'Ève.
Tu l'as vu, ce ciel enchanté
Qui montre avec tant de clarté
Le grand mystère ;
Si pur, qu'un soupir monte à Dieu
Plus librement qu'en aucun lieu
Qui soit sur terre.
Tu les as vus, les vieux manoirs
De cette ville aux palais noirs
Qui fut Florence,
Plus radieuse que Milan
Où, du moins, quatre ou cinq fois l'an,
Cerrito danse.
Tu l'as vu, cet antique port,
Où, dans son grand langage mort,
Le flot murmure,
Où Stendhal, cet esprit charmant,
Remplissait si dévotement
Sa sinécure.
Tu l'as vu, ce fantôme altier
Qui jadis eut le monde entier
Sous son empire.
César dans sa pourpre est tombé :
Dans un petit manteau d'abbé
Sa veuve expire.
Tu t'es bercé sur ce flot pur
Où Naple enchâsse dans l'azur
Sa mosaique,
Oreiller des lazzaroni
Où sont nés le macaroni
Et la musique.
Qu'il soit rusé, simple ou moqueur,
N'est-ce pas qu'il nous laisse au coeur
Un charme étrange,
Ce peuple ami de la gaieté
Qui donnerait gloire et beauté
Pour une orange ? | |
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| | Sujet: Re: Retour au bercail... (libre) Mar 27 Oct 2009 - 22:28 | |
| Si le Slave avait été un brin attentif, il aurait pu percevoir l'étrangeté du regard de son interlocuteur. Mais il n'avait pas choisi d'y faire attention, préférant de loin se concentrer sur la conversation, mettant son regard sur le compte de sa passion envers son pays. Il s'était enflammé d'une telle façon en en parlant, que cela ne pouvait être que cela.
Ecoutant avec attention les paroles de Lorenzo, le jeune homme se laissa porter par les mots, laissant son imagination prendre le relais, gravant des images devant ses yeux, remplaçant les paroles par des images, des pensées... Au fond, ce pays devait être plaisant. Reconnaissant le poème d'Alfred de Musset qu'il récitait, le Vampire eut un sourire, il n'avait jamais autant rêvassé devant ce poème. Non, c'était bien la première fois qu'il se laissait aussi bien bercé par un poème, même si certains l'avaient touché. Celui-ci qui lui avait paru si fade prenait une vie qu'il n'aurait jamais cru. Prenant lentement la parole après que son interlocuteur eut finit, il entreprit de continuer un peu ces moments de rêveries.
" Catane et Palerme t'ont plu.
Je n'en dis rien ; nous t'avons lu ;
Mais on t'accuse
D'avoir parlé bien tendrement,
Moins en voyageur qu'en amant,
De Syracuse.
Ils sont beaux, quand il fait beau temps,
Ces yeux presque mahométans
De la Sicile ;
Leur regard tranquille est ardent,
Et bien dire en y répondant
N'est pas facile.
Rouvrant son regard, l'apparent adolescent esquissa un sourire amusé à son comparse. Il devait avouer qu'il appréciait grandement le Rital. Il était bien plaisant comme être. Il avait un réel talent d'artiste, il était totalement impossible de le nier. Les quelques vers l'avaient montré à petite dose, mais pour ça, c'était tout autre chose.
"C'est bien la première fois que ce poème me fait réellement rêver. Il m'avait paru fade jusqu'à maintenant. Je saurais quoi faire pour éviter que cela se reproduise..."
L'adolescent semblait totalement amusé par la situation. Après tout, c'était si rare de trouver quelqu'un qui s'amusait autant, qui voyait la vie comme lui, à coup de chansons, de poèmes et de lecture. Mais il ne doutait pas que derrière ce côté artiste, son interlocuteur devait connaître plus d'une chose sur des domaines éloignés de la littérature. Mais pour l'instant, cela n'était pas nécessaire. |
| | | | Lorenzo Luciano
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| | Sujet: Re: Retour au bercail... (libre) Mer 28 Oct 2009 - 1:13 | |
| Le sourire de Lorenzo s'élargit de plus belle lorsque Kamil entreprit de réciter la suite du poème. Il ne s'était pas du tout attendu à ce qu'il le connaisse, et aussi bien ! Il s'amusa à le dire en même temps que lui, mais à voix plus basse, pour entendre ces vers prononcés par ce jeune homme aux cheveux rouges...
Quand il eut fini, Lorenzo enleva doucement la main de son épaule et baissa son regard sur le visage de ce jeune homme qui le ravissait bien plus qu'il ne l'aurait imaginé...
Il le fixait à présent profondément de ses yeux noirs, d'un regard si perçant qu'il semblait vouloir lire à l'intérieur de lui. Sans même s'en rendre compte, il se passa lentement la langue sur ses lèvres. Il avait un regard de prédateur, de ces regards un peu fous qui mettent mal à l'aise.
Mais cela ne dura pas longtemps, car Lorenzo se mit ensuite à rire, d'un rire chaleureux, en reposant la main sur l'épaule de Kamil dans un geste amical. Cette expression étrange avait complètement disparu de son visage, comme si elle n'avait jamais existée. Et après tout, que pouvait-on bien voir dans la nuit ?
Ah ah, mon ami, j'en suis heureux !
Rencontrer des amoureux de la vieille littérature est de plus en plus rare de nos jours... Je devrais traîner plus souvent sur la place de la Bastille à onze heures du soir ! | |
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| | Sujet: Re: Retour au bercail... (libre) Mer 28 Oct 2009 - 21:39 | |
| Le jeune homme n'avait pas pensé amusé son interlocuteur en continuant le poème. C'était l'ambiance, la rêverie qui l'avait poussé à faire prolongé quelques secondes de plus ce simple moment de complicité, ce simple moment de rêverie éveillé.
Croisant le regard sombre de son interlocuteur, le jeune homme ne détourna pas son regard azuré. Malgré tout, le Slave ne put manquer le regard prédateur de son interlocuteur. Il avait l'impression d'être un vulgaire bonbon devant son regard affamé. Et c'était une sensation qui n'avait rien de très plaisant d'être pris pour un bonbon géant, mais quand il y prêta une nouvelle fois attention, cette sensation avait disparu... Comme si elle provenait d'une mauvaise vision... Même s'il doutait que ce soit lié à ça.
* Bizarre tout ça*
Le rire chaleureux chassant les mauvaises pensées et les doutes, le Slave mit de côté les interrogations qui avaient germé dans sa tête en apercevant les yeux prédateurs de Lorenzo. Ecoutant les remarques de son interlocuteur, le jeune homme se laissa sourire. IL était vrai que la situation était particulièrement amusante. Qui aurait l'idée d'aller se promener sur la place de la Bastille en pleine nuit pour rencontrer par pur hasard quelqu'un qui aimait tout autant la littérature que soit même ? Personne de sensé. Pourtant, ils avaient cette étrange chance. Car pour lui, c'était une chance que de rencontrer Lorenzo.
"Que veux-tu ? Midi est une heure remplie de bruit et peu propice à la chansonnette... Non, seule la nuit est bonne compagne pour pouvoir chanter tranquillement. "
En même temps, ce n'était pas comme si Kamil allait se promener sous le soleil. Il n'avait pas encore envie de se jeter sous le soleil, préférant désormais les noirceurs de la nuit. C'était un monde différent, où la perception était différente ou les sensations variaient. Parfois il aurait voulu voir le soleil, pouvoir rester sereinement dessous, mais sa vie le contraignait à ne pas pouvoir le faire. Les remords ne servaient plus à rien. Jetant un regard amusé à Lorenzaccio, le jeune homme reprit tranquillement la parole.
" Il n'est pas facile non plus d'apprécier la vieille littérature, leur contenu ne sont plus forcément adapté à la vie actuelle. Pourtant, certains restent malgré tout de magnifiques œuvres. Je crois que je resterais à jamais amoureux d'Hugo. Même si d'autres auteurs ont produit de belles oeuvres, comme Musset et Lorenzaccio. Je me suis toujours demandé si Lorenzo n'avait pas un grain, ou si c'était la façon de Musset de le percevoir. C'est un étrange personnage. Héros sans passé glorieux, sans futur attirant. Ce n'est pas le type de héros que veulent les gens maintenant... Ils préfèrent les 'vrais gentils'. "
Pourtant, lui trouvaient que les héros constamment gentils étaient au final fade. Peut-être parce qu'il ne s'identifiait plus à ces êtres emplis d'une gentillesse débordante, à un caractère sans grande profondeur. Il préférait ceux d'avant. Comme Lorenzo. Un personnage complexe, gentil et méchant, idéaliste et tellement perdu dans un monde de débauche. Il préférait les héros de cette période. Qui collait davantage à sa peau. Ni blanc, ni noir... |
| | | | Lorenzo Luciano
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| | Sujet: Re: Retour au bercail... (libre) Ven 27 Nov 2009 - 18:24 | |
| Lorenzo allait de surprise en surprise, et Kamil le ravissait de plus en plus. Voilà que le slave se mettait à parler de son héros préféré !
Ah, Lorenzaccio !
Il avait prononcé le mot dans un murmure admiratif, presque jouissif, en détachant chaque syllabe. Puis il reprit une nouvelle fois Kamil par les épaules et commença à marcher, l'emmenant au hasard des rues, tout en regardant les étoiles.
Un personnage tellement profond, quand on s'y attarde ! Pour moi il est bien plus qu'un simple fou qui sombre dans la débauche... Ce personnage est si complexe, partagé entre la vertu et la corruption, entre ses idéaux et sa folie... Méprisé de tous, alors qu'en fait il était si grand !
Lorenzo soupira, puis récita une simple réplique de son héros, dans une envolée lyrique.
"Que la nuit est belle ! Que l'air du ciel est pur ! Respire, respire, cœur navré de joie !"
Puis il redescendit enfin le regard, pour le fixer sur Kamil avec un sourire.
Sais-tu que c'est de lui que je tire mon prénom ? C'est tout simplement fabuleux que tu le connaisses. | |
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| | Sujet: Re: Retour au bercail... (libre) Jeu 17 Déc 2009 - 20:59 | |
| Ecoutant le murmure admiratif de son interlocuteur, le slave n'avait même pas besoin d'écouter plus pour comprendre ce que ressentait le Rital pour ce héros de Musset. Il devait bien admettre qu'il éprouvait un sentiment bien proche pour cet être qu'était Lorenzaccio. Se laissant mener par son interlocuteur, le Vampire ne prêtait pas une grande attention sur les rues qui défilaient, ni même sur une quelconque lassitude devant la marche qui se passait tranquillement. Non, il écoutait attentivement son camarade de rêverie, écoutant sa perception sur cet être mi-blanc, mi-noir.
"Pour moi, c'est un fou... Un fou qui réfléchit trop, qui veut un monde idéal. Il oublie juste que les humains ne sont pas tous bons et qu'un monde idéal n'est que rêverie. Moi, je le plains. Initialement, son acte est fondé sur une logique, mais les conséquences sont telles, que je n'aurais pas voulu être à sa place. Porté un rôle n'est pas une chose évidente, car on ne veut pas le laisser tomber devant les autres, on ne veut que laisser voir ce qu'on souhaite. Il est dommage qu'il se sache tant. En fait, a force de se cacher, personne ne sait réellement qui il est. L'a-t-il seulement su lui-même ?"
Avec un pâle sourire, le Vampire se laissa aller à écouter les quelques mots. Il se rappelait les avoir lui, mais ne remit pas tout de suite le passage auquel faisait référence ce bout de texte. Il ne retenait pas par coeur l'ensemble des textes, encore heureusement, sinon il aurait tout l'air d'une bibliothèque ambulante. Quoique cela ne l'aurait jamais réellement déranger. Plus qu'il n'éprouvait pas le même attraits que Lorenzo sur ce personnage.
Laissant son regard se poser dans celui de son interlocuteur, le jeune homme eut un léger sourire amusé. Il fallait dire que le prénom de son interlocuteur lui avait rappelé ce héros. Mais il n'avait pas envisagé que la relation entre les deux Renzos étaient si poussé.
"J'avouerais que ton prénom m'a fait pensé à lui. tes parents l'adoraient donc à ce point ?" Avec un air des plus innocents, le Slave reprit rapidement la parole : "J'ai eu tout mon temps pour parfaire mon éducation... autant en littérature qu'en musique."
Il était vrai qu'avec l'éternité devant soi, parfaire son éducation devenait une chose possible et dans une panoplie de domaine. Mais certains n'attiraient définitivement pas le jeune homme. Les maths en faisaient parti. C'était d'une inutilité dans la vie quotidienne, qu'il se contentait des simples bases. |
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